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La Chine Peut-Elle Redonner Au Milan AC Son Lustre Passé ?

© Getty Images

Le club lombard, dont la vente effective a été repoussé ce mercredi, espère que l’arrivée de nouveaux actionnaires lui permettra de renouer avec des ambitions plus en adéquation avec son standing. De nouvelles latitudes financières qui pourrait permettre au Milan AC de se renforcer sur le marché des transferts et s’offrir une équipe plus compétitive.   

Tout vient à point qui sait attendre. Si le feuilleton de la vente du Milan AC à un consortium d’investisseurs chinois a connu un nouvel épisode ce mercredi avec le report au mois de mars de l’opération, le club lombard espère que l’investissement, personnel et financier, des nouveaux actionnaires sera à la hauteur de ces espérances.

Pour rappel, la vente de 99% des parts du club lombard contre 740 millions d’euros avait été décidée au mois d’août, signant la fin de 30 ans d’ère Berlusconi qui, si elle a été jalonnée de succès jusqu’en 2011 (8 titres de champion d’Italie, 5 Ligue des Champions, 5 Supercoupe d’Europe, 2 coupes intercontinentales, 1 coupe d’Italie) a connu une fin plus contrastée tant au niveau sportif qu’en coulisses avec les problèmes judiciaires du « cavaliere ».

Comme évoqué en préambule, les acquéreurs chinois ont, de nouveau, reculé l’échéance. Initialement prévue avant le 13 décembre, la vente officielle du club a été repoussé au 3 mars. Sino-Europe Sports, représentant les investisseurs chinois, et Fininvest, holding de Silvio Berlusconi ont, dans un communiqué commun, fait état de ce report, ajoutant néanmoins que le processus suivait son cours. En effet, Sino-Europe Sports s’est par ailleurs engagé à verser un nouvel acompte de 100 millions d’euros avant le 12 décembre, ce qui porte le total à 200 millions, une première tranche de 100 millions d’euros (15 millions au mois d’aout lors de la signature de l’acte de vente + 85 millions 35 jours plus tard) ayant déjà été payée.  

Quel(s) investissement(s) ?

Dès lors, quelle est la feuille de route de Sino-Europe Sport pour sortir le Milan AC de sa torpeur ? Le groupement d’investisseurs, parmi lesquels figurent les sociétés Haixia Capital, l’entrepreneur Yonghong Li, ainsi que des entreprises chinoises publiques et privées de l’industrie et de la finance, a d’ores déjà promis d’injecter 350 millions d’euros sur trois ans. Si l’équipe a perdu ses forces vives, Zltan Ibrahimovic et Thiago Silva notamment, un an après le dernier titre du club en 2011, elle n’a cessé de reculer dans la hiérarchie du football italien au point de terminer le dernier exercice à une piteuse 7e place.

Toutefois, cette année, grâce à de jeunes joueurs très prometteurs parmi lesquels le gardien de but âgé de 17 ans, Gianluigi Donnarumma, comparé à un « Modigliani » par le toujours très mesuré et inspiré (après avoir comparé Ibrahimovic à la Joconde) agent de joueur Mino Raiola, le Milan AC s’est extirpé du ventre mou de la Série A. Aussi prometteur soit ce jeune gardien de but, le club si cher à la famille Berlusconi se doit, pour reprendre un slogan célèbre, de « rêver plus grand ».

Quelles garanties sportives ?

L’arrivée d’un investisseur étranger, en l’occurrence chinois, qui promet monts et merveilles, est-il néanmoins l’assurance de disposer d’une équipe rapidement compétitive ? Rien n’est moins sûr tant les exemples de mauvaises gestions et de promesses non tenues de la part de nouveaux arrivants sont légions. Le Milan AC pourra néanmoins observer son grand rival, l’Inter Milan, qui est également passé sous pavillon chinois. En effet, le groupe de distribution de produits électroniques et d’électroménager Suning s’est offert 70% des parts du club. Pour des résultats, pour le moment, très décevants sur le plan sportif avec notamment des placements sur le marché des transferts plus ou moins hasardeux.

Plus près de nous, c’est le club de Nice, qui caracole en tête de la Ligue 1, qui est également tombé dans l’escarcelle d’investisseurs de l’Empire du milieu, en l’occurrence Alex Zheng, président de Plateno Group, qui possède de nombreux hôtels à travers la planète, et Chien Lee, fondateur, président et PDG de NewCity Capital et co-fondateur de Plateno Group.

La « fièvre acheteuse » chinoise s’empare (aussi) de la France

Mais les investisseurs chinois ne s’intéressent pas qu’aux clubs de premier plan. Ainsi à l’échelon inférieur, Ledus, filiale du groupe Tech Pro Technology Development, spécialisée dans la fabrication de systèmes d’éclairage Led, s’est emparé de Sochaux, ancien club historique de Peugeot. Enthousiasmes, les supporters sochaliens ont vite déchanté : au mois d’août dernier le titre de Tech Pro Technology Development s’est effondré à la Bourse de Hong Kong, un cabinet américain accusant l’entreprise d’avoir surestimé ses bénéfices.

Depuis, le club navigue à la septième place du classement de Ligue 2, sans qu’aucune recrue de premier-voire même de second plan ne soit venue renforcer l’équipe. Divers exemples qui prouvent que Chine et football ne sont pas toujours forcément synonyme de mariage heureux. Le Milan AC est prévenu.

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