Les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont confrontées à la baisse des aides publiques. Elles doivent trouver de nouvelles sources de financement en valorisant leurs spécificités, investissant dans l’innovation et professionnalisant leur gestion.
C’est le mois de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui pèse, jour après jour, un poids croissant dans notre économie (10% du PIB). Les entreprises de l’ESS représentent ainsi 12,8 % de l’emploi privé en France, en hausse de 6% de 2008 à 2015 quand, sur la même période, l’emploi privé hexagonal dans son ensemble fléchissait lui, de 1%.
Un modèle complexe
Ces entreprises à finalité sociale sont bâties sur des modèles économiques complexes qui marient ressources marchandes et non marchandes, aides publiques et philanthropie, avec un ancrage fort sur leur territoire. Mais ces pépites solidaires sont confrontées aujourd’hui à la menace qui pèse sur leurs ressources par le reflux des subventions, les aides publiques locales et d’Etat pâtissant de la rigueur budgétaire pour réduire les déficits. Elles sont aussi soumises à la réglementation européenne qui interdit de subventionner les dépenses de fonctionnement courant et privilégie le financement par appel à projets.
Nouvelles idées et nouveaux financements
Pour faire face, l’ESS doit donc repenser son modèle économique. D’abord en affirmant sa spécificité. Seuls 40 % des acteurs de l’ESS conduisent à ce jour des études d’impact social de leur activité, selon KPMG[1]. Ces études ont pourtant « des retombées positives aussi bien en termes opérationnels qu’en termes de communication et de financement » analyse Eve Durquety, Responsable Nationale Mesure d’impact social chez KPMG. La mesure d’impact social conduit en effet les acteurs de l’ESS à changer la façon dont ils perçoivent leur rôle et leur mission et fait évoluer la façon dont leur organisation communique sur son activité pour mieux la valoriser auprès de leurs partenaires. A la clef, la recherche de nouveaux financements.
Ensuite en développant sa créativité pour promouvoir l’innovation. En clair, il s’agit d’entreprendre pour répondre à des besoins non satisfaits. A la façon des start-up, l’émergence de jeunes pousses viendra du renforcement de leur écosystème déjà constitué avec couveuses, incubateurs, accélérateurs, coopératives d’activité et d’emploi, pépinières et espace de co-working.
Relever de nouveaux défis
Enfin, en professionnalisant sa gestion. Les entreprises sociales doivent relever de nouveaux défis à commencer par la motivation de leurs salariés. Elles ont, pour cela, à disposition comme n’importe quelle entreprise, des outils comme le plan épargne entreprise, le plan épargne retraite, les titres de services… Il leur faut aussi pallier leur insuffisance de fonds propres en sollicitant des financements bancaires avec l’aide de garants tels France Active dont Banque Populaire est d’ailleurs le premier partenaire historique. Elles doivent enfin apprendre à mieux maîtriser leurs risques opérationnels et se protéger de la fraude en optant pour des outils numériques de gestion des flux avec signature électronique*.
C’est en relevant ces défis que les acteurs de l’ESS pourront continuer à jouer un rôle clef dans notre économie quand notre époque réclame plus d’inventivité sociale et de solidarité.
[1] Premier baromètre KPMG de la mesure d’impact social, février 2017
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