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Google Et Lyft S’Unissent Pour Contrer Uber

© Getty Images

Waymo – filiale d’Alphabet, maison-mère de Google- fer de lance du programme de voitures autonomes du groupe, et Lyft, service de location avec chauffeurs ont posé les jalons d’une collaboration afin de contrecarrer l’hégémonie de Uber.

Une alliance qui augure des lendemains qui chantent et qui pourrait faire bouger les lignes du secteur du transport. Waymo et Lyft ont décidé d’unir leurs forces, et leur savoir-faire respectif, afin de résoudre, entre autres, la problématique de la cogestion des centres urbains. « Nous sommes heureux de pouvoir travailler avec Lyft pour développer de nouveaux véhicules autonomes qui rendront nos routes plus sûres et les transports plus accessibles. La vision et l’engagement de Lyft pour améliorer les transports urbains aideront les technologies de Waymo à profiter à davantage de gens dans davantage d’endroits » a souligné Waymo dans un communiqué au moment d’unir son destin avec Lyft.

Moins connu du grand public que son « grand frère » et rival Uber, Lyft dispose d’une image « moins clivante » et plus responsable socialement que celle du groupe de Travis Kalanick dont les scandales à répétition ont largement achevé d’écorner la réputation. Dernier en date, l’inculpation d’un chauffer Uber accusé du viol d’une passagère en Californie. Le potentiel de Lyft, avant l’intérêt d’Alphabet désireux de nouer un partenariat, avait déjà attisé la convoitise de géants de l’automobile, à l’image de General Motors qui n’avait pas hésité à investir 500 millions de dollars dans la start-up, en janvier 2016, pour « contribuer » au développement de la voiture autonome. Une première levée qui ne restera pas sans lendemain puisqu’en avril 2017 c’est le fonds Kohlberg Kravis Roberts & Co qui « injecte » 600 millions d’euros dans la jeune pousse.

Défier Uber

L’objectif est limpide : marcher sur les plates-bandes d’Uber et faire trembler le géant du VTC sur ses fondations. De ce point de vue, l’association avec Waymo ne manque pas de « sel ». En effet, l’ancien projet « Google Car » est à couteaux tirés avec Uber au point de ferrailler devant les tribunaux. Une plainte a d’ailleurs été déposé contre Uber en février dernier, Waymo accusant un de ses anciens responsables, Anthony Levandowski, d’avoir dérobé des secrets commerciaux quand il avait fondé sa propre entreprise, Otto, ensuite rachetée par Uber. Un juge de San Francisco, qui instruit cette plainte au civil, a demandé jeudi dernier l’ouverture d’une enquête au pénal pour faire la lumière sur les accusations de vol de technologies portées par Waymo.

Comme souligné par l’AFP, lesdites technologies sont liées aux Lidar, dans lesquels Waymo affirme dans sa plainte avoir investi « des dizaines de millions de dollars et des dizaines de milliers d’heures d’ingénierie ». Dans le détail, il s’agit de capteurs laser permettant à un véhicule de détecter les voitures, piétons ou autres obstacles autour de lui. « De l’or brut » pour quiconque s’attelle au développement d’un véhicule autonome, ce qui explique l’intransigeance de Waymo, désireux d’en découdre devant la justice. La filiale de Google affirme détenir des preuves « irréfutables » concernant l’implication d’Anthony Lewandowski, ce dernier ayant, selon Waymo, télécharger illégalement plus de 14 000 dossiers confidentiels avant de quitter ses fonctions au sein du projet Google Car au début de l’année 2016.

Le cofondateur d’Otto a d’ailleurs été rétrogradé par Uber, et écarté des travaux sur Lidar, dans l’attente d’une issue à ce conflit. Une « mauvaise nouvelle » supplémentaire dont n’avait pas forcément besoin Uber qui a récemment fait été d’un creusement de ses pertes, déjà abyssales. En effet, la plateforme de VTC a annoncé une perte de près de 3 milliards de dollars (2,8 milliards plus précisément) Le temps presse pour le groupe de Travis Kalanick sous peine de voir de jeunes loups aux dents longues tentés de faire vaciller Uber, qui ressemble, de plus en plus, à un colosse aux pieds d’argile.

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