Face à un contexte économique mondial tendu, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé ce jeudi une nouvelle baisse de ses taux directeurs. Objectif : soutenir les économies européennes fragilisées par des tensions géopolitiques persistantes.
Les banques centrales à travers le monde sont confrontées à une montée des incertitudes. « Les incertitudes politiques pèsent sur l’économie mondiale », a déclaré Christine Lagarde ce jeudi, en référence aux tensions commerciales alimentées notamment par les droits de douane imposés par les États-Unis.
Nouvelle baisse de 25 points de base
C’est la sixième baisse consécutive décidée par la BCE. À compter du 23 avril 2025, les trois taux d’intérêt directeurs seront abaissés de 25 points de base. Le taux de la facilité de dépôt passera ainsi à 2,25 %, celui des opérations principales de refinancement à 2,40 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 2,65 %. Le Conseil des gouverneurs justifie cette décision par une évaluation actualisée des perspectives d’inflation et de l’efficacité de la transmission de la politique monétaire.
« Le processus de désinflation est en bonne voie », a souligné Christine Lagarde. « Le Conseil des gouverneurs est résolu à garantir une stabilisation durable de l’inflation au niveau de son objectif de 2 % à moyen terme. ».
Pour autant, la BCE reste prudente. Dans son communiqué, elle refuse de s’engager sur une trajectoire prédéfinie des taux. Les futures décisions continueront de reposer sur une lecture fine de l’évolution de l’économie, de l’inflation sous-jacente et de la réactivité des marchés financiers à la politique monétaire.
« Une économie européenne résiliente »
Malgré des perspectives de croissance revues à la baisse dans un contexte de guerre commerciale, Christine Lagarde insiste sur la solidité du tissu économique européen. « La boussole de la compétitivité de l’Europe fournit une feuille de route concrète pour les actions à mener », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : « L’économie européenne se montre résiliente face aux chocs qui secouent actuellement le monde. »
La BCE devait initialement réévaluer ses prévisions macroéconomiques en juin. Mais la nouvelle détérioration du climat économique mondial, notamment en raison de l’intensification des tensions commerciales, a précipité une réponse monétaire rapide. En agissant dès maintenant, la BCE entend prévenir un cycle de resserrement monétaire susceptible de ralentir encore davantage la croissance, dans un contexte où les séquelles de l’inflation post-crise ukrainienne se font toujours sentir.
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