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Guerre en Ukraine : Les oligarques, au coeur du système Poutine… Le guide des manoirs et propriétés luxueuses visés par des sanctions internationales

Propriétés de luxes des oligarques russes
Ingliston House, propriété de Pyotr Aven. | Source : Homes of the Rich

Forbes a recensé au moins 36 propriétés, d’une valeur totale de 1,2 milliard de dollars, détenues par dix oligarques russes visés par des sanctions dans le cadre de l’invasion russe en Ukraine. Tous ces biens risquent d’être saisis.


Les oligarques russes cherchant à dissimuler leurs « gains mal acquis » pour échapper aux sanctions peuvent se dérober à la vigilance des autorités à bord d’un superyacht ou d’un jet privé, mais bonne chance pour déplacer une villa à 190 millions de dollars sur la Côte d’Azur.

Jeudi 3 mars, les États-Unis et le Royaume-Uni ont renforcé la pression sur les oligarques russes proches de Vladimir Poutine en annonçant un gel des avoirs et une interdiction de voyager pour le prolifique investisseur Alicher Ousmanov. Le magnat de la métallurgie, âgé de 68 ans, avait déjà fait l’objet de sanctions trois jours plus tôt par l’Union européenne (UE), faisant de lui l’un des 16 oligarques russes sanctionnés par l’UE, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suisse et le Canada depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Parmi ces oligarques, cinq ont reçu leurs premières sanctions le mois dernier avec l’invasion russe en Ukraine.

Deux des biens les plus précieux d’Alicher Ousmanov, le domaine de Sutton Place dans le Surrey (datant du XVIe siècle) et le manoir de Beechwood House à Londres, se trouvent en Angleterre. Selon un communiqué de presse du gouvernement britannique annonçant les sanctions, les deux propriétés de l’oligarque russe ont été gelées et aucun « citoyen ou entreprise britannique » n’est autorisé à traiter avec Alicher Ousmanov. En pratique, cela signifie que le milliardaire ne peut ni vendre, ni louer, ni recevoir aucun avantage économique de ses deux propriétés en Angleterre.

Parmi les oligarques russes sanctionnés, il n’est pas le seul à posséder d’importants biens immobiliers en dehors de la Russie. En outre, il n’est pas le seul à posséder des propriétés dans des capitales occidentales. Forbes a recensé au moins 36 propriétés appartenant à dix oligarques russes visés par des sanctions. Selon les estimations de Forbes, ces propriétés valent en tout au moins 1,2 milliard de dollars.

Si le gel des avoirs et l’interdiction de voyager peuvent empêcher ces oligarques de se rendre dans leurs résidences éloignées, ils n’en perdent pas pour autant immédiatement le contrôle. En effet, il n’est pas toujours aisé de trouver le véritable propriétaire d’un bien immobilier. Oleg Deripaska, allié de Vladimir Poutine, a été sanctionné pour la première fois par les États-Unis en 2018, et deux de ses propriétés, l’une à Washington et l’autre à New York, ont été perquisitionnées par le FBI en octobre 2021. Cependant, leur propriété demeure inchangée : Forbes a examiné les registres de propriété, et ces derniers montrent que ces deux biens, plus un troisième à Manhattan, sont toujours détenus par trois LLC basées dans le Delaware qui les ont achetés avant l’annonce des sanctions. Selon un porte-parole d’Oleg Deripaska, ces propriétés appartiennent à ses proches.

D’après Alexi Fehlman, analyste de la société de renseignements Sayari Labs et spécialiste de l’Eurasie et de la Russie, un moyen courant de contourner les sanctions consiste à transférer des propriétés à un parent ou à un proche associé. « Même s’il y a une pression pour saisir les actifs, cela va être compliqué », explique Alexi Fehlman. « Juridiquement, la plupart du temps, ces oligarques ne sont pas les propriétaires du bien. Il s’agit souvent d’une entité [offshore]. »

Pourtant, les États-Unis et leurs alliés européens ont récemment indiqué qu’ils allaient renforcer l’application des sanctions et saisir tous les avoirs détenus par les oligarques sanctionnés. Mercredi 2 mars, le procureur général des États-Unis, Merrick Garland, a annoncé la création d’un nouveau pool spécial baptisé « KleptoCapture », qui ciblera les oligarques russes et utilisera les actifs confisqués pour saisir les avoirs des personnes sanctionnées. Il s’agit notamment d’utiliser des « techniques d’enquête de premier ordre », comme l’analyse des données, le traçage des cryptomonnaies, les sources de renseignement étrangères et les informations des régulateurs financiers afin d’identifier tout contournement des sanctions.

