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Facebook : De Bons Résultats Pour Le Dernier Trimestre De 2017

Facebook a dévoilé de bon résultats pour le dernier trimestre de 2017 malgré une augmentation des dépenses dédiées à la modération et le scepticisme grandissant sur l’impact des réseaux sociaux sur la société. L’entreprise a dépassé les prévisions de chiffre d’affaires des analystes mais elle n’a pas su égaler les estimations de bénéfices à cause de frais ponctuels dus à une nouvelle réglementation américaine sur l’imposition.

L’action a pris 5 points et vaut désormais 154 € (191,93 $) même si les utilisateurs ont passé moins de temps en moyenne sur la plateforme lors du dernier trimestre de 2017. Le chiffre d’affaires du trimestre en question s’élève à 10,42 milliards d’euros (12,97 milliards de dollars), soit une hausse de 47 % par rapport à la même période l’année précédente, dépassant ainsi les 10 milliards d’euros (12,55 milliards de dollars) prévus par les analystes interrogés par Yahoo Finance. Facebook a réussi à dépasser les prévisions pour le 11e trimestre consécutif grâce aux ventes de publicités, y compris sur Instagram, et aux outils de ciblage très précis de l’entreprise.

Les recettes des publicités sur mobiles représentent environ 89 % du total des publicités et elles ont connu une augmentation de 84 % par rapport à l’année précédente sur la même période. Cette année, selon les analystes, les recettes globales des publicités de Facebook devraient atteindre les 43,31 milliards d’euros (53,84 milliards de dollars), ce qui ferait de Facebook le plus grand vendeur de publicités après Google.

L’entreprise a révélé un bénéfice de 3,4 milliards d’euros (4,23 milliards de dollars), soit 1,16 € (1,44 $) par action. Les profits de Facebook n’ont pas atteint les estimations des analystes de 1,57 € (1,95 $) par action à cause d’une réforme de l’imposition américaine et l’introduction d’une taxe de 15,5 %. Ces frais ponctuels ont provoqué une chute des bénéfices de 0,62 € (0,77 $), sans quoi, le bénéfice par action aurait été de 1,78 € (2,21 $) au dernier trimestre 2017.

Facebook déclare que ses dépenses du dernier trimestre ont augmenté de 34 % par rapport à la même période l’an passé, pour atteindre 4,5 milliards d’euros (5,62 milliards de dollars). « 2017 était une bonne année pour Facebook, mais elle a été très difficile à gérer, explique Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Facebook. En 2018, nous voulons nous assurer que Facebook ne soit pas seulement un divertissement, cette plateforme peut améliorer notre société. Nous souhaitons encourager les connections authentiques entre les utilisateurs plutôt qu’un usage passif. » Mark Zuckerberg a remarqué que les récents changements apportés aux fils d’actualités par l’entreprise, notamment la réduction de la quantité de vidéos virales, ont provoqué une chute du temps passé sur Facebook de près de 50 millions d’heures par jour, soir une moyenne de 2 minutes par jour et par personne.

Lors d’un rendez-vous avec des investisseurs, Mark Zuckerberg a insisté sur le fait que le temps passé sur la plateforme peut limiter la perception de la valeur du réseau social. Il espère donc que cette chute d’audience sera passagère afin de consolider son produit sur le long terme. « En se focalisant sur des interactions authentiques, je pense que le temps passé sur Facebook sera de meilleure qualité. Si les gens interagissent davantage, la communauté sera plus forte. Lorsque quelque chose vous intéresse, vous voulez voir des publicité à ce sujet. »

Les résultats de Facebook arrivent seulement quelques semaines après que son PDG a annoncé qu’il souhaitait procéder à des changements sur le long terme. Il veut, par exemple, mettre en avant les interactions entre proches et réduire la place des publications gratuites de marques ou de publicitaires. À court terme, les informations devraient représenter  4 % des fils d’actualités alors qu’elles représentent actuellement 5 %. Facebook à l’intention de classer les sources d’informations en fonction de la confiance que leurs accordent les utilisateurs. Le PDG a également déclaré vouloir aider les sources d’informations locales à se construire une communauté. Facebook a cependant prévenu que ces changement pourraient amener les utilisateurs à passer moins de temps sur la plateforme. Mark Zuckerberg pense que ces ajustements sont essentiels au succès à long terme de Facebook en tant qu’entreprise et que produit.  « Je ne pense pas que ces changements impacteront la manière dont les publicitaires voient Facebook, explique Debra Aho Williamson, analyste en e-marketing. Ils utilisent Facebook pour sa portée et son ciblage, avec ou sans contenu marketing. Facebook restera donc attractif et efficace pour les publicitaires. »

