La directrice générale du mastodonte de l’énergie, Isabelle Kocher, aurait émis le souhait de rapatrier dans son giron le numéro deux mondial de la gestion de l’eau et des déchets. Un « rapprochement » qui fait sens ?
« Le serpent de mer » d’un retour de Suez au sein de la « maison-mère » Engie refait surface. Objectif : la création d’un géant des services de l’énergie. C’est en tous cas, selon les informations de BFM Business, le postulat défendu, au cours de l’été dernier, par Isabelle Kocher auprès de nombreux candidats à la primaire de la droite et du centre. Les spéculations, comme évoqué en préambule, autour d’un rapprochement entre l’ex-GDF et Suez, dont il détient encore un tiers du capital, ne sont pas nouvelles mais divers éléments semblent donner davantage de corps à cette hypothèse, en premier lieu le financement de l’opération.
En effet, Isabelle Kocher prévoirait de financer cette dernière, estimé à 5 milliards d’euros, avec le produit des cessions programmées par Engie. « Une des idées consisterait à revendre ensuite l’activité propreté (Sita) de Suez pour limiter la facture. Puis d’arrimer les métiers de gestion de l’eau à Ineo, la filiale à la mode d’économie d’énergie, pour qu’elle profite des liens commerciaux de Suez avec les villes », souligne BFM.
« De l’eau dans le gaz » en interne
Mais de telles « retrouvailles » ne pourraient intervenir qu’après l’élection présidentielle, l’Etat devant donné son feu vert, lui qui détient plus de 32% du capital du producteur et distributeur de gaz et d’électricité. En outre, Isabelle Kocher devra également faire face, si sa volonté est avérée, à de nombreuses oppositions internes, notamment celle de Gérard Mestrallet ancien homme fort du groupe, et surtout président du conseil d’administration d’Engie et de Suez. En effet, celui-ci dont les relations avec Isabelle Kocher se seraient distendues ces derniers mois, serait loin d’y être favorable. Au même titre que le directeur général de Suez, Jean-Louis Chaussade, visiblement peu enclin à se laisser « avaler » si facilement.
Un troisième « protagoniste » patienterait, tapis dans l’ombre, en suivant attentivement l’évolution de la situation. Il s’agit de Veolia dont un rapprochement avec Suez avait été envisagé fin 2012, avant que les discussions n’achoppent pour des raisons de concurrence. Le futur ensemble aurait, en effet, dû réaliser d’importantes cessions d’actifs pour éviter de se retrouver en position dominante sur son principal marché et voir ainsi l’opération retoquée par les autorités compétentes.
Veolia aux aguets
En bourse, ces rumeurs ont néanmoins propulsé Suez en tête du SBF 120, le titre du numéro 2 mondial de la gestion de l’eau et des déchets s’appréciant de 4,93% à mi-séance. De son côté, Engie navigue dans le ventre mou du CAC 40, après une bonne entame, tandis que le « troisième larron », Veolia, reste solidement ancré dans le peloton de tête de l’indice avec un gain de près de 1%, surperformant le marché en progression de « seulement » 0,5%.
Pour de nombreux analystes, un tel rapprochement suscite essentiellement de la circonspection et ne serait pas des plus pertinents à court terme. Mais trouverait davantage de logique dans une perspective plus lointaine, comme évoqué plus spécifiquement par Pierre-Antoine Chazal, de Bryan Garnier, cité par Reuters, « à plus long terme, ça ne paraît pas insensé de la part d’Engie dans la mesure où le groupe veut se renforcer dans les services et les activités régulées. Mais de tempérer, dans la foulée, les ardeurs des défenseurs du projet. « Mais cela me paraît, pour l’instant, assez compliqué ».
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