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Face à Trump, Christine Lagarde invoque une « marche vers l’indépendance » de l’UE

La présidente de la Banque centrale européenne estime que les 27 doivent mieux utiliser l’épargne des Européens afin de financer des projets sur lesquels l’Europe a besoin de suivre sa propre voie. 

Les dirigeants européens font front commun. Alors que Donald Trump s’est lancé dans une guerre commerciale sans précédent avec le reste du monde, et notamment l’Europe, de nombreuses personnalités politiques des 27 ont appelé à ne pas se laisser faire. Dernière en date, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, invitée ce matin sur France Inter : 

« Je considère que c’est un moment où nous devons ensemble décider de prendre mieux notre destin en main et je pense que c’est une marche vers l’indépendance , a expliqué l’ancienne directrice du FMI. Nous sommes dans un moment existentiel pour l’Europe. » 

Christine Lagarde a énuméré plusieurs dossiers sur lesquels les 27 devraient « entamer cette marche vers l’indépendance ». À savoir la défense, l’énergie, le numérique mais aussi tout ce qui résulte du financement. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et la mise en place de droits de douanes à l’encontre de secteurs clés, les 27 sont sortis d’une certaine forme de naïveté économique à l’égard de l’oncle Sam. De multiples pistes sont étudiées pour répondre aux décisions de Donald Trump.


L’épargne européenne face à l’incertitude

Pour la Banque centrale, il sera néanmoins difficile d’appuyer concrètement les outils de représailles choisis, son unique mission étant de maintenir l’inflation autour de 2%. « Notre impératif absolu est de maintenir la stabilité des prix, a rappelé sa présidente. On est tous déterminés à arriver à cette cible de 2%. Pour y parvenir, certains veulent galoper, aller très vite. D’autres se disent “allons à petit trot, voyons quels sont les obstacles sur la route”. » Christine Lagarde a expliqué « enregistrer toutes les données » afin de produire « une analyse sérieuse de la perspective de la stabilité des prix ». 

D’autant que les incertitudes sont nombreuses. Les décisions de Donald Trump pourraient « tout aussi bien limiter l’inflation (…) que l’attiser », explique le cabinet Asterès dans une noteEn appliquant des droits de douanes à l’encontre des États-Unis, les prix des produits en provenance de l’Oncle Sam seront mécaniquement plus chers. « Toute guerre commerciale fait des perdants. Personne ne gagne », a-t-elle mis en avant estimant qu’une guerre commerciale aurait également pour conséquence « une baisse de la croissance de la zone euro de -0,3%, et de -0,5% ». 

Dans ce contexte, la présidente de la Banque centrale a appelé à mieux utiliser l’épargne des Européens.

« Aujourd’hui, les Européens économisent considérablement plus que les Américains. Cette épargne va pour l’essentiel sur des comptes de dépôt, qui ne rapportent pas beaucoup, et cet argent est placé largement en bons du trésor américain. Donc notre épargne européenne finance l’économie américaine, a soulevé Christine Lagarde. On a peut-être besoin de s’interroger sur les financements qui sont nécessaires ici en Europe et sur la manière dont on peut les organiser. »

Elle a appelé à la conception de produits d’épargne mis en place pour financer « des dépenses en matière de défense », notamment.

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