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La Banque centrale européenne continue d’abaisser ses taux et prédit une « stabilisation durable de l’inflation »

Christine Lagarde donnait ce jeudi une conférence de presse sur la baisse des taux de la BCE (Getty)

En direct de Francfort, Christine Lagarde revenait ce jeudi après-midi sur la dernière décision, « prise à l’unanimité »,  de la Banque centrale européenne : une nouvelle baisse des taux de 25 points de base. Selon la présidente de la BCE, les conditions d’une reprise « restent en place ».

 

La Banque centrale européenne a décidé de baisser une nouvelle fois ses taux, ce jeudi. Elle a ramené son taux de référence – le taux de dépôt, de 3 % à 2,75 %. Il s’agit de sa cinquième baisse depuis juin et de la quatrième d’affilée. Dans son communiqué de presse, la BCE souligne que la « politique monétaire reste restrictive », ce qui laisse la porte ouverte à de nouvelles baisses dans les prochains mois, jusqu’au taux « neutre ».

 


Une désinflation « en bonne voie »

Depuis trois mois, l’inflation accélère à nouveau, mais contrairement à la Banque centrale américaine (Fed) qui a décidé d’une pause, la Banque centrale européenne (BCE) est optimiste. Selon sa présidente, le processus de désinflation est « en bonne voie » et devrait revenir à 2 % dans le courant de l’année.

« Nous sommes déterminés à faire en sorte que l’inflation se stabilise à moyen terme. L’accélération des prix observée en décembre était attendue et reflétait la volatilité des coûts de l’énergie », précise l’ancienne présidente du FMI. « L’économie a stagné au 4ème trimestre et devrait rester faible à moyen terme. Les conditions d’une reprise restent en place. Le marché du travail reste robuste comme l’illustre un taux de chômage toujours faible ».

Mais si l’institution se montre optimiste, les risques pour la croissance économique restent orientés à la baisse. Une aggravation des tensions commerciales mondiales pourrait peser sur la croissance de la zone euro en freinant les exportations et en affaiblissant l’économie mondiale. Christine Lagarde déplore l’impact de la crise climatique et de la guerre « injustifiée » initiée par la Russie ainsi que les conflits qui sévissent au Moyen-Orient sur la croissance.

Nouvelle baisse des taux en ligne de mire ?

La croissance était à la peine en fin d’année dernière, avec une stagnation au dernier trimestre, comme le montraient les données publiées jeudi par Eurostat. Cette chute est causée avant tout par les performances décevantes en Allemagne et en France, les deux premières économies de la zone euro. Sur l’année 2024, le PIB de l’Europe a augmenté de seulement 0,7 % comparé à 2023, après + 0,4 % l’année précédente, confirmant la stagnation constante d’une Europe fragile par rapport aux deux premières économies mondiales, la Chine et les États-Unis.

Les incertitudes quant à la politique Trump pourraient également compliquer la tâche de la BCE, en cas de potentielle guerre commerciale, qui pousserait la Banque européenne à baisser davantage ses taux. Mais interrogée sur l’ampleur des baisses des taux à venir, Christine Lagarde affirme qu’il est prématuré de discuter du moment où s’arrêter. « Les prochaines étapes seront déterminées par les données entrantes, en particulier les nouvelles projections de mars », précise-t-elle. La dirigeante ajoute que la décision du jour a été prise à l’unanimité par le Conseil des gouverneurs et qu’une baisse de 50 points n’a pas du tout été évoquée.

 


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