Voici les manoirs, villas et autres appartements de luxe détenus par les oligarques russes visés par ses sanctions aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni.

Pyotr Aven

Sanctionné par : UE, Suisse

Nationalité(s) : Russie, Lettonie

Emplacement des propriétés : Surrey (Royaume-Uni) ; Sardaigne (Italie)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 160 millions de dollars

Pyotr Aven est propriétaire d’Ingliston House, une grande propriété de 18 chambres avec une salle de sport et une piscine d’eau salée, située sur un terrain de 3,4 hectares adjacent à un parcours de golf dans le domaine fermé de Wentworth Estate dans le Surrey, en Angleterre. Le riche banquier aurait installé une clôture électronique « intelligente », un poste de garde octogonal à deux étages et un abri anti-bombe pour rendre sa demeure « à l’épreuve du KGB. » Pyotr Aven possède cette propriété par l’intermédiaire d’une société basée à Chypre, Servilia Properties Limited, selon les registres de propriété britanniques. Il possède également une villa en Sardaigne, en Italie.

Oleg Deripaska

Sanctionné par : États-Unis

Nationalité(s) : Russie

Emplacement des propriétés : New York et Washington (États-Unis) ; Londres et Surrey (Royaume-Uni)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 100 millions de dollars

Les propriétés d’Oleg Deripaska aux États-Unis comprennent une maison de cinq étages dans l’Upper East Side de New York, au 11 East 64th St, achetée par l’intermédiaire de la société Vesta International LLC (basée dans le Delaware) pour 42,5 millions de dollars en 2008. En outre, l’oligarque russe possède une maison de ville de trois étages dans le West Village de Manhattan, au 12 Gray St, achetée par l’intermédiaire de la société Lucina International LLC(basée dans le Delaware) pour 4,5 millions de dollars en 2006. Enfin, il est le propriétaire d’un manoir de 1115 m2 avec sept chambres à coucher et 11 salles de bain près d’Embassy Row à Washington, au 2501 30th Street NW, acheté par Hestia International LLC (société basée dans le Delaware) pour 15 millions de dollars en 2006. Ces trois propriétés sont toujours détenues par les mêmes entités, malgré le fait que le magnat de la métallurgie ait vu ses actifs gelés par le département du Trésor américain en 2018.

Oleg Deripaska est également le propriétaire de Hamstone House, dans la communauté privée de St George’s Hill dans le Surrey. Située sur un terrain de 3,2 hectares, la demeure compte cinq chambres à coucher et est équipée d’un immense lustre en verre vénitien, d’une salle de sport, d’un spa, d’un sauna, d’un court de tennis et d’une piscine chauffée. Selon les registres immobiliers britanniques, l’oligarque russe est propriétaire de ce bien par l’intermédiaire de la société Edenfield Investments Limited (basée à Chypre), et la propriété a récemment été mise sur le marché pour 17,5 millions de dollars.

Enfin, le magnat de la métallurgie possède une résidence avec sept chambres, un home cinéma, une salle de sport et un bain à vapeur turc au 5 Belgrave Square, dans le quartier chic de Belgravia à Londres. Cette propriété a été achetée par la société Ravellot Limited (basée dans les îles Vierges britanniques), selon les registres immobiliers britanniques. La propriété adjacente, une « maison de quartier » située dans ce qui était autrefois une voie de desserte du domaine au XIXe siècle, destinée à l’origine aux écuries et aux domestiques, appartient également à Oleg Deripaska.

Mikhaïl Fridman

Sanctionné par : UE, Suisse

Nationalité(s) : Russie, Israël

Emplacement des propriétés : Londres (Royaume-Uni)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 100 millions de dollars

Mikhaïl Fridman possède Athlone House, un manoir gothique de l’époque victorienne situé dans le quartier huppé de Highgate au nord de Londres. Construit sur un terrain de 2 hectares avec de magnifiques jardins paysagers conçus pour imiter ceux du château de Versailles, le manoir est situé à côté de Beechwood House, la propriété d’Alicher Ousmanov. Le manoir était en mauvais état jusqu’à ce que Mikhaïl Fridman l’achète en 2016 pour environ 90 millions de dollars et le restaure, ajoutant une piscine au sous-sol, une salle de yoga et un observatoire. Selon les registres de propriété britanniques, l’oligarque russe en est directement le propriétaire.

