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Christine Lagarde : « Les Réformes entreprises par Emmanuel Macron vont dans le bon sens »

© Dominique Busso

Présente à Davos dans le cadre du World Economic Forum (WEF), la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, s’est confiée à Forbes France, se félicitant notamment de la reprise de la croissance mondiale. L’occasion également pour l’ancienne ministre des Finances de Nicolas Sarkozy de donner un satisfecit au calendrier de réformes « parfaitement identifié et clairement séquencé » mis en œuvre par Emmanuel Macron et de qualifier également « d’excellente idée » que le FMI « ait le mandat de surveiller la totalité du système financier international », comme l’a suggéré le président de la République.

Pour la première fois depuis longtemps, le FMI a revu à la hausse ses prévisions de croissance dans le monde (+3,9% en 2018 mais également en 2019) – là où auparavant, elles étaient  plutôt revues à la baisse. Est-ce le fruit d’une reprise plus forte et, surtout, plus partagée ?

Il s’agit, en effet, d’une augmentation de 0,2 point par rapport aux précédentes prévisions, ce qui est extrêmement important. Si nous avons eu, par le passé, l’habitude de dégrader nos projections, force est de constater que la donne a changé.  Nous observons en premier lieu un recouvrement ayant un caractère cyclique qui n’est ni plus ni moins que le fruit de politiques monétaires, de politiques fiscales mais également de réformes structurelles impulsées par de nombreux Etats.  Nous observons d’ailleurs cette tendance dans la majorité des pays, sauf, malheureusement, dans certains Etats en voie de développement, notamment en Afrique subsaharienne.

Diriez-vous que la croissance est désormais renforcée ?

Tout à fait. Je dirais même qu’elle accélère puisque nous visons 3,9% sur le plan global.  Mais il ne faut pas relâcher ses efforts et s’endormir sur ses lauriers. J’ai coutume de citer cette belle formule du président Kennedy : c’est lorsque le soleil brille qu’il faut réparer la toiture. Ainsi, il y a encore une batterie de réformes qu’il faut poursuivre jusqu’à leur terme. Nous avons hérité d’un certain nombre de cicatrices de la crise financière.  Dès lors, nous nous devons de rester vigilants. Il reste encore beaucoup de travail, notamment davantage de flexibilité à introduire.  Pour quelques pays, la position budgétaire doit évoluer. Elle ne doit plus être seulement accommodante ou neutre  mais également favoriser quelques consolidations. Il y a encore beaucoup de mesures à prendre. Pour celles qui n’ont pas été prises car les temps étaient trop durs, désormais les temps sont meilleurs.  C’est donc le moment de le faire.

Dans la droite ligne de cette question, estimez-vous que le président Macron a en tête une trajectoire ainsi qu’un calendrier « solide » de réformes structurelles d’envergure ? Pour rappel, le FMI a salué, au cœur de l’été, les réformes « ambitieuses et courageuses » du chef de l’Etat. Qu’avez-vous pensé, à l’inverse, du fait que le président se soit déclaré favorable, ce mercredi, à ce que le FMI « ait le mandat de surveiller la totalité du système financier international » ?

Je crois qu’il y a un élan qui a été donné grâce à la mise en œuvre de réformes dont certaines, il convient de le reconnaître, étaient difficiles. Il y a clairement dans son discours, notamment celui qu’il a prononcé hier, un calendrier de réformes parfaitement identifié, clairement séquencé et qui nous paraît de très bon aloi pour l’économie française. Pour répondre à la seconde partie de votre question, je pense que c’est évidemment toujours passionnant de participer et d’apporter sa pierre à l’édifice de la consolidation multilatérale d’une croissance qui soit inclusive. Dans la mesure où le champ d’intervention est élargi, notamment en ce qui concerne le capital des Etats, cela me paraît être une excellente idée.

                                                                                                                                             

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