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FORBES EVENT | Forbes France a célébré la philanthropie et le mécénat lors d’une journée exclusive

philanthropie@GettyImages

Forbes France a organisé son premier sommet dédié à la philanthropie et au mécénat le 20 avril 2023 au Fouquet’s, à Paris. Au programme, de nombreuses conférences et des rencontres avec les personnalité et organisations les plus influentes du domaine.

 

En vingt ans, le nombre de fondations a plus que doublé dans l’Hexagone. Elles seraient plus de 2 800 structures actives en 2021 selon le Baromètre annuel de la philanthropie publié en 2022 par la Fondation de France. Le désir d’agir pour l’intérêt général n’a jamais été aussi fort et c’est pourquoi Forbes France a voulu célébrer cet écosystème lors d’un sommet dédié. Cet événement organisé au Fouquet’s à Paris a permis de réunir de nombreuses figures de la philanthropie et du mécénat pour partager, échanger et débattre. Pour ouvrir le bal, quoi de mieux qu’un discours d’Alexandre Mars. Ce multi-entrepreneur français qui a fondé Phonevalley et Scroon (respectivement vendues à Publicis et BlackBerry) a fait de l’injustice sociale son combat en créant en 2014 Epic, une fondation internationale qui se donne pour mission de « transformer la vie des enfants et des jeunes, et de protéger la planète ».

 

Ce virage du monde de l’entrepreneuriat vers celui de la philanthropie devient fréquent et c’est en ce sens que la première table ronde a été baptisée « Des entrepreneurs de plus en plus philanthropes ». Les convives ont pu écouter Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, ainsi que Laurent Le Moal, fondateur et CEO de la fintech PayU, qui a lui-même créé sa fondation, Singular Planet, pour soutenir les projets visant à lutter contre le changement climatique et à accélérer la transition écologique.

 

Au-delà de l’engagement social et environnemental, le monde du mécénat est aussi très actif dans le domaine de la culture. C’était l’objet d’une seconde table ronde animée par Lea Morgant, cheffe de la mission Mécénat au ministère de la Culture, Yann Le Touher, sous-directeur du mécénat au musée du Louvre, Emmanuel Poirault, directeur général de la Fondation des sciences du patrimoine et enfin Benoît Sévin, directeur général de l’entreprise Bongard et mécène de l’Industrie magnifique.

 

Plus d’inclusion

La scène a ensuite été occupée par le serial investisseur Noa Khamallah. Conscient qu’à ce jour, les femmes, minorités ethniques, LGBTQIA+ ou encore « anciens taulards » n’accèdent seulement qu’à 1,4 % des fonds en capital-risque, il a initié un club de business angels et venture capitalists (Don’t Quit Ventures) qui s’emploie notamment à soutenir les projets de minorités.

 

Conrad Wolfram, CEO et cofondateur de Wolfram Research et auteur de l’ouvrage The Math(s) Fix, lui a emboîté le pas en démontrant la nécessité de remettre à jour l’éducation aux mathématiques pour s’adapter à l’ère de l’intelligence artificielle et rendre cette matière plus accessible. Conrad Wolfram est également membre du conseil consultatif d’EdHeroes, un réseau philanthropique né il y a un an et demi dans le but de donner l’opportunité à des projets pédagogiques à travers le monde de se concrétiser rapidement.

 

L’occasion de faire le lien avec la dernière table ronde de cet événement, animée par Alina Baimen, la cofondatrice et CEO d’EdHeroes. Cet échange intitulé « Mener la course économique mondiale : la croissance par l’innovation dans l’éducation » a été ponctué des interventions de Harry A. Patrinos, responsable au sein du pôle mondial d’expertise en éducation de la Banque mondiale, ainsi que Boris Bulayev, CEO et cofondateur d’Educate!, qui sont à ce titre tous les deux membres du conseil consultatif d’EdHeroes. Pour mieux appréhender le fonctionnement de ce mouvement et sa capacité de déploiement à travers le globe, Ferro Ferizka, directeur exécutif de la fondation Pijar et responsable du Hub EdHeroes en Indonésie, a également participé à la discussion.

 

À l’occasion du sommet consacré à la philanthropie et au mécénat proposé par Forbes France le 20 avril dernier, la rédaction en a profité pour s’entretenir avec Alina Baimen, cofondatrice et CEO du réseau philanthropique EdHeroes. Elle nous explique pourquoi l’éducation est cruciale pour rendre le monde meilleur.

 

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Alina Baimen, CEO d’EdHeroes

 

D’où venez-vous et comment en êtes-vous arrivée à créer EdHeroes ?

ALINA BAIMEN : Je suis née au Kazakhstan et j’ai fait mes études dans une école britannique puis à Singapour pour obtenir mon baccalauréat international. J’ai ensuite validé un bachelor scientifique en physique et en histoire de l’art à l’université de Toronto. Pendant mes études, j’ai aussi participé à plusieurs missions humanitaires en Asie du Sud-Est et j’ai présenté un projet éducatif en Inde. Le projet EdHeroes est né il y a un an et demi dans le but de donner l’opportunité à des projets pédagogiques à travers le monde d’accélérer rapidement. J’ai beaucoup voyagé dans ma vie et j’ai constaté à quel point la globalisation permettait de nous connecter au-delà des frontières et de partager des idées et des valeurs communes.

 

Qu’offrez-vous de plus que les programmes humanitaires existants ?

A.B. : Ces programmes humanitaires prennent du temps à naître et nous voulions éviter tout frein bureaucratique. Concrètement, nous visons la création d’entités dans de nombreux pays pour que le partage de savoir et de valeurs de notre communauté bénéficie au plus grand nombre. Nous croyons beaucoup au concept de glocalisation qui peut rendre l’accès à l’éducation plus simple en s’adaptant aux spécificités et besoins de chaque région.

Cela ne veut pas dire que nous débarquons dans un pays en pointant du doigt les lacunes ou les problèmes du système en place. Nous sommes présents dans 135 pays à ce jour et cela passe aussi par des partenariats avec des organisations existantes que nous transformons en hub (une sorte de franchise rattachée à EdHeroes). Nous nous rapprochons des acteurs locaux du monde de l’éducation pour les soutenir dans leurs projets. Ils font donc le même job que d’habitude mais avec plus de ressources. De la même manière, nous ne nous contentons pas de simplement donner de l’argent. Nous identifions d’abord les personnes du pays qui sont les plus passionnées par l’éducation et nous les soutenons par divers moyens.

Nous voulons vraiment innover dans le système philanthropique traditionnel que l’on perçoit d’ailleurs comme dépassé et trop bureaucratique. EdHeroes garantit davantage de transparence sur la répartition des dons : nous sommes simplement des facilitateurs et l’argent ne passe pas par nous, il va directement dans les poches des personnes qui nous représentent.

 

Quel est votre rêve avec ce projet ?

A.B. : Je rêve de réussir à déployer un hub dans tous les pays du monde grâce à un réseau de passionnés par l’éducation qui se connaissent entre eux et qui s’aident au moindre problème. En somme, mon ambition reste de tisser un réseau global d’experts pédagogiques qui œuvrent pour un monde meilleur. Dès lors, notre priorité est d’obtenir plus de couverture pour mieux se faire connaître à travers le monde. Et cela s’avère plutôt simple, étant donné la connectivité du monde actuel. Mais le monde digital seul peut être froid et distant et l’importance de la dimension humaine ne doit pas être oubliée. Les bonnes idées ne viennent pas de nulle part et naissent bien des échanges entre humains.

 

Cet article a été écrit par : Pierre Berthoux 

 

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