Frédérique Cintrat : « Ré-entreprendre sa vie après 50 ans »

Nous sommes allés à la rencontre de Frédérique Cintrat, consultante, conseil et formatrice en leadership et influence, conférencière et autrice qui vient de publier un livre sur un sujet au cœur de l’actualité « Ré-entreprendre sa vie après 50 ans ».

Frédérique Cintrat, quel est votre parcours ?

Je suis diplômée de l’EM Normandie. Après 27 ans dans des fonctions commerciales et marketing dans les services financiers, l’assurance et l’assistance, j’ai été élue femme de l’année dans l’assurance en 2013 alors que j’étais directrice commerciale et marketing dans le groupe CNP Assurances et très impliquée dans des réseaux formels et informels professionnels œuvrant pour la mixité. Ça a été un déclic pour lancer ma propre activité : Assurancielles pour faire du consulting dans des structures qui adressent la population des 50-60 ans et le grand âge, et Axielles pour la formation et l’accompagnement en leadership, et influence, les conférences et conseil aux dirigeants. J’ai publié mon premier livre en 2014 « Comment l’ambition vient aux filles »aux éditions Eyrolles en 2014, « Comment vient l’ambition » en 2018, et en janvier cette année « Ré-entreprendre sa vie après 50 ans » aux éditions Dunod. J’ai eu la bonne surprise de découvrir que je faisais partie du palmarès Forbes des 40 femmes inspirantes de France en 2020.

Quels sont les grands enjeux dans le monde de l’entreprise selon vous ?

Question très compliquée et liée au secteur d’activité : le premier enjeu de l’entreprise, c’est de continuer à développer ou maintenir son activité en remplissant son carnet de commandes tout en respectant les ressources, qu’elles soient liées à la préservation de la planète ou aux ressources humaines et financières bien sûr.

Adapter en permanence son offre aux besoins des consommateurs, ceux-ci pouvant évoluer en fonction des contextes, des modes, des styles de vie, des générations, et puis faire en sorte que les équipes, le capital humain, aient envie de contribuer à ce développement. Certaines peinent à recruter, à fidéliser soit parce qu’il y a une pénurie de talents ou de main d’œuvre dans ce secteur, soit à cause des salaires, du management, des perspectives, du sens , du secteur, de horaires. D’autres disposent de ressources humaines dont l’expérience, les compétences, les manières de travailler ne correspondent plus complètement à la photographie de l’entreprise telle qu’elle est aujourd’hui si elles n’ont pas anticipé par des formations adaptées. L’entreprise doit par ailleurs respecter des critères RSE, tant en matière de diversité qu’en terme de développement durable.

Sur les sujets sur lesquels je travaille plus directement, il s’agit de faire cohabiter dans l’entreprise tout un tas de personnes très différentes et faire en sorte que l’entreprise ne soit pas uniquement le lieu dans lequel on vient chercher de l’argent en contrepartie d’une tache effectuée, mais un lieu d’échanges de socialisation, et donc de lien social et de joie, tout cela en faisant retravailler ensemble des personnes de différentes cultures, de différentes générations , des personnes à distance et des personnes en présentiel voire de différents statuts avec des salariés et des freelances. Et c’est d’ailleurs cette harmonie qui contribue à l’efficacité et à la performance.

En ce qui me concerne, j’interviens aujourd’hui plus particulièrement sur la dimension marché et RH sur la population des « 50-65 ans » pas encore vraiment seniors, mais ceux qu’on appelle seniors dans les entreprises, avec tout ce que cela représente, pour eux, et pour l’entreprise à l’heure où l’on parle de l’allongement de la vie active.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre dernier livre ?

J’ai eu l’occasion de travailler sur des projets qui visaient à imaginer des services de prévention, d’accompagnement, et d’informations à destination de ce qu’on appelle la génération pivot, les 45-65 ans entre enfants grandissants et parents vieillissants avec une envie folle de liberté et d’envie de mettre le pied sur l’accélérateur ou de faire un pas de côté. Par ailleurs, j’accompagne des entreprises sur les sujets des secondes parties de carrière de leurs collaborateurs. Et je suis moi -même quinquas avec des amies de cette génération. Je trouvais que le décalage était très important entre la représentation qu’on se faisait de cette génération et la réalité, que ce soit sur l’apparence, dans ses centres d’intérêt, ses aspirations. L’âge a rajeuni ! Il se passe de surcroit vraiment beaucoup de chose entre 50 et 60 ans , entre les changements biologiques , en particulier pour les femmes , avec un besoin de prévention important, voire des modification des habitudes de vie, pour rester en bonne santé longtemps, et des étapes de vie marquantes lorsque les enfants quittent le foyer, lorsqu’on devient aidant, lorsqu’on devient grand parent, avec souvent des changements dans la structure familiale, des changements de job ou de métier parfois choisis, parfois subis, tout en se disant que pour tout, c’est le moment où jamais.

C’est ce que j’ai voulu aborder dans ce livre, en m’appuyant sur l’expertise de professionnels , que ce soit des médecins, psychologues, nutritionnistes, chasseurs de têtes, ou DRH dans la première partie du livre. Dans la seconde, je partage mon propre parcours et mes réinventions à 48 ans quand j’ai quitté le salariat, et à 53 ans quand j’ai de nouveau changé en réorientant mon activité et mes centres d’intérêts, en dispensant quelques conseils, enfin dans la dernière partie j’aborde 13 situations qui illustrent des manières de réentreprendre sa vie professionnelle voire sa vie, dans l’entrepreneuriat ou le salariat, avec 13 témoignages enthousiasmants.

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