Rechercher

Intelligence Artificielle : Quelle Stratégie Pour Les Entreprises ?

A l’occasion du G20 des jeunes entrepreneurs – « petit frère » du G20 politique davantage ancré dans le paysage politique se déroulant ces deux prochains jours à Berlin – et qui réunit 450 entrepreneurs de tous horizons dont 35 Français, une nouvelle étude Accenture Research révèle que les entreprises qui adoptent des stratégies d’innovation optimales en matière de intelligence artificielle (IA) génèrent davantage de valeur pour leurs actionnaires.

« L’intelligence artificielle peut avoir un large impact et une utilité dans divers secteurs de la société. Nous sommes à l’aune d’une ère particulièrement faste en la matière ». La prophétie est signée Nick Bostrom, expert en intelligence artificielle et philosophe de son état. Si bon nombre de protagonistes se sont, en effet emparés de cette thématique, avec plus ou moins de réussite, Accenture, l’un des leaders mondiaux du conseil et des services aux entreprises et franchit une étape supplémentaire en publiant à l’occasion du G20 des jeunes entrepreneurs une étude particulièrement riche en enseignement et  intitulée : « Boostez votre QIA (Quotient d’Intelligence Artificielle : transformez votre entreprise grâce à l’IA » qui révèle notamment, comme évoqué en préambule que les entreprises à la pointe en matière de stratégie d’innovation en matière d’intelligence artificielle génèrent des profits significatifs pour leurs actionnaires. Ainsi, afin de mesurer le Quotient d’Intelligence Artificielle (QIA) de ces entreprises, l’étude a analysé, d’une part, le niveau de leurs capacités internes et de leurs investissements en IA, et d’autre part, leur collaboration avec des partenaires externes. Et les résultats sont particulièrement éloquents.

Dans le détail, ce rapport révèle que seules 17 % des entreprises se classent dans la catégorie la plus performante des « Inventeurs collaboratifs », alors qu’une grande majorité (57 %) demeurent de simples « Observateurs » avec des niveaux relativement bas d’innovation interne et de collaboration externe en matière d’IA. Les inventeurs collaboratifs ont vu la valeur de leur entreprise s’apprécier de 4,2 % en moyenne depuis 2013, contre 2,3 % pour le reste de l’échantillon. En outre, Accenture Research estime que le passage du statut « d’Observateur » à celui d’« Inventeur collaboratif » pourrait entraîner, en moyenne, une croissance de 90 % de la valeur d’entreprise. « De nombreuses entreprises sont prêtes à aller au-delà de la phase expérimentale de l’IA et à s’en servir pour améliorer la productivité et créer de nouvelles sources de revenus. Si elles veulent compter parmi les plus performantes, elles devront à la fois développer leurs propres capacités en matière de technologie, de données et de personnes, et s’impliquer complètement dans le vaste écosystème de l’IA », abonde Paul Daugherty, directeur de la technologie et de l’innovation chez Accenture.

Un « QIA » élevé repose sur trois facteurs essentiels, au regard dudit rapport

   La technologie : les entreprises doivent combiner leur myriade de capteurs, d’algorithmes d’apprentissage, de traitement de langage naturel et d’autres technologies, mais elles doivent également choisir le moment propice pour investir dans des applications propriétaires. Un chatbot peut par exemple faire gagner en efficacité, sans toutefois permettre à une marque de se démarquer autant qu’elle pourrait le faire avec des produits et services IA développés par elle-même.

  • Les données : l’IA a besoin d’une grande quantité de données sécurisées pour permettre aux systèmes intelligents d’apprendre et de s’améliorer. En outre, la plupart des données dont disposent actuellement les entreprises sont encore disparates ou non structurées. Face à ces difficultés, les entreprises doivent mettre à jour leurs systèmes existants pour faire converger les données et incorporer l’IA afin de créer des produits et services intelligents;
  • Les personnes : l’IA nécessite un large éventail de compétences en matière de mathématiques, de sciences des données, de neurosciences, de psychologie comportementale, de linguistique et autres sciences humaines afin de former et travailler avec des machines intelligentes. L’IA fera également évoluer les fonctions des emplois actuels et nécessitera de nombreuses compétences nouvelles qui n’existent pas encore sur le marché. L’étude recommande aux entreprises de trouver le bon équilibre entre la requalification de leurs effectifs et le recrutement de talents externes. Cela implique d’établir des partenariats avec des universités pour créer un vivier de talents mais aussi, avec l’émergence de l’économie à la demande, de créer un environnement de travail plus souple afin d’attirer des travailleurs indépendants spécialisés.

« L’ouverture » semble ainsi le maître-mot pour puiser toute la quintessence de l’Intelligence Artificielle, comme le souligne Francis Hintermann, directeur exécutif monde d’Accenture Research. « Il est impossible de relever le défi de l’IA en demeurant isolé ». Et de poursuivre. « Notre analyse montre que pour innover en matière d’IA, les entreprises doivent ouvrir leur technologie, leurs données et leurs talents à des start-ups et des entrepreneurs spécialisés. Cela passe par la transformation de leurs stratégies d’innovation et de leur culture organisationnelle. »

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC