Thomas Cook, la plus ancienne agence de voyages de l’histoire, s’est vue contrainte de déposer le bilan après 178 ans d’existence. Des milliers de vacanciers se sont ainsi retrouvés bloqués sur leur lieu de congés, déclenchant un rapatriement sans précédent en temps de paix.
Dimanche dernier, entre deux séances de négociations, Thomas Cook faisait encore de la publicité pour des séjours en Grèce. Quelques heures plus tard pourtant, à environ 3 heures du matin, la Civil Aviation Authority du Royaume-Uni a annoncé que la société avait cessé ses activités et que tous les vols et réservations à venir étaient annulés. La faillite de la compagnie aérienne et agence de voyages devrait affecter environ 1 million de personnes.
Les discussions de dernière minute pour sauver le groupe ont échoué et les dirigeants ne sont pas parvenus à lever les 250 millions de dollars réclamés par les banques pour poursuivre l’activité. L’entreprise chinoise Fosun, le plus grand actionnaire de Thomas Cook, avait déjà accepté en août dernier de débloquer un plan de sauvetage à hauteur de 1,1 milliard de dollars.
La Civil Aviation Authority et le gouvernement britannique ont uni leurs forces pour louer 40 avions afin de rapatrier les clients dans le cadre de l’« Operation Matterhorn », qui pourrait durer jusqu’à deux semaines. En début de semaine, le gouvernement avait par ailleurs refusé un sauvetage financier public.
Les emplois d’environ 22 000 salariés Thomas Cook sont menacés à travers le monde, avec 9 000 employés seulement au Royaume-Uni. Mais la faillite de l’entreprise aura des conséquences bien au-delà des clients et des employés. Le gouvernement britannique se retrouve avec une facture de 75 millions de dollars pour rapatrier tous les vacanciers, les assureurs font eux face à une vague de réclamations, tandis que les hôteliers tunisiens seraient, selon Reuters, déficitaires de 65 millions de dollars.
En 2007, la fusion avec MyTravel devait permettre aux deux entreprises de générer plus de 93 millions de dollars de bénéfices par an, les unissant par la même occasion contre la concurrence sur internet. Mais l’accord n’a fait que faire empirer la situation pour Thomas Cook, dont la dette a explosé par manque d’adaptation face aux nouvelles habitudes des consommateurs. Au mois de mai, le groupe britannique avait annoncé des pertes totalisant plus de 1,8 milliard de dollars.
Thomas Cook avait déjà évité la faillite de justesse en 2011, après avoir eu accès à un financement d’urgence, alourdissant ainsi sa dette. Depuis lors, l’entreprise aurait payé environ 1,5 milliard de dollars en intérêts, soit plus du quart de ses profits qui ont été transférés directement aux créanciers qui avaient sauvé l’affaire.
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