Quelques mois à peine après la désignation de Paris comme ville hôte des Jeux Olympiques 2024, Emmanuel Macron a mobilisé mardi les principaux acteurs concernés – collectivités, sportifs et ministres – afin de poser les jalons de ces olympiades arrachées de haute lutte.
Emmanuel Macron est décidément sur tous les fronts. Ayant participé activement – à l’instar de Tony Blair en 2005 pour la candidature de Londres en 2012 – à la campagne de désignation de Paris pour les Jeux Olympiques 2024, le chef de l’Etat assure également le service après-vente et appelle à la mobilisation générale. « Nous sommes dans une séquence où tout s’enchaîne parfaitement », a estimé mardi le président de la République, à l’ouverture d’un conseil olympique et paralympique réunissant ministres, collectivités et acteurs au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), futur centre névralgique des Jeux. Et d’ajouter, comme pour sceller cette « remise au travail ». « Les Français quittant les Jeux de Pyeongchang et les ministres revenant de là-bas peuvent se replonger dans l’actualité olympique française à venir et se re-projeter sur la mise en oeuvre du projet ». Une feuille de route sur laquelle la ministre des Sports Laura Flessel, et ancienne athlète accomplie ayant particulièrement brillé lors d’Olympiades précédentes, a fait le point. « Nous sommes dans les bons rails. Le travail au niveau de la législation est fait, maintenant Jean Castex (délégué interministériel aux Jeux, ndlr) se doit d’accompagner (les acteurs) pour qu’on réponde à nos engagements et que nous ayons toujours ces coûts maîtrisés ».
Car cette question continue d’agiter tout particulièrement les opposants les plus farouches aux festivités de l’été 2024, ces derniers craignant de lourds dérapages budgétaires. Les exemples en la matière sont légion et plusieurs villes candidates ont rapidement renoncé pour des questions budgétaires. En effet, avec cinq villes au total pour 2024, il s’agit du plus faible chiffre de villes candidates depuis le début des Jeux Olympiques de l’ère moderne. Par exemple, le budget alloué aux olympiades de 2020 à Tokyo a littéralement crevé le plafond. Initialement de 2,3 milliards d’euros, les coûts sont désormais hors de contrôle et sont en passe d’atteindre les 13,8 milliards soit plus de six fois l’enveloppe initiale. Désormais, seules les grandes mégalopoles, à l’instar de Tokyo, semblent désormais en mesure d’assurer de telles dépenses. C’est en ce sens que le Comité International Olympique (CIO) a opté pour Pékin pour l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2022, après les défections initiales de Stockholm, Cracovie et Lviv.
6 milliards d’euros de budget pour Paris
La ville chinoise devient ainsi la première à avoir organisé à la fois des olympiades en été et en hiver. Mais comme sa grande sœur estivale, les JO d’hiver ont un coût, et le dernier hôte, la russe Sotchi en 2014, peut en témoigner : avec 36 milliards d’euros, il s’agit ni plus ni moins des Jeux Olympiques les plus chers de l’Histoire, dépassant allègrement Pékin et ses 26 milliards en 2008. Vancouver n’avait déboursé « que » 1,4 milliard d’euros pour accueillir les jeux d’hiver en 2010. Pour Paris, le coût des JO a été estimé à un peu plus de 6 milliards d’euros, soit 3,6 milliards essentiellement liés à l’organisation et abondés par le CIO et quelque 3 milliards d’euros d’investissement pérennes, parmi lesquels 1 milliard en provenance directement des caisses de l’Etat et quelque 500 millions d’euros des collectivités.
En outre, les organisateurs font valoir que la capitale française pourra s’appuyer sur des infrastructures déjà en service – Paris possède 95% des infrastructures nécessaires selon le comité d’organisation, 93% selon le CIO. De quoi éviter le « syndrome Tokyo ». Pour rappel, sur les quatre sites qui devront être intégralement construits, trois se trouvent en Seine-Saint-Denis : le village olympique, le village des médias et le centre aquatique. Le Stade de France, inauguré en janvier 1998 et qui vient donc de fêter ses 20 ans, va faire l’objet d’une rénovation dont le coût est estimé à 70 millions de dollars qui seront pris en charge par l’Etat. Un « ravalement de façade » nécessaire afin d’adapter la piste d’athlétisme aux critères olympiques. Mais au-delà des partenaires publics susmentionnés, certains acteurs privés pourraient, le cas échéant, apporter un coup de pouce bienvenu. C’est ainsi qu’une vingtaine d’entreprises françaises, citons pêle-mêle Bouygues, la Française des Jeux, la Caisse des Dépôts ou encore La Poste, ont été conviées mardi soir à l’Elysée. Paris vaut bien une Olympiade.
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