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Kik : Pourquoi L’Application De Messagerie Cesse Son Activité

Kik
Ted Livingstone, fondateur et PDG de Kik

Kik était l’une des applications de messagerie instantanée les plus prometteuses du Canada. Auparavant évaluée à un milliard de dollars, elle arrête son activité, en partie à cause de l’enquête menée par la Securities and Exchange Commission (SEC) concernant la cryptomonnaie créée par les propriétaires de l’application.

L’application de messagerie anonyme avait fait l’objet de nombreuses critiques, car elle était devenue un paradis du crime. Le harcèlement et l’exploitation des enfants étaient notamment des problèmes récurrents. Le PDG Ted Livingstone s’est pourtant bien gardé de mentionner ces accusations lors de son intervention lundi soir dernier.

Un cas particulier avait notamment choqué l’opinion publique, lorsqu’une jeune fille de 13 ans avait été assassinée par un homme avec qui elle communiquait via Kit. Une enquête de Forbes avait révélé par la suite que l’abus de mineurs était assez répandu sur l’application. Plus tôt cette année, il a été révélé que le FBI avait pris le contrôle du compte d’un utilisateur de Kik pendant plus d’un an, dans le cadre d’une enquête visant à piéger des pédophiles.

Ted Linvingstone n’a pas évoqué tous ces problèmes lors de l’annonce de la fermeture de son application. Il a plutôt déclaré que l’entreprise souhaitait se concentrer sur sa cryptomonnaie, Kin, lancée en 2017. Au mois de juin, la SEC avait inculpé les créateurs de Kin pour avoir fait une Initial Coin Offering (soit une levée de fonds, fonctionnant via l’émission d’actifs numériques échangeables contre des cryptomonnaies durant la phase de démarrage d’un projet) ayant permis de recueillir 100 millions de dollars. Après une autre enquête de Forbes, le créateur de Kik avait assuré que parmi cet argent, il en utiliserait 10 millions de dollars pour lutter contre la maltraitance des enfants sur la plateforme. D’autres réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter, investissent également des centaines de millions de dollars afin de résoudre des problèmes similaires.

La SEC estime que les tokens de Kin sont dans les faits des titres financiers, qui devraient être réglementés comme tels. Cela signifie que l’Initial Coin Offering aurait dû être enregistrée auprès de la SEC, mais cela n’a pas été le cas. Ted Livingstone mentionne les réticences de la SEC comme l’une des raisons principales qui l’ont poussé à fermer Kik définitivement.

« Après 18 mois de coopération avec la SEC, nous avons dû choisir entre enregistrer Kin comme titre financier ou porter l’affaire devant les tribunaux. Faire de notre cryptomonnaie un titre financier empêcherait son utilisation et créerait un précédent dangereux pour le secteur. Puisque la SEC tente d’enregistrer la plupart des cryptomonnaies en tant que titres financiers, nous avons pris la décision de nous battre ».

« Nous sommes prêts à poursuivre la SEC devant les tribunaux, mais nous avons sous-estimé les stratégies qu’elle emploierait : sortir nos citations de leur contexte pour manipuler le public afin de faire de nous les méchants, faire pression sur les bourses pour qu’elles n’acceptent pas Kin, faire s’éterniser le processus afin d’épuiser nos ressources temporelles et financières ».

Si aucun mobile wallet n’est encore disponible pour Kin, la cryptomonnaie dispose déjà de 2 000 000 de « mineurs actifs » et de 600 000 « utilisateurs actifs ». Les utilisateurs peuvent gagner des tokens Kin en interagissant avec des marques, en signalant des bugs ou en remplissant d’autres actions sur des plateformes variées. Les Kin peuvent ensuite être utilisés pour acheter des articles ou des services. Avant la fermeture de Kik, la messagerie instantanée était utilisée pour gagner des tokens, mais les créateurs de la cryptomonnaie devront désormais se diriger vers de nouvelles plateformes pour ce faire.

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