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EHL Business School : vous avez dit Lausanne ?

Lausanne. Dans l’univers de l’industrie hôtelière, l’appartenance aux quelques 24 Clubs recensant 30 000 anciens élèves de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, devenue il y a trois ans EHL Hospitality Business School, se résume au seul nom de la ville, comme une référence suprême dans le monde du luxe et du management. Visite guidée…

 

L’arrivée sur le campus est impressionnante. Couvrant dorénavant 80 000 m² au lieu de 25000 avant 2022, c’est une cité à part entière avec ses 4 000 élèves de 127 nationalités (au lieu de 2000 auparavant), ses 850 lits, ses 13 points de restauration, ses clubs de sport, ses tennis, sa piscine, sa bibliothèque, ses boutiques… Une cité ultra moderne qui a cependant gardé de son passé le plus ancien de ses bâtiments : La Ferme. Déplacée, décroûtée, rénovée, devenu un haut-lieu prisé, plutôt festif, les étudiants aiment s’y retrouver après les cours.

 


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Ils sont donc nombreux ces étudiants qui vont passer près de 4 ans dans les nouveaux locaux fonctionnels et ultra modernes. Ils ne sont pas 4 000 en permanence sur le site car ils se partagent pour un quart d’entre eux entre les autres entités de cette « Association à but non-lucratif », entre les stages pour une partie, Singapour ou Passugg (En Suisse) pour les autres. Il y a deux dates d’entrée annuelle pour cette école haut de gamme dont l’admission est plutôt sévère: en septembre pour la plus grosse session (500 élèves) et février (300), dont les cours, pour la totalité du cursus, coûtent près de 160 000 € (Environ la moitié pour les étudiants suisses) avec la possibilité d’obtenir une bourse.

Pendant les six premiers mois, et en anglais tout le temps, d’où l’importance d’être au niveau pour être admis, ils vont se frotter à tous les métiers de l’hôtellerie, devenant eux-mêmes les clients de leurs congénères, résidant sur place dans l’une des trois résidences. Ils vont ainsi être concierge, bagagiste, réceptionniste, femme ou homme d’entretien, avant d’être pâtissiers, boulangers, cuisiniers, serveurs, dans les points de restauration, tous différents, depuis le plus simple d’entre eux jusqu’au Berceau des Sens, le restaurant étoilé Michelin auquel la jeune cheffe Lucrèce Lacchio apporte son talent et son énergie, tandis que Thomas Fefin, (Meilleur Ouvrier de France 2019), professeur émérite, démontre en salle ses compétences en dirigeant des élèves dont c’est souvent la première expérience, et qu’Amandine Pastourel, ancienne sommelière chez Anne-Sophie Pic à Paris, dispense ses conseils à ces jeunes femmes et jeunes hommes qui s’en tire plutôt bien pour une première, même s’ils hésitent parfois sur l’intitulé d’un plat, le nom d’un vin, d’un fromage. A noter que le restaurant est ouvert au public (En semaine du lundi au vendredi. Fermé le samedi et le dimanche, en juillet et en aout, comme pour les fêtes de fin d’année).

 

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Ce sont deux jeunes étudiantes : Lili Finck, 19 ans, de Cannes, et Viet Anh Luong, franco vietnamienne de 20 ans de Paris, toutes deux passionnées par l’hôtellerie, qui ont été mes guides pendant cette journée, la première se dirigeant vers la finance, la seconde rêvant de diriger un jour un hôtel, des rêves qu’elles ne manqueront pas de réaliser vu leur attitude positive et leur parcours sans faute.

 

EHL Business School une entreprise au chiffre d’affaires impressionnant

 

Cette EHL Hospitality Business School est peut être une belle et grande association, c’est surtout une superbe entreprise au chiffre d’affaires impressionnant : 163,5 millions de Francs Suisses (173 525 000 €), forte de 800 collaborateurs avec un panel d’intervenants dans les cours au plus haut niveau. Il faut dire que chaque département se révèle comme un centre de profits, géré comme tel, assurant la formation comme le chiffre d’affaires. Le plus bel exemple que j’ai pu en avoir, en dehors de la restauration, était la chocolaterie et l’Atelier dessert dont les commandes auraient fait pâlir les grands noms du domaine. Son animateur, brillant professeur du site, Julien Boutonnet, Meilleur Ouvrier de France Pâtisserie, l’un des 6 M.O.F de l’école, veillait sur ces commandes tentantes –j’ai goûté !- tandis qu’il m’offrait le livre de recettes qu’il a écrit avec Julien Gradoz, Champion du Monde de Catering (La Pâtisserie à l’EHL, 60 recettes sucrées et salées aux éditions Glénat).

 

De nombreux programmes de cours et de formation

 

