La reprise se poursuit peu à peu pour le marché de l’immobilier. Depuis l’automne 2024, la dynamique est stable et prometteuse. Mais si les feux sont au vert, tout n’est pas gagné et la progression pourrait s’essouffler si les taux continuent de grimper.
Dans l’ensemble de l’Hexagone, les prix de l’immobilier ont progressé d’un petit 0,1 %. Ils sont restés stables dans les 50 plus grandes villes, après avoir pris à peine 0,1 % en janvier puis en février. Ils progressent plus nettement à Paris, à raison de +0,2 % par mois depuis le début de l’année. Dans les zones rurales, les prix immobiliers continuent d’y progresser de manière modérée mais constante (+0,5 % en mars). La reprise reste donc timide mais l’espoir est posé sur la période printanière. Les acheteurs pourraient concrétiser leur projet au printemps, période habituellement faste en termes de prix.
Des demandes et transactions en forte progression
Sur un an, la demande a connu une accélération forte, atteignant +15 % au niveau national, avec un pic en régions (+16 %) et une reprise solide à Paris (+14 %), selon le billet tendance du réseau Laforêt sur l’évolution du marché immobilier. Cette embellie trouve ses racines dans plusieurs facteurs. La tendance baissière des prix, engagée à la fin de l’année 2022 et intensifiée en 2023 et 2024, et l’amélioration des conditions de financement ont permis de relancer l’intérêt des acquéreurs en rendant le marché plus attractif. En particulier, la baisse des taux d’intérêt à 3,19 % en février 2025 (contre plus 4,2 % en décembre 2023) a renforcé leur capacité d’achat.
Porté par le second semestre 2024 et le premier de 2025, le volume des transactions progresse de 12 % au niveau national. Cette augmentation s’explique notamment par un retour de la solvabilité des acquéreurs, renforcée par la baisse des taux et des prix plus accessibles. Depuis le début de l’année 2025 (vs fin 2024), le volume des transactions a par ailleurs progressé de 4 % au niveau national, une tendance qui reste en ligne avec la dynamique annuelle.
« Le marché immobilier semble avoir retrouvé un certain souffle, mais il reste sous surveillance. La baisse des taux d’intérêt a apporté une bouffée d’oxygène aux acquéreurs, en augmentant leur pouvoir d’achat et en permettant le retour de certains primo-accédants sur le marché. Cette amélioration a favorisé une reprise des transactions, notamment à Paris, où l’offre limitée et la demande croissante redonnent de la fluidité au marché », détaille Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt.
Des signaux au vert pour un printemps de l’immobilier dynamique
Les chiffres du premier trimestre le confirment : la baisse des prix est bel et bien enrayée. Selon le baromètre national des prix de l’immobilier, au cours des trois derniers mois, les tarifs de la pierre ont progressé de +0,3% au niveau national. Et aucun segment du marché n’a échappé à ce changement de tendance. Les évolutions tarifaires observées pendant le premier trimestre 2025 sont nettement supérieures à celles enregistrées à la même époque l’année dernière. Seules quatre des plus grandes métropoles françaises sur onze affichent des résultats négatifs : -1% à Rennes, -1,1% à Bordeaux, -2,2% à Lille et -2,4% à Nantes. Toulouse, elle, progresse dans le vert avec +2,2% de hausse. Le dynamisme de la reprise reste cependant à nuancer puisqu’en six mois, les prix sont restés pratiquement inchangés en France.
Un bon moment pour acheter ?
Entre mars 2024 et mars 2025, le taux moyen sur 20 ans est passé de 4% à 3,35%, ce qui a permis aux ménages français de regagner +7% de capacité d’emprunt en moyenne. De quoi compenser la hausse de prix et faire progresser le pouvoir d’achat des acquéreurs. Hors, malgré les différentes décisions de la Banque Centrale Européenne (BCE) de continuer à baisser ses taux directeurs, les taux longs d’emprunt de l’État continuent de progresser de manière significative. Ceci pourrait interrompre l’élan baissier de taux, voire, dans le pire des cas, on pourrait observer de légères hausses de taux dans les semaines à venir. Au regard de toutes ces incertitudes, la perspective d’un taux moyen sur 20 ans à 3% cet été semble s’éloigner de plus en plus. Dans le contexte géopolitique incertain, couplé à la crise politique en France, l’évolution des taux de crédit immobilier est source d’inquiétude. Leur net recul depuis un an et demi pourrait être enrayé par la récente remontée des taux d’emprunt d’Etat . Une hausse des taux pourrait bien ralentir la reprise du marché.
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