Pour la première fois depuis 15 ans, plus de 10 000 scénaristes de cinéma et de télévision syndiqués se sont mis en grève, a annoncé lundi soir la Writers Guild of America (WGA), après l’échec des négociations entre le syndicat et les studios.
Les branches Est et Ouest de la WGA ont voté à l’unanimité en faveur d’une grève qui a débuté mardi 2 mai, a indiqué le syndicat dans un communiqué, ajoutant que les scénaristes sont confrontés à une « crise existentielle ».
Cette grève fait suite à six semaines de négociations entre le syndicat et l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), qui représente les principaux studios hollywoodiens et les plateformes de diffusion en continu, notamment Netflix, Amazon, Apple, Disney, Discovery-Warner, NBC Universal, Paramount et Sony.
La WGA a demandé à ses 11 500 membres de cesser d’écrire des scénarios, et un piquet de grève devrait être organisé mardi après-midi.
L’une des principales préoccupations de la WGA est la montée en puissance des services de streaming et l’impact sur la structure traditionnelle des paiements résiduels, qui comprenait les paiements provenant des ventes de vidéos à domicile et de la syndication à la télévision.
Dans un communiqué, l’AMPTP a déclaré que son offre comprenait « de généreuses augmentations de la rémunération des scénaristes, ainsi que des améliorations des paiements résiduels pour la diffusion en continu », mais qu’un accord n’avait pu être conclu avant l’expiration du contrat actuel entre les studios et la WGA.
Les négociations n’ont pas pu aller de l’avant principalement en raison de l’opposition de l’AMPTP concernant deux propositions faites par la WGA. La première est la proposition d’un minimum de six scénaristes pour une série télévisée, un chiffre qui pourrait passer à 12 en fonction du nombre total d’épisodes. La seconde est la proposition d’un emploi minimum garanti de dix semaines consécutives pour une saison d’une série, pouvant aller jusqu’à 52 semaines en fonction du nombre d’épisodes. Les studios ont rejeté les deux propositions sans faire de contre-offre.
Dans son communiqué, la WGA a déclaré : « Le comportement des studios a créé une économie à la demande au sein d’une main-d’œuvre syndiquée. Par ailleurs, l’immobilisme dont ils ont fait preuve durant cette négociation a trahi un engagement à dévaloriser davantage la profession d’écrivain […] ils ont fermé la porte à leur main-d’œuvre et ouvert la porte à l’écriture en tant que profession entièrement freelance. »
L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour l’écriture de scénarios est l’une des préoccupations signalées par la WGA dans sa proposition. La WGA appelle à la réglementation de l’utilisation de l’IA, y compris l’interdiction pour l’IA d’écrire ou de réécrire du « matériel littéraire », l’utilisation de l’IA pour générer du matériel source pour les scénaristes et la prévention de la formation des outils d’IA sur le matériel écrit par les scénaristes de la WGA. Les studios ont rejeté cette proposition et ont proposé à la place des réunions annuelles « pour discuter des avancées technologiques ».
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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