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La Chine endigue la fabrication de puces des États-Unis

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La Chine a annoncé le 2 décembre l’instauration de restrictions concernant l’exportation de certains matériaux essentiels à la production de puces électroniques vers les États-Unis. Ces mesures interviennent en réponse à de nouvelles limitations imposées par Washington visant le secteur chinois des semi-conducteurs.

Les matériaux concernés incluent notamment le gallium, le germanium et l’antimoine, des éléments clés dans des technologies à usage civil et militaire. Selon un communiqué du ministère chinois du Commerce, ces restrictions sont justifiées par des préoccupations liées à la « sécurité nationale ». Désormais, une licence sera obligatoire pour toute exportation vers les États-Unis, tandis que les usages militaires sont strictement interdits. En cas de non-respect des nouvelles règles, « toute organisation ou individu, dans n’importe quel pays ou région », sera tenu pour responsable, précise le ministère.

Cette annonce survient après que Washington a dévoilé, lundi, une troisième série de restrictions visant les ventes de semi-conducteurs et d’équipements de fabrication de puces à la Chine. L’objectif, selon le département américain du Commerce, est d’« entraver la capacité de la Chine à acquérir et produire les technologies nécessaires à sa modernisation militaire ». La Chine a dénoncé ces nouvelles mesures, accusant les États-Unis de perturber « les échanges commerciaux et économiques normaux ». Dans un autre communiqué, le ministère chinois du Commerce a affirmé que Washington avait, ces dernières années, « politisé les questions commerciales et technologiques », imposant des restrictions « injustifiées » et sanctionnant des entreprises chinoises.

Matériaux stratégiques

La Chine joue un rôle central dans la production mondiale de gallium, représentant 94 % de l’approvisionnement global selon un rapport récent de l’Union européenne. Ce métal est crucial pour des applications telles que les panneaux solaires, les radars ou encore les transistors. Le pays fournit également 83 % du germanium mondial, essentiel pour des technologies comme la fibre optique et les récepteurs infrarouges. Ces derniers mois, Pékin avait déjà introduit des exigences supplémentaires pour les exportations vers les États-Unis, demandant des informations détaillées sur les utilisateurs finaux. Les nouvelles règles interdisent désormais toute exportation sans licence.

Ces éléments jouent un rôle vital dans l’industrie des technologies avancées, souligne Brady Wang, directeur associé chez Counterpoint à l’AFP, ajoutant que de nombreux fabricants avaient anticipé les restrictions en constituant des stocks. Le graphite, composant indispensable des batteries pour véhicules électriques, est également soumis à une surveillance accrue. Les produits à base de graphite « utilisés à des fins duales » font désormais l’objet de contrôles renforcés concernant leur destination finale. Selon Chong Ja Ian, professeur associé à l’Université nationale de Singapour, ces mesures représentent « clairement une riposte aux États-Unis ». Il avertit toutefois que l’impact pourrait s’étendre à des tiers, perturbant les chaînes d’approvisionnement et entraînant une hausse des coûts. 


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