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Julien Noronha : « Les entrepreneurs qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui créent de l’emploi, génèrent de la croissance économique et contribuent au progrès »

Pour fêter ses 10 ans d’existence, Bpifrance a réuni à nouveau tous les acteurs qui font l’économie française et s’insèrent dans la continuité du progrès lors de son rendez-vous annuel BIG (Bpifrance Inno Génération). Julien Noronha, directeur exécutif en charge de la Communication de Bpifrance, nous en dit plus sur les enjeux de cette 10e édition organisée à l’Accor Arena de Paris ce 10 octobre.

Un article issu du numéro 28 – automne 2024, de Forbes France

 

Qu’attendez-vous de cette 10e édition de BIG ?

JULIEN NORONHA : BIG est le grand rassemblement de tous ceux qui font l’économie française. Tout le monde peut y participer : les entreprises de toute taille, à tout stade de développement mais aussi les acteurs de l’industrie et du financement. Lors de cette 10e édition, plus de 150 speakers ont pris la parole, dont des dirigeants à la tête de grandes entreprises internationales mais aussi des artistes, des musiciens ainsi que des sportifs olympiques et paralympiques. Des entrepreneurs de renom ont également partagé leur expérience, soit parce qu’ils ont marqué les esprits avec des exits notables ou bien parce qu’ils ont créé de tout nouveaux marchés.

Au total, 80 000 participants étaient présents cette année et nous constatons qu’ils se préparent de mieux en mieux à notre événement. Après leur inscription, ils ont pu choisir soigneusement les ateliers thématiques et conférences auxquels ils souhaitent assister. Un networking animé a aussi permis de briser la glace avec de potentiels investisseurs et partenaires, et un espace « Big Connexion » misait sur la sérendipité de rencontres entre profils aléatoires.

Cette grande fête où l’on célèbre tous ensemble l’avenir est un moyen de creuser des sujets en profondeur et de prendre une dose d’énergie positive pour bien commencer la rentrée. Pour ceux qui n’ont malheureusement pas pu se rendre disponibles : tous les replays sont accessibles via la chaîne Youtube de BIG média. Une intelligence artificielle générative sera même chargée de faire la synthèse de tous ces contenus.

 

Après la fierté entrepreneuriale l’an passé, vous avez choisi le progrès comme thème central de cet événement…

J.N. : Le progrès dépasse l’acte d’innover et permet de l’enrichir avec une réflexion autour du sens de l’action et son impact. Que cela soit du développement, de l’innovation, du recrutement, de la digitalisation, de l’exportation à l’international… il faut toujours se demander dans quel but une stratégie est imaginée et quel impact cela aura sur la planète et l’humanité.

Il est aujourd’hui difficile de trouver un marché qui n’est pas en train de se transformer. Cela peut être par conviction mais aussi par contrainte réglementaire ou pour faire face à la concurrence. Il faut aider les entrepreneurs à embrasser la transition environnementale mais aussi mettre un pied dans l’intelligence artificielle (IA) ou encore attirer des talents, comme c’est le cas aujourd’hui dans le secteur industriel. Toutes ces transformations concernent l’ensemble des entreprises, à tous les stades de développement.

 

L’IA s’est-elle naturellement imposée dans le programme de BIG ?

J.N. : L’IA est d’autant plus prépondérante cette année que c’est une vague d’évolution technologique aussi fulgurante que celle de l’informatique dans les années 2000. Il s’agit aujourd’hui d’évoquer des cas d’usage concrets pour faire de la France une actrice à part entière de cette course à l’échelle mondiale. Évidemment, il sera difficile de nous imposer sur la partie hardware mais nous disposons de très bons ingénieurs pour imaginer les applications de demain.

Le deuxième enjeu est d’explorer la manière d’intégrer les technologies existantes dans les processus des entreprises. L’IA est déjà déployée dans l’industrie ou encore la santé mais elle sera amenée à être encore plus présente. Il y a par exemple un vrai sujet, celui de poursuivre nos efforts en matière d’optimisation des chaînes de production et l’IA, couplée au traitement de données en temps réel grâce à la 5G, rend l’objectif encore plus palpable.

Pour ce qui est de l’IA générative, celle-ci a ouvert une nouvelle ère en matière d’interface utilisateur qui marque l’explosion des usages. Pour s’insérer dans la continuité du progrès, il faut dès à présent les intégrer.

Nous savons que des inquiétudes persistent quant au déploiement rapide de l’IA, ce sont d’ailleurs les mêmes peurs qui ont animé certains réfractaires à l’arrivée d’internet en leur temps. Mais l’IA permet réellement de faire mieux avec le même budget, il n’est pas question de remplacer le travail humain mais de le rendre plus performant. Notre message : osez, foncez et nous vous accompagnerons avec de nombreuses formations pour réussir votre déploiement.

 

Comment l’entrepreneur vit-il le contexte d’incertitude actuel ?

J.N. : Après les différentes crises auxquelles le monde a été confronté, les entrepreneurs surmontent encore une période d’incertitude déconcertante. Mais en réalité, sur le terrain, nous voyons des femmes et des hommes toujours en quête de solutions et de projets de développement. Leur ambition reste la même et ils font preuve d’un optimisme à toute épreuve. C’est le fait d’être résilient, audacieux, et de toujours tendre vers le progrès.

 

Qu’en est-il de l’incertitude politique ?

J.N. : Nous vivons dans un pays qui soutient énormément l’économie et l’innovation. Il est vrai que le plan France 2030 est un plan inédit par son ampleur en direction de l’écosystème et les entrepreneurs se posent la question légitime de la persistance des subventions pour financer leur transition écologique, se développer ou recruter davantage. Mais d’autres projets et dispositifs sont en cours et ils savent que la diversification des pistes de financement reste la clé pour sécuriser leur croissance.

 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs pour faire preuve de résilience, notamment face à la chute globale des fonds en capital-risque ?

J.N. : Il faut selon moi créer une entreprise avec l’ambition d’aller loin. En réalité, il y a toujours de l’argent sur le marché du capital-risque mais les investisseurs regardent aujourd’hui les projets avec un autre œil. Les investisseurs ont en fait pris conscience qu’il faut investir dans des projets pertinents et durables dans le temps et surtout porteurs d’une vraie vision. Les entrepreneurs qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui créent de l’emploi, génèrent de la croissance économique et contribuent au Progrès.

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