Un groupe d’activistes reproche à ExxonMobil, société pétrolière et gazière américaine, de ne pas s’investir assez pour remplir ses objectifs d’émissions d’ici 2025. Pourtant, ExxonMobil est en passe de les atteindre.
Un groupe d’activistes baptisé Coalition for a Responsible Exxon (CURE) reproche à ExxonMobil de ne pas avoir réussi à fixer, cette année, « des objectifs de réduction spécifiques pour chaque segment des activités intermédiaires et en aval d’Exxon. » Pourtant, la société pétrolière et gazière américaine a investi 15 milliards de dollars dans les énergies vertes. Selon CURE, ce prétendu « échec » est dû au nouveau conseil d’administration d’ExxonMobil, dont certains membres sont parrainés par Engine No. 1. Les activistes de CURE demandent le licenciement du PDG d’Exxon, Darren Woods, malgré les excellents résultats financiers de la société en 2021.
Une chose est sûre : lorsque la direction d’ExxonMobil accèdera à cette demande l’année prochaine, ou l’année suivante, les activistes de CURE déplaceront leurs exigences ailleurs et attribueront au conseil d’administration un D– ou alors tout juste un D (la moyenne). Alors, CURE réitérera sa demande de licenciement du PDG.
L’annonce de CURE est intervenue quelques jours après que ExxonMobil a déclaré que sa filiale Esso Petroleum Company avait conclu un protocole d’accord avec SGN et Green Investment Group (GIG) afin « d’explorer l’utilisation de l’hydrogène et du captage du CO2 pour aider à réduire les émissions dans le pôle industriel de Southampton. » Un communiqué des trois partenaires potentiels indique que la demande annuelle potentielle d’hydrogène du pôle pourrait atteindre 37 TWh d’ici 2050, soit suffisamment pour répondre à la demande de chauffage de 800 000 foyers du sud de l’Angleterre. Le pôle de Southampton abrite le complexe Fawley d’Exxon, le plus grand complexe de raffinage et de pétrochimie du Royaume-Uni.
Joe Blommaert, président d’ExxonMobil Low Carbon Solutions, a déclaré : « L’hydrogène a le potentiel d’aider à fournir aux clients un accès à une énergie abordable et fiable tout en minimisant les émissions. Nous sommes heureux de participer à cette collaboration qui comprend une étude technique visant à évaluer le potentiel de l’installation de Fawley et à jouer un rôle clé dans la production d’hydrogène ainsi que dans les solutions de captage et de stockage du carbone. Avec une politique et une réglementation bien élaborées, l’hydrogène peut contribuer à réduire les émissions de la zone industrielle de Southampton qui fournit des produits vitaux pour la vie moderne ».
Le projet de Southampton fait partie des nombreux plans d’Exxon dans le monde entier en matière de captage et stockage du carbone (CSC). Dernièrement, la société pétrolière et gazière américaine a développé un projet massif de 100 milliards de dollars dans la région de Houston. Ce projet viserait à capter les émissions des plus grandes installations industrielles de la région, dont beaucoup sont situées le long du Houston Ship Channel, et à les stocker dans des cavernes souterraines, des réservoirs de pétrole épuisés et d’autres espaces interstitiels ouverts situés le long de la côte du golfe du Mexique au Texas et en Louisiane. L’objectif initial de ce projet est de capter et de stocker 50 millions de tonnes de carbone par an d’ici 2030, puis de porter progressivement cet objectif à 100 millions de tonnes par an d’ici 2040.
ExxonMobil mène également des activités de CSC dans son usine de Labarge, dans le Wyoming, et a récemment annoncé son intention d’étendre ses activités, qui sont déjà les plus importantes au monde en termes de volumes captés. Outre les opérations existantes au Qatar, cette année, Joe Blommaert et son groupe commercial Low Carbon Solution ont déjà identifié des cibles mondiales potentielles au Canada, aux Pays-Bas, en Écosse, à Singapour, en Russie, en France et en Belgique pour de futures opérations de CSC.
ExxonMobil est déjà la société qui capte le plus de CO2 dans le monde. Toutefois, peu importe le nombre de projets qu’elle annoncera ou mettra en œuvre, et peu importe le nombre d’objectifs qu’elle atteindra en matière d’émissions, cela ne sera jamais suffisant pour les groupes d’activistes comme CURE.
Tout cela en devient presque prévisible. Cependant, d’un autre côté, les équipes de direction des sociétés pétrolières et gazières accordent une grande importance à la prévisibilité dans la planification de leurs activités. Ainsi, peut-être que CURE rend en réalité service à ExxonMobil involontairement.
Article traduit de Forbes US – Auteur : David Blackmon
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