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JO | Cérémonie d’ouverture : un brio français

La cérémonie promettait d’être une première, un morceau de bravoure, la seule en dehors d’un stade. Elle promettait aussi, entre Thomas Jolly le metteur en scène et ses co-auteurs, à l’instar de l’historien Patrick Boucheron, d’être un moment de discours progressiste, à rebours des « romans nationaux » poussiéreux. Elle a excellé dans chacune de ces dimensions. 

Il fallait voir comme Paris a servi d’écrin à l’ouverture de l’événement sportif le plus important, et aussi le plus télédiffusé. On a suivi pendant plus de quatre heures un personnage masqué et tout droit sorti d’Assassin’s Creed sur les toits de Paris, jusqu’à un son et lumière époustouflant au pied de la tour Eiffel. On a vu aussi Guillaume Diop, 30under30 2024, danser sur le toit de l’hôtel de ville. Et surtout, Céline Dion reprendre Piaf en haut de la Dame de fer.

Que Paris soit la ville la plus incroyable est une chose déjà actée. D’autant que même la météo n’a pas eu raison de la fête. Thomas Jolly, le metteur en scène de la cérémonie, avait espéré un grand soleil et une Seine baignée par la « golden hour ». Il a eu de la grisaille, et d’un coup l’averse, inarrêtable. Mais loin de tuer le spectacle, elle a donné des séquences époustouflantes, a rendu épique chacun des tableaux présentés, notamment quand le pianiste Alexandre Kantorow, premier prix et médiale d’or au Concours international Tchaïkovski de piano

Loin des polémiques, Aya Nakamura est entrée sur le pont des Arts, après que l’Institut de France a vu le feu prendre sur sa façade en diverses détonations, et a enflammé le monde entier, tout de doré vêtue, en interprétant – certes en play-back -, son titre « Pookie » et « For me formidable » d’Aznavour, le tout, en mondovision. Osons un truisme : tout au long de la soirée, la cérémonie a ainsi joué des liens entre une France classique et traditionnelle et une modernité multiculturelle assumée, très pro-LGBT, alors même que certains pays qui défilaient ce soir ne le sont pas vraiment. Le cancan, la révolution française, l’opéra, le théâtre, l’électro, le rap : tous les genres où la France a eu un jour quelque chose à dire – plutôt à affirmer – ont été représentés, toujours avec un sens aiguisé de la mise en scène et de l’audace artistique.

La soirée a avancé au rythme d’une bande son composée de Stardust, Justice, Ravel, Diam’s, Claude François, Polnareff, M83, tout simplement la meilleure playlist de l’histoire, qui rappelle les fins de soirée de toute une génération. 

On a vu tour à tour une France qui décapite ses rois, qui glorifie l’amour et ses hasards, une France ouverte sur le reste de la Terre, avec Nadal et Lewis dans les derniers relayeurs ou encore Lady Gaga en chanteuse de cabaret, une France qui gagne, avec ses deux derniers porteurs de la flamme triples champions olympiques, Riner et Pérec, une France qui sait honorer ses grandes femmes, avec des statues à l’effigie des Simone Veil, Louise Michel et autre Paulette Nardal -, une France qui sait divertir à l’heure du mainstream avec ses Minions, une France irrévérencieuse, qui met Philippe Katerine nu et la peau peinte en bleu devant un milliard de téléspectateurs. Le tout, à chaque fois, dans des compositions visuelles à couper le souffle. Vous avez aimé ? C’est normal, c’est français. 

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