L’Union européenne va lever ses mesures de rétorsion supplémentaires sur le bourbon du Kentucky à partir du 1er décembre, réduisant ainsi les droits de douane sur le whisky américain qui ont sérieusement entravé les relations commerciales entre les États-Unis et l’UE au cours des trois dernières années.
Samedi 30 octobre, la secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, a déclaré aux journalistes que les États-Unis et l’UE avaient négocié la fin de la plupart des tarifs douaniers controversés sur l’acier et l’aluminium européens adoptés sous l’ère Trump. De ce fait, les mesures de rétorsion supplémentaires appliquées par l’UE et les États-Unis, en guise de contre-mesure, disparaîtront également.
Chris Swonger, président et directeur général du Distilled Spirits Council (DISCUS), a déclaré : « Après trois années très difficiles de diminution des exportations du whisky américain, l’UE et les États-Unis suppriment les droits de douane sur les spiritueux distillés. Depuis 1997, cette absence de droits de douane avait contribué à augmenter les exportations et à créer de nombreux emplois des deux côtés de l’Atlantique. La suppression de cette charge tarifaire sur les whiskys américains va permettre de dynamiser les distillateurs et les agriculteurs américains. Cela va également permettre de soutenir la reprise des restaurants, bars et distilleries de l’UE durement touchés par la pandémie. »
Selon le DISCUS, les exportations de whisky américain vers l’UE ont chuté de 37 % au cours des deux années qui ont suivi l’instauration de droits de douane par l’UE sur le whisky et d’autres produits typiques américains, passant de 702 millions de dollars en 2018 à 440 millions de dollars en 2020. Les exportations de whiskys vers le Japon ont également chuté (près de 16 %) sur la même période. Le whisky représente 61 % des exportations de spiritueux américains.
« Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais nous sommes pleinement engagés à réexporter les whiskys américains sur le continent européen », a ainsi déclaré Chris Swonger.
Vendredi 29 octobre, 74 associations commerciales américaines et européennes représentant des industries non liées au conflit sur l’acier et l’aluminium, mais lésées par les tarifs punitifs, ont publié une lettre commune aux dirigeants des deux continents afin de les inciter à résoudre le différend commercial.
« Les 18 derniers mois ont été particulièrement difficiles en raison de la crise du covid-19 », peut-on lire dans la lettre. « Nous ne commençons que lentement à rebondir après cette crise, tout en faisant face à des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de la logistique. Les droits de douane, et la menace de mesures de rétorsion agissent comme des obstacles majeurs à un moment où nous souhaitons nous concentrer sur la création d’emplois, la croissance et les investissements tant en Europe qu’aux États-Unis. »
Il ne restait que quelques jours aux États-Unis et à l’UE pour parvenir à un accord avant que l’Europe ne commence à prendre des mesures pour doubler ses droits de douane sur le whisky américain d’ici le 1er décembre. L’échéance de décembre avait été convenue en mai dernier, alors que les droits de douane devaient initialement passer à 50 % le 1er juin. À la surprise générale, les États-Unis avaient imposé de nouveaux droits de douane sur certains vins et spiritueux européens en janvier 2021, avant de les suspendre plus tard dans l’année.
Le Royaume-Uni ne s’est pas associé à l’UE et gardera ses propres droits de douane sur le whisky. Londres a lancé une étude sur les barrières commerciales américaines en mai dernier, mais aucune décision n’a encore été prise. Au printemps, le Royaume-Uni a toutefois exprimé son souhait que les États-Unis règlent tous leurs différends avec les industries internationales de l’acier et de l’aluminium.
« Alors que les droits de douane de 25 % appliqués par le Royaume-Uni sur les whiskys américains relevant de la Section 232 du différend sur l’acier et l’aluminium continuent de s’appliquer, nous prévoyons que le Royaume-Uni et les États-Unis agiront rapidement pour parvenir à un accord similaire », a déclaré Robert Maron, vice-président chargé du commerce international pour le DISCUS.
Le Royaume-Uni et l’UE ont imposé des droits de douane à hauteur de 25 % sur les rhums, vodkas et brandies américains (ainsi que sur certains vins) en novembre 2020 pour protester contre les mesures prises par les États-Unis dans le cadre du différend commercial Boeing-Airbus. Selon le DISCUS, les autorités britanniques n’ont pas maintenu ces droits de douane lorsqu’elles se sont officiellement retirées de l’UE le mois suivant. En juin 2021, l’UE et les États-Unis ont suspendu leurs propres mesures de rétorsion pour cinq années.
Article traduit de Forbes US – Auteure : Tara Nurin
<<< À lire également : Les États-Unis et l’UE mettent fin au différend commercial Boeing-Airbus après 17 ans >>>
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits