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Football : les petits clubs s’unissent pour affronter la Super Ligue

Football
Fans du club Royale Union Saint-Gilloise, qui fait partie de l'UEC. | Source : Getty Images

FOOTBALL-SUPER LIGUE | « Cela a ouvert les yeux de nombreuses parties prenantes, y compris de nouvelles institutions, sur ce qui se passait. » C’est ainsi que William Martucci a décrit la tentative, en avril 2021, de certains des plus grands clubs de football d’Europe de former une Super Ligue.

 

William Martucci est le directeur des opérations de l’Union des clubs européens (UEC), une organisation qui a été créée pour permettre aux petits clubs de football professionnels d’Europe de s’exprimer. Selon lui, c’est à ce moment-là que de nombreux autres clubs européens ont pris conscience du danger et de la nécessité d’avoir leur propre siège à la table des négociations.

L’inégalité dans le football européen est plus grande que jamais. Il est loin le temps où la finale de la Coupe d’Europe pouvait être disputée par Nottingham Forest et Malmö. Même la victoire de Porto sur Monaco lors de la saison 2003-2004 semble aujourd’hui impossible. Depuis la saison 2011-2012, les vainqueurs de la Ligue des champions et de la Ligue Europa sont tous originaires d’Espagne, d’Allemagne ou d’Angleterre. Ce n’était pas inévitable, c’était dû aux décisions prises sur la façon de structurer les compétitions de l’UEFA.

La répartition inégale des richesses issues des compétitions de l’UEFA a également creusé le fossé entre les nantis et les démunis dans le football national, certains championnats comme les premières divisions d’Allemagne et d’Autriche ayant connu le même vainqueur au cours de chacune des dix dernières saisons.

Selon William Martucci, les décisions clés concernant les compétitions européennes sont prises par les clubs qui bénéficient d’un manque d’équilibre compétitif et qui ont donc tendance à prendre des décisions qui vont encore plus loin dans ce sens.

L’UEC, officiellement fondée en avril de cette année, vise à faire contrepoids et à donner une voix aux autres clubs européens. Selon William Martucci, plus de 120 clubs ont adhéré à l’Union jusqu’à présent, et les six membres du conseil d’administration, dont Osasuna (Liga) et la Royale Union Saint-Gilloise (Belgique), ont été rendus publics.

Les clubs européens sont actuellement représentés à l’UEFA par l’Association européenne des clubs (ECA), mais ses membres sont limités aux clubs engagés dans la compétition européenne, c’est-à-dire les clubs qui dominent leur championnat national. Il existe également des subdivisions au sein de l’ECA, de sorte que les clubs les plus importants ont plus de poids. Son conseil d’administration est dominé par des représentants de clubs participant régulièrement à la Ligue des champions.

L’UEC, quant à elle, est ouverte à tous les clubs professionnels d’Europe et fonctionne sur le modèle « un club, une voix ». William Martucci explique qu’à la FIFA et à l’UEFA, chaque association nationale dispose d’une voix et qu’il devrait en être de même pour les clubs. Qu’il s’agisse ou non de la meilleure solution, elle permettrait aux clubs qui ne font pas partie de l’ECA de s’exprimer.

L’ECA étant déjà reconnue comme représentant les clubs européens de football, le défi de l’UEC est maintenant d’obtenir un siège à la table des négociations. Sans surprise, l’ECA s’est montrée plutôt dédaigneuse à l’égard de l’UEC, son président Nasser El-Khelaifi déclarant à la Deutsche Welle : « Nous sommes la seule représentation des clubs reconnue par l’UEFA et la FIFA. » Anticipant peut-être le défi de l’UEC, l’ECA a procédé à plusieurs réformes en mars, ce qui devrait permettre à un plus grand nombre de clubs d’avoir leur mot à dire dans le processus décisionnel de l’ECA.

William Martucci est convaincu que l’UEC obtiendra la reconnaissance officielle de l’UEFA à un moment ou à un autre, à condition qu’un nombre suffisant de clubs la rejoignent et montrent qu’ils veulent être représentés. Il affirme que bien qu’il n’y ait pas eu de communication publique de la part de l’UEFA, les initiatives de l’UEC sont « en ligne avec les objectifs de l’UEFA pour le jeu » et que jusqu’à présent, l’UEFA « n’a pas essayé de nous arrêter de quelque manière que ce soit ».

L’UEC a été créée dans le but de permettre à chaque club de s’exprimer, elle n’a donc pas vraiment de manifeste. Cependant, elle milite pour un meilleur équilibre compétitif dans le sport et veille à ce que les compétitions ne soient pas fermées, comme l’aurait été la Super Ligue proposée.

William Martucci a mentionné quelques solutions possibles pour améliorer l’équilibre compétitif en Europe, telles que l’extension de la distribution centralisée à d’autres domaines comme le sponsoring et des idées comme les taxes de luxe ou les quotas de joueurs, mais il a déclaré que plutôt que de préconiser une solution, l’UEC affirme que les clubs devraient être autorisés à débattre de ces questions et à voter pour ce qu’ils veulent.

L’UEC tiendra sa première assemblée générale à la fin de l’année et vise à réunir au moins 200 clubs d’ici là.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Steve Price

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