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Comment Paris Veut Devenir Une Place Forte De l’esport

Getty Images

Longtemps – et injustement – considérée par le grand public comme une « pratique » de geek, cette discipline répondant à la douce appellation de « eSport » a su, depuis, tisser sa toile, rompant avec cette image galvaudée du « gamer » asocial. Si bien qu’aujourd’hui, l’eSport suscite des vocations. Une formidable occasion pour Paris de devenir l’écrin de ce sport à part entière. 

Messi, Cristiano Ronaldo, Neymar, Griezmann et consorts… Des footballeurs qui ont éclaboussé le monde de leur talent balle au pied (et dans les airs pour certains) au point d’emplir d’étoiles les yeux de fans du ballon rond aux quatre coins du monde. Et qui devraient, Coupe du monde oblige, continuer de faire rêver leurs admirateurs pendant ce mois de compétition. Mais connaissez-vous August «Agge» Rosenmeier ? Ce jeune danois, âgé de 22 ans, est pourtant l’un des tous meilleurs joueurs du monde… manette en main, avec laquelle il règne en maître (presque) absolu sur la célèbre simulation de football FIFA. Il a d’ailleurs remporté l’ESWC Paris FIFA 18, qualificatif pour les play-offs de la coupe du monde.  Avec, à la clé, un chèque de 2 500 euros, soit l’équivalent de ce que touche Neymar au PSG en 42 minutes.  Et pourtant, August « Agge » Rosenmeier a porté les mêmes couleurs que le Brésilien puisqu’il a été la première recrue du PSG eSport avant d’être remercié, en septembre dernier, faute de résultats suffisants. Mais il a visiblement repris des couleurs depuis. 

Au-delà de ces contingences, l’eSport représente un véritable enjeu aussi bien financier que sportif. Ainsi, de grands médias français comme l’Equipe TV ou encore Canal + ont fait office de pionniers en diffusant sur leur antenne ces compétitions de sport électronique tandis que la mairie de Paris œuvre également à la démocratisation de la discipline en lui offrant un véritable écrin pour développer son savoir-faire.  « Nous sommes l’un des premiers pays au monde à avoir donné un statut légal à l’eSport.  Nous disposons d’ailleurs, avec l’AccorHotels Arena, d’infrastructures de premier choix pour accueillir les meilleurs joueurs du monde », souligne Jean-François Martins, adjoint à la mairie de Paris en charge du sport et du tourisme.  

Paris face à la concurrence de Katowice et Berlin 

Alors, avant d’accueillir les Jeux Olympiques de 2024, Paris peut-elle devenir l’une des capitales mondiales de la discipline ? Cela ne fait aucun doute dans l’esprit de l’élu. « Parmi nos concurrents à l’échelle européenne que sont Katowice et Berlin, nous sommes les seuls à répondre à l’ensemble des problématiques de l’industrie.  Paris est, en effet, l’unique ville dotée à la fois d’une culture numérique, jeux vidéo, de lieux pour accueillir des événements d’envergure, d’une filière de formation ainsi que d’une industrie créative sérieuse ».

D’ailleurs la capitale a, depuis bien longtemps, joint les actes à la parole puisqu’elle a accueilli, au mois de mai, le «MSI», tournoi de mi-saison de League of Legends, le célèbre jeu en ligne aux 100 millions de joueurs et développé par Riot Games.  Une seconde incursion à Paris pour les gamers du monde entier après le « All Star » de 2014. « Nous avons, je le répète, au regard de notre expertise en la matière, une véritable carte à jouer pour accueillir à l’avenir des événements d’envergure planétaire», appuie Jean-François Martins… avant d’ajouter, avec le sourire, qu’en tant que maire adjoint aux sports, il était « imprenable à Fifa ». Avis aux amateurs.

 

Encadré : La Russie (toujours) devant 

Selon une étude réalisée par SuperData Research pour PayPal, la Russie tient le haut du pavé du marché eSport puisque l’actuelle hôtesse de la Coupe du monde de football n’est ni plus ni moins que le premier marché européen de la disciple, devançant la Suède et la France. Sur le front des perspectives, cette étude révèle également que les recettes de cette pratique atteindront, à l’échelle du Vieux Continent, 385 millions de dollars dont 52 millions pour la seule Russie, 43 millions pour le dauphin suédois et, enfin, 30 millions sur le territoire français. 

 

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