Ayant dépensé des sommes colossales sur le marché des transferts cet été, le PSG pourrait être sanctionné par l’instance de régulation de l’UEFA. Et visiblement les grosses cylindrées du Vieux-Continent mettraient tout leur poids dans la balance pour que le couperet tombe sur le club de la capitale.
Le mercato XXL du PSG est loin de plaire à tout le monde. Ayant suscité moult débats au cœur de l’été avec l’achat historique du brésilien Neymar pour 222 millions d’euros couplé au prêt avec option d’achat (145 millions d’euros + 35 millions de bonus) de la nouvelle pépite du football français, Kylian Mbappé, le club de la capitale a – doux euphémisme – frappé fort sur le marché des transferts et envoyé un sérieux signal à la concurrence. Doté d’une force de frappe offensive capable de rivaliser avec les plus grosses écuries européennes, le Paris-Saint-Germain a définitivement, si ce n’était pas déjà le cas, basculé dans un autre monde. De quoi s’attirer le courroux de la concurrence, peu encline à voir ce « nouveau riche » prendre ses aises ?
S’il est de notoriété publique que les relations entre l’état-major parisien et son homologue barcelonais sont exécrables depuis le fameux épisode Neymar, d’autres grandes équipes « historiques » œuvreraient ainsi en coulisses pour défendre leur « pré-carré ». Hormis le FC Barcelone, le Real Madrid ou encore la Juventus de Turin ou Manchester United, tous aussi puissants financièrement que sportivement, refuseraient « d’accueillir » à leur table ce nouveau venu qui, en un été, a bousculé tous les codes économiques en vigueur en matière de transferts.
Une fronde « anti-PSG »
Ainsi, ces « historiques » veilleraient au grain et mèneraient une véritable fronde « anti-PSG » auprès de l’UEFA pour que celle-ci sanctionne le leader de Ligue 1 via le Fair-Play financier. Si une enquête a été ouverte à ce sujet, le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, en a rajouté une couche, selon des confidences glanées par l’Equipe, en affirmant à certains dirigeants la semaine dernière, que « s’il voulait être aussi populaire que Michel Platini (son prédécesseur ndlr), il sait qu’il doit exclure le PSG des compétitions européennes ». Une simple boutade formulée dans un cadre privé et sur le ton de la légèreté ? Si le quotidien sportif lui laisse le bénéfice du doute, de tels propos reflètent néanmoins le « lobbying » de ces grandes puissances du football continental auprès des instances.
Déjà sanctionné par le passé, avec notamment une limitation du nombre de joueurs inscrits en Ligue des Champions (21 contre 25), le PSG joue gros et s’expose à des sanctions plus importantes en cas de non-respect du « FPF ». Pour rappel, le PSG s’expose, si l’enquête de l’UEFA statue sur un non-respect du « modus operandi » à un large éventail de sanctions, comme nous le soulignait, dans nos colonnes, Gautier Kertudo, avocat spécialisé en droit du sport au sein du cabinet Barthélémy. « La majorité d’entre elles concernent donc la limitation du nombre de joueurs inscrits pour les compétitions, des pénalités financières, l’exclusion d’une compétition européenne, et peuvent même aller jusqu’au retrait d’un titre. Le Fair-Play financier ne peut, à ce titre, être assimilé à une coquille vide car l’éventail des sanctions est assez large, et surtout, elles sont appliquées et ne demeurent pas de simples menaces et autres rappels à l’ordre dont les clubs n’ont souvent que faire ».
Dans le viseur de l’UEFA
Avec ce recrutement clinquant – même si les 180 millions d’euros dus à l’AS Monaco seront réglés à l’été 2018 -, le PSG est évidemment plus que jamais dans le viseur des instances mais ne peut guère courir le risque d’une exclusion de la Ligue des Champions, son « Graal » et compétition pour laquelle il a déboursé ces sommes faramineuses, ayant déjà raflé tous les trophées possibles sur la scène domestique. Une telle issue avait, jusqu’à il y a très peu de temps encore, peu de chances d’aboutir mais le gendarme financier de l’UEFA, sous la pression des grosses cylindrées européennes, pourrait être tenté de « faire un exemple » avec le Paris-Saint-Germain. Le club de la capitale semble encore condamné, pour quelques temps encore, à ne pas s’asseoir à la table des « privilégiés » qui ne lui feront aucun cadeau. A Paris, désormais, de leur donner tort sur le rectangle vert et d’aller chercher cette fameuse « coupe aux grandes oreilles » le 26 mai prochain, à Kiev. Rendez-vous est pris.
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