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Grandes Entreprises : Favoriser La Culture Du Risque !

C’est indéniable, le numérique s’est invité à la table des conseils d’administration ou au sein des openspace : investissements dans des incubateurs, création de fablab, lancement d’initiatives type hackathons, serious games, etc. L’objectif pour les entreprises : rester performantes dans un environnement où elles peuvent être d’un jour à l’autre concurrencées par une start-up. Pourtant, et contrairement à ce qui est souvent entendu, l’écart entre ces grandes entreprises et les start-up se creuse ! Là où les unes cherchent à combler leur retard, les autres continuent d’innover.

Réussir sa transformation digitale nécessite un changement complet de paradigme : mettre le client au cœur des schémas organisationnels et décisionnels de l’entreprise. Comment ? En s’inspirant de trois dimensions-clés du fonctionnement des acteurs de la nouvelle économie : une gouvernance ouverte, une culture du risque et une place importante accordée à l’IT.

Digitaliser les instances de direction

En matière de digital, l’impulsion doit venir d’en haut. Les dirigeants doivent avoir l’audace de reconsidérer la manière dont ils abordent, construisent et pilotent leurs stratégies numériques. Disposer d’un regard expert et critique pour concevoir des stratégies sur mesure peut alors pousser l’entreprise à prendre un véritable virage digital. Des solutions ont d’ores-et-déjà été éprouvées avec succès, comme la mise en place d’un comité digital travaillant en parallèle du conseil d’administration. Composé du PDG et de personnes extérieures issues de la nouvelle économie, ce comité a pour rôle de remettre en question la stratégie digitale de l’entreprise et d’accompager son développement. La présence du PDG est en outre un excellent message adressé aux différents organes de décision ; elle est la preuve que l’entreprise est pleinement embarquée dans sa transformation et peut mobiliser avec elle les collaborateurs dans sa mutation.

Favoriser la culture de la tentative

Autre élément qui éloigne encore la grande entreprise de la start-up : la culture de la prise de décision. En effet, l’essence de la start-up est sa capacité à prendre des décisions inédites, donc des risques. Dans un grand groupe, une décision n’entraînant pas le succès escompté peut avoir des conséquences importantes sur la carrière de la personne qui l’a prise. Valoriser la tentative – et accepter qu’elle ne soit pas toujours payante – améliore pourtant la compréhension d’un marché, d’un produit et d’un client. Pour ce faire, réduire les liens hiérarchiques, qui pèsent lourd sur la capacité d’initiative, au profit du mode projet et de plus de transparence dans les objectifs et les processus d’évaluation se pose comme une action libératrice pour l’agilité des équipes.

Trop nombreux sont les PDG (67% selon l’étude mondiale Future of Work) qui pensent encore que le capital technologique dont dispose une entreprise engendre plus de valeur ajoutée que l’humain. Pourtant ce sont bien les collaborateurs qui sont la source fondamentale d’innovation mais également la condition d’une implémentation réussie. C’est à eux qu’il faut donner un espace de créativité et de responsabilité.

Renforcer la place de l’IT

Enfin, il faut repenser la place de l’IT au sein de l’organisation. Nombreuses sont les directions IT qui manquent des moyens indispensables pour être à la hauteur des ambitions de l’entreprise. Investir davantage dans ce département pour le moderniser et lui permettre de répondre aux enjeux auxquels il fait face est incontournable. Qu’il s’agisse d’intelligence artificielle, de sécurité, de statistiques clients, la technologie et les données qu’elle permet de recueillir motivent déjà les décisions de l’entreprise. Plus d’un dirigeant sur deux du secteur des services estime aujourd’hui que l’utilisation de la technologie (infrastructures, outils clients et services) permettra de générer une plus grande valeur pour l’entreprise. Un département IT solide sera ainsi alors un allié décisif et un avantage concurrentiel certain.

La transformation digitale requiert une évolution profonde des mentalités et la mener exige autant de courage que d’agilité. Les dirigeants qui en ont conscience ont déjà lancé de nombreuses démarches allant dans le bon sens. Mais observer le monde des start-up et le mettre sur un piédestal (jusqu’à parfois la survalorisation) ne suffit plus. Il est temps pour les dirigeants de passer à la vitesse supérieure : véritablement s’inspirer des start-up et en appliquer les méthodes, pour faire durablement bouger les lignes de leur organisation. À la clé se trouve la promesse de sortir l’entreprise d’un modèle organisationnel et managérial bientôt obsolète.

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