En 2007, La fourchette voyait le jour. 15 ans plus tard, la plateforme de réservation de restaurant en ligne s’est imposé comme leader sur le marché européen. Racheté en 2014 par Tripadvisor, la plateforme qui a changé son nom pour devenir The Fork, ne reste pas sur ses acquis et innove constamment afin d’améliorer son offre et garder sa position de leader sur le marché. À la tête de TheFork depuis mars 2021, Almir Ambeskovic s’est donné pour mission de développer la marque partout où elle est implantée. Interview.
Comment La Fourchette est-elle devenue TheFork ?
Almir Ambeskovic : Anciennement appelée LaFourchette, la plateforme de réservation de restaurants en ligne a d’abord été lancée en France et en Espagne. Notre principal objectif était de développer l’entreprise dans d’autres zones géographiques. Nous nous sommes donc posé la question : Allons-nous créer une nouvelle marque dans chaque pays ou voulons-nous une marque internationale ? Nous avons pris la décision de créer TheFork afin de créer une seule marque mondiale. La plateforme a ensuite été lancée en Italie, en Suède, en Belgique, etc. Nous avions 5 ou 6 marques et nous voulions les réunir en une seule. Pourquoi TheFork ? Car l’anglais est une langue internationale, donc cela correspondait parfaitement à notre ambition. Mais personnellement, avec le recul, je trouve que LaFourchette sonne mieux.
TheFork est un leader mondial en tant que solution de restauration, mais quelle place occupez-vous sur le marché français ?
A. A. : Eh bien, la France est notre tout premier marché, où tout a commencé, alors notre entreprise y est solidement ancrée. Sans aucun doute, nous sommes le leader du marché français. Lorsque nous regardons en interne, notre activité est très importante dans trois grands pays : la France, l’Italie et l’Espagne. Ensuite, le Portugal et la Suisse. Notre marque est forte, notre réputation aussi, donc nous pouvons affirmer que nous sommes très bien positionnés en France. L’utilisateur ayant effectué le plus de réservations TheFork est français. En quinze ans, il a fait environ 2 700 réservations. C’est fou, cela représente presque 200 réservations par an.
Durant la pandémie de Covid-19, vous avez aidé les restaurants dans la livraison de leurs plats. Pouvez-vous m’en dire plus ?
A. A. : Nous avons pris cette décision uniquement durant la pandémie, le but était simplement d’aider. C’était gratuit pour eux. Nous voulions vraiment donner de la visibilité aux restaurants qui proposaient la livraison, afin qu’ils puissent résister et survivre durant cette période. Nous avons arrêté lorsque la vie a repris son cours et nous n’avons pas l’intention d’entrer sur le marché de la livraison. Ce que nous offrons a plus à voir avec l’expérience qu’avec la nourriture elle-même. La livraison ne correspond pas à notre ambition, nous nous concentrons sur la valeur que nous pouvons apporter autour de l’expérience.
Le monde entier fait actuellement face à une forte inflation. A-t-elle un impact sur l’activité de TheFork ?
AA : Eh bien, oui. L’inflation a eu un impact sur toute l’économie. Maintenant, nous suggérons aux restaurants de regarder les prix et de les augmenter si nécessaire. Tout le monde augmente les prix, il est donc logique que les restaurants fassent de même.
Aujourd’hui, TheFork compte 20 millions d’utilisateurs par mois. Quelle est votre vision de la plateforme ?
AA : TheFork est une entreprise qui ne cesse de grandir. Je pense que le potentiel de notre offre est très important et que les gens ont tout intérêt à utiliser notre plateforme. Nous croyons en la valeur apportée par l’entreprise. Nous avons pour ambition de travailler avec encore plus de restaurants. Nous avons beaucoup de données et d’informations, ce qui nous permet d’aider les restaurants à augmenter leur valeur, d’optimiser leurs opérations autant que possible. En termes de valeur, nous souhaitons accélérer notre impact sur la gestion de rendement. Nous pouvons prédire les tendances et ainsi guider les restaurants à adopter la meilleure approche, en se basant sur les données. Nos objectifs sont d’améliorer les revenus des restaurants, développer nos outils nos logiciels, et les intégrer davantage dans notre utilisation afin d’optimiser les opérations. De plus, nous croyons fortement que nos cartes-cadeaux offrent une expérience unique. J’espère sincèrement que de plus en plus d’entreprises utiliseront nos cartes-cadeaux, en se rappelant que l’argent de celles-ci sera en théorie versé à de petits restaurants locaux. Ceux qui choisissent les cartes-cadeaux TheFork soutiennent les restaurants directement et non la plateforme TheFork. Je suis très fier de notre positionnement car je pense qu’aider et soutenir ces petits restaurants locaux est une très bonne initiative.
Vous souhaitez atteindre la neutralité carbone. Quel est votre plan pour y parvenir ?
AA : En gros, aujourd’hui, nous estimons que les émissions émises chaque fois qu’un utilisateur utilise TheFork pour réserver un restaurant sont de 110 grammes. Notre plan est de descendre à 50 grammes, d’ici la fin de 2025. Maintenant, 60% de nos émissions proviennent de notre investissement en marketing. La plateforme s’en sert pour avoir plus de visibilité, attirer les clients, etc. Nous voulons privilégier les canaux qui ont un impact faible, voire nul. Nous comptons également réduire les voyages et privilégier les énergies vertes. Et l’impact carbone est l’un des éléments forts que nous prenons en considération pour choisir nos fournisseurs. D’ailleurs, nous prévoyons de les encourager davantage à mettre en place des plans de réduction des émissions.
Quels sont les défis de TheFork pour l’avenir ?
AA : Le principal défi pour nous, est que l’entreprise reste jeune. J’aime utiliser le terme « ado ». C’est un peu notre histoire, en fait. Souvent, j’ai eu affaire à des personnes et je me disais : « elles sont branchées, cool et plus intéressantes que nous ». Mais au fil du temps, je me suis rendu compte que celles-ci ne tenaient pas et que notre entreprise, TheFork, était quant à elle toujours présente, en cessant d’innover. Concrètement, nous pouvons dire que nous avons « perturbé » le secteur. Il y aura beaucoup d’autres acteurs, qui paraîtront cool et à la mode, à un moment donné. Mais, TheFork, nous continuerons à résister, à être des « ados », à innover et à suivre les tendances et les nouveautés, pour aider le secteur et les clients. C’est ainsi que je résumerais la façon dont je nous vois dans quinze ans, nous serons toujours des « ados ».
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