Mikhaïl Goutseriev

Sanctionné par : UE, Royaume-Uni, Suisse

Nationalité(s) : Russie

Emplacement des propriétés : Londres (Royaume-Uni)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 120 millions de dollars

Mikhaïl Goutseriev possède une propriété dans le quartier aisé de Mayfair à Londres.

Suleïman Kerimov

Sanctionné par : États-Unis

Nationalité(s) : Russie

Emplacement des propriétés : Cap d’Antibes (France)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 270 millions de dollars

Les quatre villas de Suleïman Kerimov au Cap d’Antibes, sur la Côte d’Azur, ont été mêlées à un scandale fiscal impliquant une société suisse nommée Swiru Holding AG en 2020. Les autorités françaises ont infligé à la société suisse une amende de 1,6 million de dollars pour fraude fiscale présumée lors de la vente de l’une des villas, baptisée Hier, à l’oligarque russe en 2008, pour un montant déclaré de 51 millions de dollars, alors que le prix réel d’achat était d’environ 190 millions de dollars. Située dans la « baie des millionnaires », la villa Hier, d’une superficie d’environ 1208 m2, a servi de décor au film Le Plus Escroc des deux, en 1988 avec Michael Caine.

En mai 2020, le conseiller juridique de Suleïman Kerimov, Nikita Sychez, a publié un communiqué après la décision des autorités françaises d’infliger une amende à la société Swiru Holding AG. Dans ce communiqué, le conseiller juridique de l’oligarque russe a indiqué que son client « ne fait l’objet d’aucune enquête dans cette affaire et qu’il n’a jamais été condamné par quelque tribunal que ce soit, en France ou à l’étranger. » Le communiqué précise également que les tribunaux français ont rejeté les allégations antérieures de blanchiment d’argent formulées contre Souleïman Kerimov, qui ont « gravement nui à M. Kerimov, car elles constituaient la seule base des sanctions qui lui ont été infligées par le Bureau de contre des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control, OFAC). »

Arkadi Rotenberg

Sanctionné par : UE, Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Suisse

Nationalité(s) : Russie

Emplacement des propriétés : Rome, Sardaigne et Tarquinia (Italie)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 40 millions de dollars

Ancien partenaire de judo de Vladimir Poutine, Arkadi Rotenberg possède plusieurs propriétés en Italie, dont deux villas sur la luxueuse Costa Smeralda en Sardaigne, une villa et un appartement dans le sud de la Sardaigne, une villa dans la commune de Tarquinia, au nord de Rome, et l’hôtel 4 étoiles Berg Luxury Hotel dans le centre de Rome, près de la piazza di Spagna. L’ensemble de ces propriétés, que le milliardaire russe possède par l’intermédiaire de la société Olpon Investments Limited (basée à Chypre) a été évalué à 40 millions de dollars en 2014. En septembre de la même année, les autorités italiennes ont gelé les actifs d’Arkadi Rotenberg après que l’UE a imposé des sanctions dans le cadre de l’annexion de la Crimée par la Russie. L’oligarque russe a poursuivi l’UE et a obtenu une annulation partielle de ces sanctions en novembre 2016, lorsque le Tribunal de l’UE les a confirmées, mais a révoqué les « mesures restrictives » appliquées du 30 juillet 2014 au 14 mars 2015 (période durant laquelle le gouvernement italien a gelé les actifs d’Arkadi Rotenberg).

Selon les registres immobiliers italiens, Arkadi Rotenberg possède toujours 50 % d’Aurora 31, la société propriétaire du Berg Luxury Hotel, par l’intermédiaire d’Olpon Investments Limited. Les autres 50 % appartiennent à une autre société chypriote, Logotax Developments Limited, dont le directeur est le frère d’Arkadi, Boris Rotenberg.

Boris Rotenberg

Sanctionné par : Royaume-Uni, États-Unis, Canada

Nationalité(s) : Russie, Finlande

Emplacement des propriétés : Èze et Mouans-Sartoux (France) ; Londres (Royaume-Uni)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 40 millions de dollars

Frère d’Arkadi Rotenberg, Boris Rotenberg possède deux grandes villas dans la commune d’Èze sur la Côte d’Azur, ainsi qu’un domaine de 29 hectares avec une entreprise d’élevage de chevaux à Mouans-Sartoux. Selon une enquête menée en 2018 par le Organized Crime and Corruption Reporting Project, en collaboration avec le quotidien Le Monde et le journal russe Novaya Gazeta, la propriété de Boris Rotenberg sur le domaine de Mouans-Sartoux passait par une structure complexe comprenant une société basée à Monaco nommée Tannor 2. Les deux villas à Èze, d’une superficie totale de 1300 m2 avec piscine, ont été évaluées à 37 millions de dollars en 2008. En 2009, Boris Rotenberg a obtenu une autorisation initiale pour une troisième villa avec piscine, courte de tennis et funiculaire privé, mais les travaux ont été arrêtés pour des raisons inconnues et le projet a été réautorisé en 2015, la construction reprenant en 2018.

