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Eurodisney Ou La Lente Agonie Boursière

© Getty Images

Englué dans les tréfonds de la Bourse de Paris et n’ayant jamais réussi à retrouver la flamboyance de ses débuts, ni assainir sa situation, le titre Eurodisney vit, sans doute, ses dernières semaines au sein de la cote.

Un parcours boursier cauchemardesque. C’est en substance ce que l’on retiendra de l’histoire d’Eurodisney au sein d’Euronext. Une lente agonie qui devrait bientôt prendre fin avec la décision de la maison-mère, Walt Disney, de « reprendre la main », en rachetant la majeure partie de la participation de Kingdom Holding, la holding du prince saoudien Al Walid bin Talal, que ce dernier possède au sein du parc de loisirs de Marne-la-Vallée. Dans le détail, Walt Disney achète une participation de 9% dans EuroDisney pour deux euros par action en titres par le biais de sa filiale, EDL Holding Company.

Conséquence : la part de Kingdom Holding fond à 1%. Désireux de mettre un terme à la longue déchéance boursière du titre, Disney a également fait savoir, dans un communiqué, qu’il présentait une offre en numéraire à deux euros par action – soit une prime de 67% par rapport au cours de clôture du 9 février – pour racheter le solde des actions Euro Disney, signe de la volonté du groupe de divertissement américain de stopper l’hémorragie.

25 euros à son plus haut

En effet, si au terme de cette offre,  la maison-mère possède dans sa besace 95% des titres Eurodisney – ce qui semble résolument bien parti, le titre s’étant envolé de 65% à l’ouverture vendredi dernier, lendemain de l’annonce officielle –, elle rachètera les participations des actionnaires minoritaires, ultime étape avant d’enclencher un retrait de la cote. Une fin amère pour un titre qui valait, du temps de sa superbe, juste avant l’ouverture du parc en avril 1992, jusqu’à 25 euros, mais dont la chute fut également brutale puisque l’action a perdu la moitié de sa valeur six mois plus tard et même émergé à 5 centimes d’euros à ses heures les plus sombres.

Force est de constater que Disney a pourtant multiplié les efforts pour tenter de redonner au titre un rang digne de son statut, comme en atteste la précédente recapitalisation de 2014 d’un peu plus d’un milliard d’euros qui n’a jamais vraiment porté ses fruits, l’opérateur du parc de loisirs continuant de creuser ses pertes. Dès cette période, un retrait de la bourse est évoqué mais celui-ci devrait finalement intervenir trois ans plus tard avec une dette encore plus abyssale qu’à l’époque. Une gageure tant la situation semblait avoir atteint son seuil critique.

Première destination touristique en Europe

Difficile donc, dans ce contexte, de faire pire… et pourtant. Au terme de l’année écoulée, le parc, qui reste tout de même la première destination touristique d’Europe, a a vu sa perte nette crever le plafond à 858 millions d’euros… contre « seulement » 102 millions en 2015.

Un paradoxe pour le royaume européen de Mickey – arraché de haute lutte par Paris en 1992, sous l’impulsion du maire de l’époque, un certain Jacques Chirac, face à Barcelone – qui en 25 ans d’existence a attiré 320 millions de visiteurs. Mais la Bourse n’est pas un conte de fées et la « magie Disney » s’est heurtée au principe de réalité. Triste épilogue.

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