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Evergrande : le fondateur condamné pour avoir falsifié 78 milliards de dollars de recettes

Evergrande
Logo du groupe immobilier Evergrande. Getty Images

Le fondateur de la société immobilière Evergrande, en proie à des difficultés, se voit infliger une amende par la China Securities Regulatory Commission (CSRC) pour fraude financière et collusion visant à gonfler les revenus du groupe d’un montant colossal de 564 milliards de yuans (72,1 milliards d’euros).

Un article de Yue Wang pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

L’amende de M. Hui s’élève à 6,6 millions de dollars (6 millions d’euros) et celle d’Evergrand Real Estate Group, la principale unité d’Evergrande en Chine, à 580 millions de dollars (534 millions d’euros).

Dans un communiqué publié lundi en fin de journée sur le marché boursier, Evergrand Real Estate Group a annoncé que la CSRC avait terminé son enquête sur la société. Cette enquête a conclu que, sous la direction de M. Hui, la société avait artificiellement augmenté ses revenus pour les années 2019 et 2020 en comptabilisant de manière inappropriée des revenus anticipés. La CSRC a déclaré que la société avait ensuite utilisé ces chiffres surestimés pour tromper les investisseurs et avait levé un total de 2,9 milliards de dollars en émettant des obligations sur les marchés intérieurs de 2020 à 2021, comme indiqué dans le dépôt.

 

L’avenir incertain d’Evergrande

Outre les amendes, M. Hui et le PDG de longue date, Xia Haijun, qui a quitté ses fonctions en 2022, seront désormais interdits à vie de participer aux transactions de titres chinois.

Selon Shen Meng, directeur général de la banque d’investissement Chanson & Co basée à Pékin, il est peu probable que ces sanctions soient les dernières imposées à Evergrande et à M. Hui. Autrefois l’homme le plus riche d’Asie avec une fortune de 42,5 milliards de dollars (39,1 milliards d’euros) en 2017, l’ancien magnat est devenu le symbole d’une expansion alimentée par l’endettement, qui a vu Evergrande emprunter non seulement auprès des institutions financières, mais aussi auprès de ses propres employés. Alors que les autorités se sont montrées plus sévères à l’égard de l’endettement afin de limiter les risques et de maîtriser la montée en flèche des prix des appartements, l’entreprise a eu du mal à rembourser ses emprunts et s’est ensuite effondrée sous plus de 300 milliards de dollars (276 milliards d’euros) d’obligations.

Hui Ka Yan n’est plus milliardaire. La valeur nette de sa fortune est tombée à 700 millions de dollars (644 millions d’euros), selon les estimations de Forbes. Le magnat, maintenant dépourvu de son pouvoir et de son influence, n’a pas été vu en public depuis septembre dernier, lorsque le China Evergrande Group, la société cotée à Hong Kong, a publié un document indiquant qu’il était soupçonné de crimes et soumis à certaines « mesures obligatoires ».

Depuis, la société n’a pas fourni d’informations aux investisseurs quant à la localisation actuelle de M. Hui. Au début de l’année, un tribunal de Hong Kong a approuvé la dissolution de China Evergrande Group et nommé des liquidateurs chargés d’examiner comment ses actifs peuvent être utilisés pour rembourser les créanciers.

En Chine continentale, l’entreprise doit encore achever la construction de projets d’appartements vendus à l’avance. La police de Shenzhen, où Evergrande a son siège, a arrêté l’année dernière des employés de son unité de gestion de patrimoine. L’entreprise aurait généré 6,2 milliards de dollars (5,7 milliards d’euros) de ventes de produits de gestion de patrimoine alors qu’elle tentait de lever des fonds supplémentaires pour financer le projet antérieur de M. Hui visant à développer des voitures électriques.

Un cadre supérieur de cette entreprise, China Evergrande New Energy Vehicle, a également été placé en détention en janvier.

 


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