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Hermès Le (Très) Bon Elève De La Rentrée

Getty Images

A l’instar de ses pairs Kering et LVMH, le sellier Hermès a signé un premier semestre de haute voltige avec une très solide croissance organique couplée à une rentabilité record.  Une nouvelle démonstration de force pour le groupe dirigé par Axel Dumas qui prouve, si besoin était, que sa place au sein du CAC 40 est (très) loin d’être usurpée.

Une rentrée au triple galop pour Hermès. Après avoir « laissé la lumière » à Kering et LVMH qui ont, comme de coutume, dévoilé leurs résultats au début de l’été, le sellier a rendu une copie plus que satisfaisante au cœur de ce mois de septembre.  Légèrement supérieurs aux estimations du marché, ces résultats ont couronné la stratégie du groupe, comme en atteste un résultat opérationnel courant (ROC) en progression de 6% à 985 millions d’euros tandis que sa rentabilité opérationnelle s’est appréciée de 0,2 point pour atteindre un nouveau record à 34,5%.  Pour rappel, Hermès avait dévoilé, en juillet dernier, une partie de cette publication. Un « teasing » prometteur avec une croissance organique estimée à 11,6% sur les six premiers mois de l’année. Les ventes du groupe dirigé par Axel Dumas et célèbre pour ses sacs Birkin ou ses carrés de soie ont atteint 1,46 milliard d’euros, signant une hausse de 7,2% en données publiées, limitée par des effets défavorables de la hausse de l’euro face au dollar. Une progression imputable aux excellentes performances de la division vêtements et accessoires notamment.

Si cette « trajectoire » est moins impressionnante que celle d’une concurrence  incarnée par la griffe florentine Gucci, propriété de Kering, par exemple, (49% au premier trimestre et 40% pour les trois mois suivants),  le sellier demeure une « valeur sûre » aux yeux des investisseurs grâce à une constance à toute épreuve. « Si la croissance d’Hermès n’atteint pas le rythme attendu chez Gucci  ou dans la division mode et maroquinerie de LVMH, sa régularité continue d’impressionner », abondent les analystes de HSBC. Toutefois, Hermès devance ses deux rivaux dans un domaine : son titre se traite sur des multiples de valorisation qui demeurent de loin les plus élevés du secteur (38,5 fois les résultats estimés pour 2019, contre 20,68 fois pour LVMH et 17,82 fois pour Kering). « La valorisation d’Hermès reflète la solidité de son modèle, l’attractivité de sa marque et la qualité inégalée de ses savoir-faire », estimaient les analystes de Raymond James il y a quelques mois.  Depuis son entrée dans le « Saint des Saints » de la Bourse de Paris le 18 juin dernier, le titre Hermès poursuit sa marche en avant et une progression de 23,5% depuis le début de l’année.

« Pas d’inquiétude en Chine »

Autre sujet préoccupant les analystes, l’incontournable marché chinois et le spectre d’une guerre commerciale plus féroce entre la Chine et les Etats-Unis, et une bourse de Shanghai moins « fringante » ces derniers mois. Divers éléments qui augurent une deuxième moitié d’année plus difficile pour pléthore de grands noms du luxe dans l’Empire du Milieu. Interrogé à ce sujet, Axel Dumas a toutefois confirmé ce mercredi « ne percevoir, à ce jour, aucun changement dans la demande en Chine ». Fin de citation. Fidèle à sa constance susmentionnée, Hermès avait précisé que sa croissance, sur place, dépassait les 10% depuis plusieurs années dans le pays, où il ouvre en moyenne un magasin par an dans une nouvelle ville. Mais au-delà des ventes « stricto sensu », l’une des évolutions les plus intéressantes à analyser au sein de la clientèle chinoise demeure le « glissement » opéré par LVMH, Kering, Hermès, Prada, Moncler et consorts pour séduire les « Millennials » locaux.  Si globalement les Chinois achètent plus de 500 milliards de yuans (64 milliards d’euros) de produits de luxe par an, soit près du tiers du marché mondial du luxe, selon les données du cabinet de référence McKinsey, les membres de la génération 20-34 ans absorbent environ 30% des ventes du secteur en Chine. Une cible de choix pour un géant comme Hermès.

Enfin, la problématique – et la polémique –  relative des invendus mis sur le devant de la scène à son corps défendant par Burberry  a également poussé les géants du luxe à se positionner.  Le gérant d’Hermès a d’ailleurs tenu à apporter des précisions à ce sujet. « Il y a forcément des invendus, qui vend tout? », précisant que les quantités concernées étaient « très faibles » compte tenu du pilotage des stocks par les directeurs de magasins, des soldes et des ventes spéciales pour le personnel et du recyclage opéré depuis de nombreuses années par la marque « Petit H ». Egalement interrogé sur la fourrure à laquelle Burberry et Kering ont notamment renoncé, Axel Dumas s’est montré moins catégorique, arguant qu’aucune décision n’avait été prise en la matière… tout en rappelant que la fourrure était néanmoins très marginale dans les collections Hermès.  Mais ces questions risquent rapidement de ressurgir, poussant les mastodontes du luxe à prendre une position plus tranchée sur la question. 

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