États-Unis : baisse des offres d’emploi à distance dans tout le pays

Selon les données de ZipRecruiter, dans un monde post-pandémique, presque tous les États-Unis sont confrontés à une baisse des offres d’emploi à distance, car les entreprises du pays délaissent le travail à distance au profit du travail en présentiel. Cependant, certains États américains et employeurs sont plus durement touchés que d’autres, en particulier les agences fédérales.

Article d’Arianna Johnson pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

Ce qu’il faut retenir

La Louisiane est l’un des seuls États où les offres d’emploi à distance ont augmenté (+7,2 % entre la période janvier-juin 2023 et janvier-juin 2024), selon les données internes de ZipRecruiter sur les emplois aux États-Unis. C’est dans le Massachusetts que la baisse a été la plus importante (-35,02 %).

ZipRecruiter indique que le travail à distance est relativement stable dans la plupart des secteurs d’activité, à l’exception des postes fédéraux, qui ont fait l’objet d’appels de la part du parti démocrate et du parti républicain pour que les fonctionnaires retournent au bureau.

Selon ZipRecruiter, les offres d’emploi à distance restent supérieures aux niveaux d’avant la pandémie, mais ont diminué par rapport au pic de l’ère covid-19. Environ 11,7 % du total des offres d’emploi aux États-Unis étaient à distance de janvier 2024 à juin 2024, soit à peu près le même niveau qu’en 2023, mais 13,66 % de moins qu’en 2022, tout en restant supérieur à 2021 (11,37 %), 2020 (7,99 %) et 2019 avant la pandémie (4,25 %).

États enregistrant les plus fortes hausses (ou les plus faibles baisses) du nombre d’offres d’emploi à distance

1. Louisiane : +7,12 % (entre janv.-juin 2023 et janv.-juin 2024)
2. Kentucky : +6,11 %
3. Mississippi : +0,82 %
4. Dakota du Nord : +0,30 %
5. Caroline du Sud : -2,58 %

États avec les plus fortes baisses d’offres d’emploi à distance

1. Massachusetts : -35,02 %
2. Rhode Island : -32,71 %
3. Nevada : -29,03 %
4. Washington D.C. : -29,53 %
5. Nebraska : -27,04 %

Chiffre à retenir

Au total, 8 % du nombre d’offres d’emploi publiées au premier trimestre 2024 était entièrement à distance, selon les données de la société de conseil en gestion Robert Half. Il s’agit d’une baisse de 3 % par rapport au quatrième trimestre 2023.

Contexte

Le travail à distance a connu un véritable essor pendant la pandémie de covid-19. Les travailleurs américains ont passé en moyenne 2,4 jours par mois à travailler à domicile en 2019, puis 5,8 jours en 2020 et 3,8 jours en 2023, selon Gallup. De nombreuses grandes entreprises ont commencé à revenir au travail en présentiel après la pandémie, exigeant que les employés passent au moins quelques jours au bureau, notamment Apple, Amazon, Meta, Goldman Sachs et JPMorgan Chase. Toutefois, certaines entreprises ont adopté le travail à distance, comme Yelp, qui a annoncé la fermeture de plusieurs sites. Le président américain Joe Biden appelle depuis des années à un retour au travail en présentiel, y compris au sein du gouvernement fédéral, le plus gros employeur du pays. Il a exhorté les employés à retourner au bureau lors de son discours sur l’état de l’Union au début de l’année 2022. En avril 2023, la Maison-Blanche a demandé aux agences fédérales d’augmenter le travail en présentiel et, en août 2023, la Maison-Blanche a déclaré aux membres du cabinet que le retour au travail en présentiel était « essentiel » à la culture du lieu de travail et à l’obtention de résultats.

Fait surprenant

La disparition des emplois à distance s’explique notamment par les nombreux licenciements dans le secteur de la technologie qui ont touché des États comme la Californie, et par un ralentissement plus général de l’embauche dans le secteur de la technologie. Une grande partie des postes techniques sont des postes à distance : 85 % des postes technologiques post-pandémie étaient soit entièrement à distance, soit hybrides, tandis que 48 % étaient entièrement à distance, selon les données de Morning Consult. L’un des secteurs les plus touchés en Californie est celui de la technologie, qui a vu environ 60 000 emplois supprimés dans des entreprises comme Tesla, Google, TikTok et Microsoft depuis le début de l’année.

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