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Forum Economique Mondial : Où En Est La Compétitivité De La France ?

Attendue avec impatience, la nouvelle mouture du rapport sur la compétitivité de l’économie mondiale, et le classement qui en découle, est, comme de coutume, riche en enseignements.  Notamment pour la France qui peine à s’extraire du ventre mou du palmarès et qui recule même d’un rang.

Dix années après la crise financière,  la santé de l’économie mondiale reste précaire. Ainsi, selon le rapport sur la compétitivité dévoilé ce matin par le Forum économique mondial, de nombreuses nations demeurent exposées à des chocs éventuels et sont mal préparées pour la prochaine vague d’innovation et d’automatisation.  En parcourant ce rapport, le constat est sans appel : la mise en place – ou davantage le manque d’initiatives – de réformes destinées à soutenir l’activité s’apparente à un véritable échec, repoussant aux calendes grecques l’espoir d’une embellie dans les années à venir.  Dans le détail,  le rapport met en exergue les différents facteurs qui stimulent la productivité et la prospérité des pays, et si les fluctuations sont légion au sein du classement recensant l’indice de compétitivité mondiale, une chose est immuable : la première place qui est occupée, pour la neuvième année de suite, par la Suisse qui possède, au regard des données compilées dans ce rapport, l’économie la plus compétitive du monde.  La confédération devance ainsi les Etats-Unis tandis que Singapour ferme la marche. Trois nations lancées à tombeau ouvert sur l’autoroute de l’innovation ? C’est du moins l’analyse de Klaus Schwab, fondateur et président  exécutif du Forum économique.

« La concurrence mondiale sera de plus en plus définie par la capacité d’innovation de chaque pays. Les talents vont prendre de plus en plus le pas sur le capital et le monde passera ainsi de l’ère du capitalisme à celle du talentisme. Les pays qui se préparent à la Quatrième révolution industrielle et renforcent simultanément leurs systèmes politiques, économiques et sociaux seront les grands gagnants de la course à la compétitivité de demain »,  affirme donc l’un des architectes de ce classement.  Pour en revenir au palmarès stricto sensu, seuls trois économies du G20 parviennent à tirer leur épingle du jeu au point de se hisser dans le Top 10, en l’occurrence l’Allemagne qui s’installe à la 5e place tandis que le Royaume-Uni et le Japon accrochent respectivement les 8e et 9e place. En revanche, il faut regarder bien plus bas pour trouver une quelconque trace de la France… qui n’apparaît qu’à la 22e place et qui perd une place en un an.

La France peu en verve

Pour le reste, l’une des progressions les plus marquantes est à mettre à l’actif de Hong Kong désigné comme « le grand gagnant » de ce palmarès puisque l’ancienne colonie britannique grappille trois places (6e) devançant d’une courte tête la Suède.  Autre pays nordique loué pour sa gestion rigoureuse et la robustesse de son économie, la Finlande qui reste solidement arrimée à la 10e place. En outre, Israël fait office de « prometteur challenger » dans les années à venir et sa progression sera scrutée de très près par les observateurs puisque l’Etat hébreu grimpe de huit places au point d’échoir au 16e rang. Concernant les autres nations qui « comptent dans le monde », la Chine est la mieux classée des « BRICS » (Brésil, Russie, Inde, Chine Et Afrique du Sud) puisque Pékin gagne une place et occupe le 27e rang. De son côté, la Russie a également le vent en poupe et gagne cinq places et intègre le Top 40, s’installant au 38e rang.  Enfin, en moyenne, la compétitivité en Afrique subsaharienne n’a pas évolué de manière significative au cours de la dernière décennie. Seuls quelques pays (Éthiopie 108e, Sénégal 106e, Tanzanie 112e, Ouganda 114e) continuent de progresser cette année.

Retrouvez l’intégralité du classement ici

La carte thermique interactive est à retrouver ici

Méthodologie

Le classement de compétitivité du Rapport de compétitivité mondiale est basé sur l’Indice de compétitivité mondiale (ICM) lancé en 2005 par le Forum économique mondial. La compétitivité est un ensemble d’institutions, de politiques et de facteurs qui déterminent le niveau de productivité d’un pays. Le classement de l’ICM résulte de l’assemblage de données nationales collectées dans 12 domaines différents – les piliers de la compétitivité – qui permettent de dresser le portrait complet de la compétitivité d’un pays. Ces 12 piliers sont : les institutions, les infrastructures, l’environnement macroéconomique, la santé et l’éducation primaire, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, l’efficacité du marché des biens, l’efficacité du marché du travail, le développement du marché financier, la maturité technologique, la taille du marché, la sophistication des entreprises et l’innovation.

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