Alors que « le climat des affaires en France reste morose » en avril selon l’Insee, l’indicateur augmente de trois points dans l’industrie malgré la menace de nouveaux droits de douane.
Ce qu’il faut savoir
Ma petite entreprise – industrielle – ne connaît pas la crise. Du moins, dans la tête des dirigeants. Alors qu’on pouvait s’attendre à un effondrement du moral des patrons de sociétés du secteur, dans un contexte incertain avec la menace de droits de douanes agitée par Donald Trump, c’est tout l’inverse qui se produit. Le climat des affaires dans l’industrie augmente de trois points pour se situer à 99, selon l’INSEE. Il se rapproche ainsi de sa moyenne de longue durée. Plus surprenant, cette hausse s’inscrit alors même qu’en « en avril, le climat des affaires en France reste morose ». Le commerce de détail et le bâtiment ont ainsi perdu cinq points, quand les services ont vu l’indicateur augmenté d’un petit point.
Pourquoi c’est important à suivre
L’enquête a été réalisée entre le 27 mars et le 22 avril 2025. L’Insee signale qu’une majorité des réponses a été collectée avant le 9 avril, jour au Donald Trump a décidé une pause de 90 jours sur les droits de douanes. Ainsi, les taxes instaurées par le Président américain n’ont eu que peu d’effets sur le moral des dirigeants. Ces derniers évoquent des carnets de commandes qui se regarnissent après un automne très compliqué pour de nombreux secteurs, comme la chimie ou l’automobile. Ce dernier connaît un début d’année très encourageant, après une fin 2024 où la production est tombée à un niveau très bas. Le redressement de la demande est également notable dans l’agroalimentaire.
Citation principale
« Les entreprises industrielles françaises semblent relativement détendues, en contraste avec les inquiétudes sur les marchés financiers. C’est surprenant compte tenu de l’impact considérable que pourraient avoir les droits de douane supplémentaires sur les perspectives européennes et françaises dans les prochains mois », observent les économistes d’ING dans une note publiée ce vendredi.
Le chiffre à retenir : 28 000
Selon le gouvernement, 28 000 entreprises tricolores subiraient ces nouvelles barrières douanières en cas de mise en place effective. Dans ce contexte de tensions commerciales, une réunion hebdomadaire se tient désormais à Bercy pour suivre de près la situation des entreprises en difficulté. Cette initiative réunit les ministères de l’Économie et du Travail, ainsi que les représentants du patronat et des syndicats.
À surveiller
Les entreprises françaises pourraient également pâtir du déferlement de produits chinois en France. Alors que les droits de douanes sont suspendus pour le reste du monde, Pékin doit faire face à des taxes de 145%, un taux qui peut grimper à 245% dans certains cas. Si aucun accord n’était trouvé entre les deux grandes puissances économiques, l’Empire pourrait réorienter ses exportations vers l’Europe, ce qui porterait préjudice à l’industrie du Vieux Continent.
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