En novembre, lorsque Facebook a dévoilé son chiffre d’affaire du troisième trimestre, son fondateur déclarait prendre très au sérieux les problèmes concernant la sécurité et la sûreté des réseaux sociaux, des interférences avec les élections à la modération, en passant par les vidéos violentes et la désinformation. Mark Zuckerberg a prévenu que les efforts constants affecteront la rentabilité de l’entreprise. L’an dernier, Facebook avait annoncé vouloir doubler ses effectifs en matière de sécurité et de sûreté pour atteindre 20 000 employés au cours de 2018 ainsi que vouloir engager des milliers de modérateurs. 

Les défis sécuritaires ont été soulignés l’an passé lorsque l’entreprise a dû témoigner lors d’une audition devant le Congrès au sujet des réseaux sociaux et des interférences avec la Russie, aux côtés de Google et Twitter. Facebook affirmait que 146 millions d’utilisateurs avaient pu voir des contenus et des publicités créés par des proches du Kremlin sur la plateforme entre 2015 et 2017. Ces publicités visaient souvent les utilisateurs du réseau en fonction de leurs intérêts, comme le port d’arme, ou en fonction de leurs origines, leurs religions ou leur opinions politiques. Elles avaient pour but de diviser certains groupes américains. Dès lors, Facebook a annoncé des nouvelles règles afin d’améliorer la transparence d’achat de publicités politiques. L’entreprise collabore actuellement avec le Congrès américain pour l’élaboration d’une législation sur la transparence des annonces publicitaires.

La controverse publique de Facebook semble avoir ralenti la croissance du nombre d’utilisateurs. Le total mensuel de nouveaux utilisateurs actifs a augmenté de 14 % pour atteindre un nombre total de 2,13 milliards. Un léger ralentissement par rapport à l’augmentation de 16 % au trimestre précédent. Pour la première fois, le nombre d’utilisateurs aux États-Unis et au Canada a diminué de 700 000 au dernier trimestre. L’entreprise affirme que cette baisse ne devrait pas perdurer ; cependant, les chiffres pourraient fluctuer à cause de la grande portée de la plateforme dans la région, qui représente son plus gros marché. Cependant, l’activité totale sur les différentes applications de Facebook ne cesse d’augmenter. WhatsApp et Messenger comptent plus de 1,3 milliards d’utilisateurs actifs chaque mois et les utilisateurs d’Instagram sont au nombre de 800 millions.

Mark Zuckerberg pense toujours que la publicité vidéo représente le futur de l’entreprise. Par exemple, elle a récemment ajouté une section « Regarder » pour les émissions et les séries et qui a pour objectif de concurrencer YouTube, appartenant à Google, et d’encourager les interactions entre les amis, les proches et les groupes. Les contenus de meilleure qualité de cet onglet pourraient influencer les ventes de vidéos publicitaires. Mercredi, lors de sa réunion, Mark Zuckerberg a également précisé qu’il s’attendait à ce que les « stories » prennent le dessus sur les publications et les fils d’actualités. L’évolution de cette fonctionnalité devrait influencer les changements prévus sur la plateforme et même au sein de l’entreprise.

Facebook continue également à répandre les publicités sur Instagram en plus d’alimenter davantage Messenger en annonces et en outils professionnels.

Facebook est l’un des outils clé de la réussite des PME. Sheryl Sandberg, la directrice d’exploitation de Facebook a vanté les mérites de ses outils de ciblage toujours plus précis. Plus de 70 millions d’entreprises dans le monde disposent d’une page Facebook. Mercredi, Sheryl Sandberg, précisait que plus de 25 millions d’annonceurs sont présents sur Instagram contre seulement 12 millions en juillet.

Mercredi, avant la publication du rapport, l’action de Facebook a chuté de moins de 1 % à 150 € (186,89 $) avant de reprendre 5,9 % avant la fermeture.

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