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Guillaume van Gaver, CEO de Link Mobility : « L’entreprise reste avant tout une aventure humaine. »

Link Mobility

LINK Mobility Group est un des principaux fournisseurs mondiaux de solutions de messagerie mobile et de plateforme de communication en tant que service (CPaaS). Le groupe, dont le siège est à Oslo en Norvège, offre une large gamme de solutions mobiles innovantes et évolutives à ses clients. Avec un chiffre d’affaires de près de 480 millions d’euros en 2021, LINK Mobility compte plus de 47 000 clients (Grandes Entreprises, PMEs, Gouvernements) dans le monde et échange plus de 10 milliards de messages par an. Guillaume van Gaver, un Français de 50 ans et CEO de LINK Mobility depuis le 23 septembre 2019, a évolué depuis plus de vingt-cinq ans à l’international dans les secteurs des télécommunications. Il a accepté de nous en dire plus sur son parcours.

 

Racontez-nous votre parcours et comment vous est venu votre appétence pour l’international ?
Guillaume van Gaver : De ma famille pour commencer. J’étais le fils aîné de quatre enfants. J’ai vécu en région parisienne. J’ai eu mon bac puis ai fait une école de commerce L’ISC. Dans mes études, j’ai très vite identifié que je voulais m’orienter dans les métiers de la vente. Pour autant, j’ai axé ma formation sur la finance. Tout ce qui concernait les termes d’un contrat, les articles juridiques me passionnaient. Il faut maîtriser cette partie juridique pour pouvoir maîtriser des accords, des engagements financiers. Je voulais me différencier par des compétences financières et juridiques. Aujourd’hui, je vis en région parisienne, je suis père de quatre enfants. Mon père étant français et ma mère étant anglaise. J’ai tout de suite eu une ouverture pour l’international. Je me présente d’abord comme étant européen. J’ai travaillé quasiment dans tous les pays européens. J’ai plus de 30 ans d’expérience dans les télécommunications. C’est un secteur que je connais très bien. Enfin, j’ai travaillé en Asie centrale, au Moyen orient et aux Etats-Unis notamment ce qui m’a ensuite donné une ouverture internationale très importante.

 

Comment la crise du Covid vous a t-elle impacté professionnellement ?

Guillaume van Gaver : Avant le Covid, je voyageais beaucoup dans les avions. J’avais 200 vols par an. C’était nécessaire, car je voyais les équipes dans tous les pays dans lesquels je travaillais. Puis avec le Covid, j’ai redécouvert la vie familiale et une autre manière de travailler. J’ai pris conscience qu’une vie 100 % dans les avions n’est plus envisageable. Mais qu’une vie 100 % devant les écrans est également à proscrire puisque l’entreprise reste avant tout une aventure humaine. C’est une aventure qui se matérialise avec des interactions physiques.

 


Guillaume van Gaver Je suis un aventurier. Durant mes études, il y a eu un événement majeur pour moi. Celui de monter une expédition pour aller au pôle Nord magnétique de la Terre en kayak de mer. J’ai consacré 18 mois de mes études à cette expédition


 

Comment vous définirez-vous ?

Guillaume van Gaver Je suis un aventurier. Durant mes études, il y a eu un événement majeur pour moi. Celui de monter une expédition pour aller au pôle Nord magnétique de la Terre en kayak de mer. J’ai consacré 18 mois de mes études à cette expédition. J’avais une attirance énorme pour les régions arctiques et polaires. Il y a des expéditions extraordinaires qui ont eu lieu dans ces régions. L’appel pour monter cette aventure a été de me confronter à un milieu que je ne connaissais pas avec beaucoup de connaissances techniques et durant mes études, je voulais acquérir ces ressources. Ça a créé des expériences humaines énormes dans lesquelles on apprend beaucoup sur soi et avec un sentiment énorme de réussite. Il y a eu de la solidarité de l’enthousiasme et des crises que l’on a réussi à gérer et où l’on est resté en bon terme à la suite de cette aventure. J’étais le chef de cette expédition et il m’a fallu une vingtaine d’année pour comprendre le management et comprendre ce que j’ai vécu. Il y avait par exemple un démarchage de sponsor à faire, il y avait pas mal de contraintes et pour certains, c’était difficile. Et il fallait répartir comme il fallait les compétences de toute l’équipe.

