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Investissements Etrangers : Paris Dépasse Londres Plombée Par Le Brexit

© Getty Images

Pour la première fois, Paris s’est emparée du titre honorifique de ville la plus attractive d’Europe, selon le baromètre EY publié ce lundi. La Ville Lumière devance, pour la première fois, Londres, pénalisée par les incertitudes liées au Brexit.

81%. Le taux de satisfaction des investisseurs étrangers à l’endroit de la France n’a jamais été aussi élevé depuis 10 ans. Soit une augmentation de 8 points par rapport au baromètre 2016. Conséquence : Paris dépasse pour la première fois Londres comme métropole la plus attractive selon un panel de 502 dirigeants internationaux d’entreprises. Dans le détail, le nombre d’investissements étrangers a encore bondi de 31% l’an passé en France, un rythme comparable à celui de 2016 (30%) et qui permet à l’Hexagone de revenir dans le sillage de ses grands concurrents européens, le Royaume-Uni et l’Allemagne. En outre, ce ne sont pas moins de 1 019 projets d’implantations étrangères qui ont été recensés en 2017 en France, contre « seulement » 779 l’an passé à pareille époque. Ainsi l’Hexagone surperforme, allègrement,  pour la deuxième année consécutive le marché européen qui a enregistré une croissance de 10% des projets d’implantation étrangers, en deçà des 15% enregistrés en 2016. Et l’optimisme semble de mise pour l’avenir du côté français.

En effet,  55% des personnes interrogées, un niveau record depuis 19 ans que cette enquête est menée, estiment que l’attractivité de notre pays va encore progresser au cours des trois prochaines années. Nos voisins, en revanche, restent plus pondérés, cette proportion n’est que de 45% outre-Rhin et « plonge » à 30% pour le Royaume-Uni. Si la capacité d’innovation et de recherche de la France n’est plus à prouver, ce critère reste néanmoins privilégié par 35% (-15 en un an tout de même) des investisseurs étrangers désireux de planter leur tente dans l’Hexagone et qui louent le rôle européen de la France (+16 points à 34%), ses spécificités sectorielles fortes (+12 points à 31%) et sa capacité à former et attirer des talents (+11 points à 30%). « Un changement de braquet » imputable, selon l’étude, aux réformes menées par Emmanuel Macron depuis son accession aux ors de l’Elysée. Mais certains écueils demeurent présents, empêchant encore la France d’asseoir véritablement son statut de nouvelle place forte européenne pour les investissements étrangers.

« Choose France, France is back »

Ainsi,  43% (-12 points) des investisseurs estiment qu’elle doit encore améliorer sa compétitivité fiscale, 41% (-5 points) qu’il faut intensifier l’action de simplification administrative pour les entreprises, et 38% (+7 points) souhaitent que la réduction des coûts du travail se poursuive. L’emploi fait notamment office de « point saillant ». Car si les nouvelles implantations de 2017 ont créé, au total, 25 126 emplois (un total en hausse de 48%), ces dernières, rapportées au nombre des projets réalisés, placent la France en queue de classement avec 25, là où chaque projet au Royaume-Uni en crée en moyenne 42. Malgré ces aspects encore largement perfectibles, ces résultats peuvent être également à mettre au crédit de l’exécutif qui a multiplié les initiatives pour replacer la France sur le radar des investisseurs étrangers. Une terre qui a longtemps rimé avec défiance, du moins pendant le quinquennat de François Hollande. Il faut dire que le nouveau président de la République n’avait pas ménagé ses efforts pour redorer le blason hexagonal.   

On se souvient notamment de l’opération « Choose France » , un mini sommet qui avait réuni, fin janvier, sous les ors du château de Versailles, le gotha des entreprises mondiales et le gratin des investisseurs, désireux d’investir en France à l’appel du chef de l’Etat. Parmi cette « prestigieuse assemblée » figuraient notamment le dirigeant de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, celui de JP Morgan, Jamie Dimon et celui de Facebook, Sheryl Sandberg. Mais également les groupes d’envergure internationale comme Rolls Royce, SAP, UPS, Bosch, GlaxoSmithKline, Novo Nordisk, Novartis, Cisco, Google, Alibaba ou JD.com. Tout ce « beau monde » a eu toute latitude d’échanger avec les différents institutionnels présents comme bpifrance, Business France ou encore l’Agence des Participations de l’Etat, mais également avec le Premier ministre en personne et une quinzaine de ministres présents, avant qu’Emmanuel Macron ne vienne clôturer les « festivités » en fin de journée. Signe (supplémentaire) de son implication dans cette opération.

« La France est la nouvelle porte d’entrée de l’Europe. Venez ! »

Plus récemment, lors de l’inauguration du salon VivaTech, fin mai, Emmanuel Macron avait encore envoyé des signaux positifs aux investisseurs étrangers.  Le président de la République s’est lancé dans un plaidoyer vantant les atouts de la France, figure de proue d’un nouveau modèle européen de développement de l’économie numérique. Tout un programme… décliné par le chef de l’Etat en personne. « Ni le modèle américain, où la régulation n’est pas soutenable faute d’implication politique, ni le modèle chinois de surrégulation ne permettront aux entreprises de répondre aux nouveaux défis, notamment éthiques ». Et d’ajouter, fort de ce postulat : « faisons de ce pays la nouvelle porte d’entrée pour cette nouvelle régulation ». Et de terminer par une injonction : «  la France est la nouvelle porte d’entrée de l’Europe. Venez ! ». Un « appel » qui ne devrait pas avoir trop de difficultés à être entendu.

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