De nombreux secteurs d’activité, dont l’entrepreneuriat, sont disruptés dans les pays industrialisés et aucune entreprise n’est aujourd’hui à l’abri face à une concurrence immédiate qui utilise tous les outils technologiques pour se développer dans des temps records. La mutation économique et technologique a bien commencé depuis le début des années 2000. Les entrepreneurs d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec leurs homologues passés. Ils doivent être toujours plus réactifs, créatifs et anticipatifs dans la réalisation de leur modèle économique et de leurs actions commerciales.
Comme le mentionne régulièrement Peter Thiel, la commercialisation d’un produit est aussi nécessaire que son développement. Les entrepreneurs évoluent, non pas dans un monde plus dangereux qu’hier, mais plutôt dans un monde où la question du risque est désormais posée dans des sociétés urbaines face à des comportements imprévisibles, individualistes et plus que jamais virtuels. Dans un siècle du data, les personnes qui se lancent dans l’entrepreneuriat doivent s’approprier le goût du risque, et l’aversion de ce dernier ne doit pas se transformer en une cohabitation, temporaire et/ou durable. Aussi, le facteur temps doit être également privilégié et optimisé par l’ensemble des acteurs concernés. La question n’est plus de gagner du temps mais d’en perdre le moins possible. Par ailleurs, la taille d’une entreprise n’est plus un élément de réussite absolue comme c’était souvent le cas antérieurement.
Ainsi, depuis la crise des subprimes, le fameux « too big too fail » n’est plus une garantie contre la faillite d’une firme. Qui aurait pu imaginer la disparition immédiate de Lehman Brothers créée en 1850 avant que la crise de 2008 n’éclate ? Et pour ne citer qu’elle, que dire de la disparition de Kodak l’une des figures emblématiques de l’industrie américaine, leader de son secteur durant le siècle dernier ? Ce n’est pas parce qu’une start-up est par définition une petite structure qu’elle va ex abrupto échouer ou devenir un micro-acteur dans la sphère économique. Amazon a bien commencé en vendant des livres, des CD, et des DVD avant de référencer plus de 300 millions de produits pour devenir la plus grande marketplace du monde vingt-cinq ans plus tard. Cette entité n’a-t-elle pas mis 10 ans avant de générer son premier dollar de profit même si elle avait probablement réinvesti certains d’entre eux dans la recherche et le développement ?
Dans notre monde moderne, la jeune entreprise doit également planifier son développement plutôt qu’improviser ses tâches quotidiennes. S’adapter signifie analyser et comprendre son environnement concurrentiel. Un environnement souvent évolutif et complexe qui doit être décodé dans tous les cas pour continuer dans l’entrepreneuriat. Celle-ci doit être humainement passionnante. Les entrepreneurs doivent plus que jamais rechercher une niche et/ou un marché non exploité puisque la concurrence les y contraints. Tous les acteurs sont concernés, les anciens comme les nouveaux.
De plus en plus d’entrepreneurs
En 2019, 815 257 sociétés ont vu le jour, augmentant de 17,9% leur nombre par rapport à 2018 qui était déjà un très bon cru. Durant l’année 2019, les secteurs les plus actifs ont été ceux des services aux ménages (+ 28,4 %) et du « soutien aux entreprises » (activités de consulting, structures spécialisées dans le coaching personnel…). Distinguons une start-upd’une entité classique. Une start-up se caractérise par des productions innovantes en relation avec les nouvelles technologies. Une « petite entreprise » ou une « entreprise classique » évolue dans un domaine mature et ne propose pas de réelle innovation. Sa croissance reste linéaire et plafonne dans la plupart des cas. Dans un environnement technologique, les nouvelles générations ne souhaitent plus évoluer dans le même cadre professionnel de leurs aînés. Ils aspirent à de nouvelles aventures.
Ainsi, de plus en plus de jeunes se lancent dans l’entrepreneuriat pour bénéficier d’une certaine liberté décisionnelle et ne plus subir une hiérarchie pesante et contraignante. Par ailleurs, de plus en plus de salariés quittent leur entreprise pour se lancer dans l’élaboration d’un nouveau roman professionnel. Certains créent leurs chapitres après leur formation tandis que d’autres commencent à écrire leur nouvelle aventure dès la quarantaine, voire la cinquantaine, dans des projets d’entrepreneuriat plus classiques mais tout aussi challengeant. On considère que 10 000 start-up dont un tiers en Ile-de-France sont créées chaque année. Les start-up sont par définition petites et ne sont donc pas intégrées dans les grands agrégats économiques. Ce qui pose un problème pour réaliser des calculs statistiques et analyser leur croissance, leur réussite et leur échec. Elles évoluent dans des secteurs, des métiers et des environnements souvent opposés. En effet, certaines start-up privilégient la croissance organique tandis que d’autres choisissent la croissance externe par acquisition.
Aujourd’hui, les nouvelles start-up sont désormais reconnues comme des structures à part entière avec un potentiel de croissances élevé dans des secteurs encore inexploités. Le résultat est de contribuer au développement de la croissance économique et favoriser l’innovation et l’emploi dans une économie globalisée et de plus en plus interdépendante.
Des start-up aux licornes
Des start-up sont devenues des leaders sur des marchés de niche, grâce à l’adéquation d’un financement optimisé par rapport aux investissements et à l’ingéniosité de leurs équipes dirigeantes dans l’utilisation des nouvelles technologies. Même si le pourcentage est encore trop faible à l’international pour une grande majorité d’entre elles, certaines deviendront un jour des ETI et pourquoi pas les licornes de demain rejoignant ainsi le club fermé des Vente-Prive, Blablacar, ou Doctolib, qui valent chacune plus d’un milliard de dollars. Les cinq entreprises les plus puissantes du monde représentées par Facebook, Amazon, Apple, Microsoft et Google valorisées à 4 967 milliards de dollars, (1) n’ont-elles pas été au départ des start-up ? Airbnb, faisant actuellement partie des NATU, en est une parfaite illustration. En effet, partie de rien en 2008, cette entité enregistre aujourd’hui la même valorisation que le groupe hôtelier Hilton créé en 1919 et valant près de 31 milliards de dollars à la bourse de New York au 16 janvier 2020.
Le taux d’échecs reste élevé. Ainsi, plus de 50% des start-up créées disparaissent avant d’atteindre leur sixième année d’existence. Un pourcentage à méditer ! Comment ne pas citer la phrase de Steve Jobs : « Quelle différence y a-t-il entre l’entrepreneur qui réussit et celui qui échoue ? Ce dernier a arrêté de réussir. »
(1) – Valorisation le 16 janvier 2020 au Nasdaq à New-York.
Tribune par Nicolas Tarnaud et Alfonso Lopez de Castro
Nicolas Tarnaud, Frics directeur du MBA Immobilier International à Financia Business School et chercheur associé à LAREFI, Université de Bordeaux.
Alfonso Lopez de Castro, Président de Financia Business School et Directeur du Corporate à la Financière d’Uzès.
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