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En Dépit Des Réglementations, Airbnb Continue D’Affoler Les Compteurs

La plateforme de location de logements entre particuliers Airbnb, pourtant sous le feu des critiques de moult métropoles à travers la planète, a enregistré le troisième trimestre le plus soutenu de son histoire et anticipe, de facto, une année 2017 pleine de rentabilité.

Les critiques, encadrements et autres coups de semonce n’ont – pour l’heure – pas entravé la marche en avant de Airbnb, plateforme de location de logements entre particuliers, pourtant dans l’œil du cyclone de nombreuses métropoles dans le monde au premier rang desquelles Paris.  La Ville Lumière a d’ailleurs pris les choses en main, en vertu du « recours excessif » à la plateforme notamment dans les quatre premiers arrondissements de la ville. « Dans cette zone, un logement sur quatre ne sert plus à loger des Parisiens », s’était récemment ému l’adjoint au logement et élu communiste Ian Brossat.  Pour rappel, sur les 400 000 logements « disponibles » dans l’Hexagone, près de 70 000 sont situés dans la capitale.

Pour faire montre de « bonne volonté », la plateforme américaine avait donc décidé de limiter le nombre de nuitées dans la capitale à 120 par an pour « favoriser un tourisme durable et responsable » à l’instar de ce qu’elle avait précédemment déjà proposé pour New York, Londres ou encore Amsterdam (avec des disparités, puisque ledit « plafond » est fixé à 30 nuitées à New York, 60 à Londres et 30 à Amsterdam). « On ne peut pas accepter qu’une plateforme n’applique la loi que dans les quatre premiers arrondissements de Paris, c’est une drôle de conception de la loi » avait répondu du tac-au-tac la mairie de Paris à la licorne valorisée 31 milliards de dollars.

« Meilleur trimestre de l’histoire de l’entreprise »

Divers tracas et tensions avec les collectivités locales – Bordeaux et plus récemment Lyon ayant également pris le parti d’encadrer à leur tour les locations émanant de ce type d’opérateur –  qui n’ont néanmoins aucune conséquence sur les finances de Airbnb. En effet, l’état-major de la plateforme peut se frotter les mains, ayant d’ores et déjà fait état du troisième trimestre « le plus soutenu de son histoire » qui augure une année pleine de rentabilité pour 2017. « Nous serons profitables, en termes d’excédent brut d’exploitation (EBE ou Ebitda) », a déclaré lors d’une conférence téléphonique Chris Lehane, chargé des politiques publiques de l’entreprise.  Une « bonne santé » financière notamment imputable à la croissance des activités de Airbnb dans les pays émergents, la Chine, notamment, tirant son épingle du jeu.

Pourtant, les sanctions pécuniaires, entre autres, pleuvent sur le géant de la location de logements, notamment à Paris.  Mais pas de quoi – pour le moment – freiner les ardeurs d’une activité en plein boom. Ainsi, rien que dans la capitale française, près d’un million d’euros d’amende ont été infligés à ces « loueurs de meublés touristiques » selon le vocable consacré.  Pour faciliter les contrôles, les propriétaires louant ponctuellement leur logement via des plates-formes numériques doivent désormais se déclarer en ligne auprès de la mairie, qui leur fournit en retour un numéro d’enregistrement qu’ils sont tenus de faire figurer sur leurs annonces depuis le 1er décembre. Ian Brossat, dans un entretien au JDD, évoquait un chiffre « insatisfaisant » de 15 000 inscrits auprès de la mairie, rappelant notamment que le but de la manœuvre « n’était pas d’embêter ceux qui louent leur propriété principale deux semaines par an, mais d’éviter que des appartements se muent en machines à cash ».

Recours à la justice ?

Dans cet entretien, en date du 2 décembre, l’élu communiste n’excluait pas de recourir à la justice pour inciter Airbnb et consorts à « respecter le strict cadre légal de la loi ». « Si cette plate-forme refuse de respecter les règles de bon gré, nous utiliserons évidemment tous les moyens judiciaires à notre disposition », affirmait-t-il dans les colonnes de l’hebdomadaire dominical. Ian Brossat a annoncé qu’un sommet sera organisé à Paris au premier semestre 2018 « afin de construire un rapport de force plus favorable, « une coalition des villes » réunissant notamment Berlin, Barcelone, New York ou encore San Francisco ». Suffisant pour faire plier Airbnb ? Pas si sûr…

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