Le président américain Joe Biden a signé un projet de loi interdisant l’importation de tout produit fabriqué par des Ouïghours enfermés dans des camps d’internement en Chine. Il s’agit de la dernière mesure prise par le gouvernement américain pour sanctionner la Chine en raison du traitement inhumain que le pays inflige aux Ouïghours.
Ce projet de loi bipartisan, baptisé « Uyghur Forced Labor Prevention Act » (littéralement, « Loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours »), a été adopté à l’unanimité par la Chambre des représentants et le Sénat la semaine dernière.
Plus d’un million de Ouïghours seraient détenus dans des camps dans la province du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, où ils travaillent comme des esclaves et sont contraints d’abandonner leur culture.
Avant l’adoption de ce projet de loi, le gouvernement américain pouvait saisir les produits importés qu’il soupçonnait être issus du travail forcé des Ouïghours. Or, cette mesure n’a pas empêché nombre de ces produits d’arriver sur le marché américain en raison des lacunes de la législation commerciale. Désormais, en vertu de la nouvelle légalisation, les États-Unis supposeront que toutes les marchandises importées du Xinjiang ont été produites par le travail forcé des Ouïghours, laissant aux fabricants la responsabilité de prouver le contraire.
« Je vous garantis qu’à l’heure où je vous parle, tout le monde dans ce bâtiment possède un produit fabriqué par un esclave au Xinjiang et la plupart des gens ne le savent pas », a déclaré le sénateur Marco Rubio, partisan du projet de loi.
Le gouvernement Biden a annoncé début décembre que les États-Unis boycotteraient diplomatiquement les prochains Jeux olympiques d’hiver de Pékin. Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie suivront également l’exemple américain. Tous ces pays n’enverront aucun représentant diplomatique aux Jeux, mais leurs athlètes pourront tout de même prendre part à la compétition.
Le gouvernement Biden et de nombreux groupes de défense des droits humains qualifient la détention des Ouïghours de « génocide ». Il s’agit de la plus grande incarcération massive d’une minorité depuis la Shoah.
La semaine dernière, le département américain du commerce a annoncé des sanctions à l’encontre de l’Académie chinoise des sciences médicales militaires et de 11 instituts de recherche affiliés, qui soutiennent l’armée chinoise par le biais de la biotechnologie. Selon ces sanctions, les entreprises américaines ne peuvent pas vendre de composants destinés aux recherches réalisées par ces institutions sans avoir obtenu au préalable une licence.
Début décembre, la société technologique américaine Intel a envoyé une lettre à ses fournisseurs pour s’assurer que sa chaîne d’approvisionnement n’impliquait « aucune main-d’œuvre ou source de biens ou de services provenant de la région du Xinjiang. » La Chine a fait part de son mécontentement à Intel.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Nicholas Reimann
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