Roman Rotenberg, le fils de Boris, qui fait également l’objet de sanctions américaines et canadiennes, possède une maison au 46 Cadogan Lane à Belgravia, à Londres. Selon les registres de propriété britannique, le fils de l’oligarque russe possède ce bien par l’intermédiaire de la société chypriote Loktan Services Limited, qui a acheté la propriété pour près de sept millions de dollars en 2007.

Gennady Timchenko

Sanctionné par : UE, États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Suisse

Nationalité(s) : Russie, Finlande

Emplacement des propriétés : Lac de Genève (Suisse) ; Le Lavandou (France)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 20 millions de dollars

 Gennady Timchenko possède un manoir sur le lac de Genève, en Suisse. Selon les registres des sociétés françaises, l’épouse de l’oligarque russe, Elena Timchenko, détient une participation de 61,9 % dans Sogeco, une société française possédant Le Club de Cavalière, un hôtel 5 étoiles avec spa et plage privée dans Le Lavandou, sur la Côte d’Azur.

Alicher Ousmanov

Sanctionné par : UE, Royaume-Uni, États-Unis, Suisse

Nationalité(s) : Russie, Ouzbékistan

Emplacement des propriétés : Londres et Surrey (Royaume-Uni) ; Lac Tegern (Allemagne) : Lausanne (Suisse) ; Monaco ; Sardaigne (Italie)

Estimation de la valeur totale des propriétés : 250 millions de dollars

Alicher Ousmanov possède le domaine de Beechwood House à Hampstead, à Londres, qui date du XIXe siècle et qui s’étend sur près de 3 km2. La propriété dispose d’un court de squash et de plusieurs cottages. Parmi les anciens propriétaires figurent le roi Khalid d’Arabie saoudite et le cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani du Qatar. Selon les registres britanniques, Alicher Ousmanov possède la propriété par l’intermédiaire de Hanley Limited, une société basée sur l’île de Man.

L’oligarque russe possède également Sutton Place, un manoir de l’ère Tudor construit en 1525 sur un domaine de 3 km2dans le Surrey, au sud de Londres. Cette propriété historique, qui appartenait autrefois à J. Paul Getty, comprend un manoir à deux étages, de nombreux jardins, plusieurs bibliothèques et une piscine. La reine Elizabeth I a visité le domaine en 1560. Alicher Ousmanov possède cette propriété par le biais de deux sociétés offshore enregistrées à Chypre, Delesius Investments Limited et Bacerius Investments Limited. Toujours par l’intermédiaire de ces deux sociétés, l’oligarque russe possède d’autres terrains et plusieurs fermes à proximité de son bien dans le Surrey.

En dehors du Royaume-Uni, Alicher Ousmanov possède également des résidences au lac Tegern (Allemagne), à Lausanne (Suisse), à Monaco et en Sardaigne (Italie). Sa villa à Azrachena, dans le nord de la Sardaigne, a été gelée par les autorités italiennes vendredi 4 mars.

Viktor Vekselberg

Sanctionné par : États-Unis

Nationalité(s) : Russie

Emplacement des propriétés : New York et Weston (États-Unis) ; Zoug (Suisse) : Italie ; Lettonie

Estimation de la valeur totale des propriétés : 70 millions de dollars

Par l’intermédiaire de sa femme, Marina Dobrynina, Viktor Vekselberg possède deux propriétés aux États-Unis, dont une maison de quatre chambres avec piscine sur un terrain de 2 hectares au 15 Goodhill Road à Weston, dans le Connecticut. Achetée en 2001 pour cinq millions de dollars par Mojave Park Investments Limited, la propriété a été transférée à Marina Dobrynina un an plus tard. L’oligarque russe possède également un appartement de luxe de 251 m2 au 111 West 67th St à New York, acheté en 2002 pour trois millions de dollars. En 2018, Viktor Vekselberg a été sanctionné par le département du Trésor américain, mais les deux propriétés sont toujours détenues par sa femme.

En dehors des États-Unis, il possède également des biens immobiliers en Italie, en Lettonie et à Zoug (Suisse).

 

Données mises à jour le 7 mars.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Giacomo Tognini

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