 

Vous avez poursuivi vos escapades à l’international, que vous permet aujourd’hui votre ouverture à l’international ?

Guillaume van Gaver J’étais l’un des premiers étudiants Erasmus en Angleterre. Ensuite, j’ai fait ma coopération dans le cadre de mon service militaire aux Etats-Unis donc j’ai très vite baigné dans cette ouverture. J’ai eu la chance de travailler pour un groupe international et j’ai levé la main dès qu’il y avait des opportunités pour partir à l’international. Je me suis aperçu que j’avais des compétences pour pouvoir travaillé avec des cultures et des pays étrangers. Cela m’a montré qu’il faut démontrer un respect colossal avec les personnes avec qui on va travailler. Il faut montrer que c’est nous qui sommes expatriés et faire des efforts d’adaptation.
Une des premières pièces du puzzle est le respect. Toutes les personnes avec qui vous travaillez doivent comprendre que vous avez à cœur des intérêts nobles. Je l’ai vécu beaucoup en Egypte par exemple, il faut montrer que vous êtes dédiés entièrement à la satisfaction des clients, à l’entreprise. On est là pour être sacrifié à la cause de l’entreprise.

 

Comment s’est déroulée votre expatriation en Egypte ? Un conseil pour les travailleurs expatriés ?

Guillaume van Gaver : Quand je suis arrivé dans ce pays pour Orange, il y avait très peu d’abonnés Orange, car la téléphonie mobile était un produit de luxe. Alors avant de donner Internet dans la main des Égyptiens, il fallait leur permettre déjà d’avoir la téléphonie, donc notre objectif était de donner un téléphone mobile à tous les Égyptiens, ce qui était bien plus extraordinaire. Il faut rendre notre service le plus abordable possible. Donc on avait construit un tarif plus abordable selon les régions pauvres d’Egypte.
Un des aspects aussi important dans mon expatriation, c’est d’essayer de maîtriser autant que possible la langue. En Egypte, j’ai appris l’arabe, ce qui m’a donné un réseau de soutien et de respect colossal. Quand j’ai travaillé au Kazakhstan, j’ai appris également quelques mots de Russe et de Kazakhs. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est énorme là-bas et cela prouve votre respect. C’est à nous de s’adapter. Il faut savoir que découvrir des nouvelles cultures et des nouveaux environnements, c’est très exigeant. On ne peut pas se comporter de la même manière dans tous les pays. Au fur à mesure, j’ai pu recevoir un signe distinctif qui est que je suis reconnu comme étant capable de s’adapter à n’importe quel pays dans n’importe quelle circonstance. Les entreprises ont des cycles de croissance, de maturité des cycles de restructuration, il faut avoir de l’agilité sur ces cycles qui sont très différents.

 


Guillaume van Gaver Ma vision est simple, je veux permettre aux marques et aux clients de communiquer sur tous les canaux de manière simple et transparente


 

Comment avez-vous été recruté chez LINK Mobility ? Et quelles sont vos missions en tant que CEO depuis deux ans et demi ?