Bachelor, Masters, MBAs, formations courtes et cours en ligne, tous les étudiants trouveront leur voie dans les programmes complets de l’école, assurés d’avoir un poste à l’issu de leur parcours (98% de réussite !). Il faut dire que depuis sa création l’EHL travaille en étroite collaboration avec 300 partenaires : les Palaces et autres hôtels de luxe, les boutique-hôtels, les resorts et les groupes internationaux qui parrainent toutes les promotions de l’école et signent les diplômes (ACCOR Luxury, Dorchester Collection, Hôtel de Crillon, InterContinental Hotels Group, Lutétia, Marriott, Oetker Collection, Peninsula, Ritz Paris, Shangri-La, …). Si l’EHL est un gros pourvoyeur des cadres de cette industrie hôtelière, seulement 45 % des élèves choisiront cette filière. Les 55% restant se consacreront au Luxe, l’Evénementiel, la Finance, l’Immobilier, l’Enseignement. Là aussi les partenariats sont importants, et avec les plus grandes marques de luxe grâce à son programme d’adhésion EHL Alliance, un réseau d’affaires mondial offrant à ses membres un accès privilégié à des services et activités exclusifs axés sur le développement des affaires, la notoriété de la marque, l’acquisition de talents, le réseautage, le partage des connaissances et l’innovation. Campari Group, ING, Jaquet Droz, LVMH, Cartier, LVMH, Moncler, Nespresso, Rothschild, , Saint Laurent, Villeroy & Boch, Zegna,,… en font partie. Lors de ma visite, se déroulait un « training day » permettant aux étudiants de rencontrer un de ces partenaires. En l’occurrence, c’est Cartier qui était présent ce jour-là avec une équipe féminine de choc dont trois des membres étaient des (jeunes) anciennes de la célèbre firme.

La parfaite maîtrise du sujet d’EHL l’a conduit à publier récemment une lettre d’informations (Rapport EHL Insights) sur les Perspectives de l’hôtellerie 2025 explorant en profondeur les tendances transformatrices qui façonneront l’industrie hôtelière au cours de l’année à venir comme des suivantes. Ce rapport, qui se veut annuel, disponible en téléchargement sur le site web du groupe, fournit aux professionnels des informations essentielles pour naviguer dans le paysage évolutif de l’hôtellerie.

J’ai eu l’occasion de déjeuner avec le Dr. Achim Schmitt, 48 ans, le Doyen de l’école, son grand manitou, grand à plus d’un titre car il en impose malgré son sourire bienveillant. Ce citoyen Suisse Allemand, maîtrisant parfaitement le français, membre de l’Executive Leadership Team du Groupe EHL depuis 2013, est également professeur titulaire comme il est aussi « professeur invité » à l’Université de Genève où il a obtenu son Doctorat, ou encore habilité à diriger des recherches à l’Université de Paris-Dauphine en France.

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Achim n’a pas toujours été professeur. Avant d’entrer dans le monde académique, il était consultant en redressement d’entreprise dans toute l’Europe germanophone et sa connaissance de l’entreprise est un atout majeur dans son cursus. Depuis qu’il a rejoint l’EHL il a dirigé la création de plusieurs nouveaux programmes d’études supérieures et continue d’être un moteur important de changement positif dans la feuille de route académique de l’école. Et comme si cela ne lui suffisait pas, il siège à deux conseils d’administration dans le secteur privé et occupe également un poste au sein du conseil consultatif académique de CEIBS Europe, ainsi qu’au sein du comité de rédaction de Long Range Planning.

Apprendre au-delà de la salle de classe est aussi le credo de l’école. Le nouveau campus investit dans l’apprentissage tout en permettant à ces étudiants de profiter de leur vie scolaire. Ils peuvent profiter des différents bars et restaurants, des espaces extérieurs et intérieurs, des installations sportives et récréatives – qui fonctionnent toutes comme des salles de classe expérientielles – tout en absorbant la multitude de cultures différentes propres à l’EHL. Il y a de nombreuses zones dédiées aux réunions et aux activités où les étudiants peuvent créer des liens avec le corps enseignant et les professionnels externes tout en interagissant et en socialisant avec eux. Les Student Business Projects ont ainsi permis plus de 600 projets de collaboration entre des étudiants et des entreprises privées, avec 35 entreprises partenaires dans les secteurs de l’hôtellerie, du luxe, de la finance, de l’automobile, l’agroalimentaire, la santé, les cosmétiques et le sport. Ils disposent même d’une cuisine « R&D » (recherche et développement) où ils peuvent apprendre et innover.

 

De nombreuses associations d’anciens élèves

 

On l’a dit, il y a plus de 30 000 anciens élèves de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, créant de nombreuses alumni, associations d’anciens élèves diplômés d’un même établissement, et la lecture de ces annuaires donnent les noms de ceux qui ont réussi, ils sont nombreux, comme, au hasard des listes, celui Charlotte Gomez de Orozco, fondatrice Hoy Hotel Paris, Laetitia Brandariz-Berrut, Directrice Général Hôtel Bedford et Hôtel de l’Arcade, mon amie de longue date Valérie Rousselle, CEO au Château Roubine (Beau domaine viticole de Provence) Laura Smadja Buchard, Directrice Communication et Marketing EMEA chez Pomellato, Laurent Gagnebin, CEO chez Rothschild & Co, de Vincent Billiard Directeur Général et Vice Président Régional chez Roswood Hotels & Resorts, Hôtel Crillon…

Comme j’ai eu l’occasion de croiser son chemin dans mon parcours journalistique, c’est Christophe Laure, Directeur Général InterContinental Paris Le Grand, Area General Manager IHG Luxury & Lifestyle Southern Europe que je laisse le dernier mot, évoquant ses premiers pas dans l’école : « J’avais 20 ans, le monde s’ouvrait à moi. Je me souviens surtout de cette mixité incroyable, de cette capacité nouvelle à échanger, à apprendre des autres. Et de citer la « cuisine diplomatique » de Talleyrand et qui mit en scène, entre septembre 1814 et juin 1815 en marge du Congrès de Vienne, une stratégie de séduction gastronomique pour défendre les intérêts de la France. Sa cuisine à lui est plutôt celle de La Ferme, à jamais dans sa mémoire. Il avait 20 ans, il en a aujourd’hui 60, la passion et la motivation comme les souvenirs sont intacts.

 


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