Guillaume van Gaver J’ai travaillé 16 ans chez Orange en tant qu’opérateur, puis treize ans chez Dixons Carphone qui était un distributeur dont le siège en Angleterre. J’ai eu la chance d’être recruté par Télé2 où le siège social était en Suède et où j’étais le patron international avec des filiales en Allemande, Croatie, Autriche, Lituanie, Léonie, Estonie et au Kazakhstan. Dans ce contexte de Télé2, j’ai travaillé principalement pour la consolidation dans les pays nordiques et dans la cession des activités internationales qui étaient non stratégiques dans les autres pays. Une fois ce travail réalisé, j’ai été recruté par un chasseur de tête qui avait entendu parler de mon parcours dans les pays nordiques et donc j’ai pu prendre le rôle de CEO de LINK Mobility. Mon parcours international a joué grandement dans mon recrutement.
LINK Mobility est un leader européen dans la communion entre la marque et les clients présent partout en Europe. C’est une société à la fois de télécommunication et une société de logiciel (Software as a service). Nos clients sont le gouvernement français, les banques françaises, les grands logisticiens qui ont besoin de communiquer avec leur citoyen ou leur client, pour leur donner des infos ou pour leur communiquer des mots de passe par exemple. On aide les gouvernements à communiquer sur les obligations vaccinales ou encore les règles sanitaires par exemple. C’est un métier passionnant, car les entreprises ont de plus en plus besoin de communiquer avec leur client et mieux elles le font, plus elles augmentent la satisfaction des clients.

 

 

Expliquez-nous comment LINK Mobility se développe aujourd’hui.

Guillaume van Gaver L’entreprise existe depuis 20 ans. Au début, c’était une seule entité juridique puis la société a grossi en taille et en capacité financière, puis partout en Europe. On est les leaders puisqu’on a consolidé le marché européen.
Depuis sa création, LINK Mobility a fait 25 acquisitions. Depuis deux ans, j’ai assisté à plus de six acquisitions et pour la première fois, l’acquisition d‘une filiale aux Etats-Unis. On est sorti de l’Europe. Nous avons ré introduit l’entreprise en bourse en octobre 2020 et nous allons continuer d’accélérer notre développement international. Pour cela, nous allons réaliser trois types d’acquisitions qui ont des logiques d’intégrations très différentes. Le premier type est l’acquisition d’acteurs. C’est-à-dire, l’extension de territoire en Europe. Le deuxième est l’expansion de LINK Mobility en dehors de l’Europe. Ce que nous avons déjà fait en 2021, pour 271 millions de dollars environ pour une société en Californie qui produit des services de communication pour les acteurs de l’énergie aux Etats-Unis. Et enfin, l’acquisition de solution technologique que nous avons faite aux Pays-Bas ou encore au Danemark. LINK Mobility poursuit son développement sur ces trois axes.

 

Quels sont vos prochains défis au sein de LINK Mobility ? Et vos projets personnels ?

Guillaume van Gaver Ma vision est simple, je veux permettre aux marques et aux clients de communiquer sur tous les canaux de manière simple et transparente. Pour mon objectif personnel, je veux permettre un vrai dialogue entre les marques et les clients et pour cela, il faut que les outils le permettent. Aujourd’hui, il y a trop de barrières techniques et de ruptures de parcours, cela sera possible à réaliser d’ici quelques années. La vie professionnelle m’a beaucoup apporté, j’envisage ma fin de carrière dans la transmission. À titre personnel, je ne me vois pas suivre ce rythme, ce parcours d’aventurier jusqu’à 65 ans, il y aura forcément une logique de transmission. Il y a plein de manière de transmettre, d’aider qui peuvent être intelligente dans une logique de carrière.

Quel est le message qui vous a guidé et que vous souhaiteriez faire passer ?

Guillaume van Gaver : Si on veut découvrir des choses nouvelles, il faut sortir de son cadre et aller chercher l’expérience ou l’environnement qui sort de son cadre habituel. Aujourd’hui, le cadre s’est restreint depuis deux ans au lieu de s’être étendu. On est sur des espaces de visioconférence, il y a beaucoup d’éléments négatifs. Il faut aller à l’encontre de cette restriction de l’espace pour s’ouvrir d’autant plus vers les autres, en changeant d’entreprise, en changeant de lieu de travail en rencontrant des personnes différentes, c’est fondamental en cette période. 

 

 

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