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L’INFO Lors de la première conférence téléphonique sur les résultats trimestriels depuis son retour, le PDG de Disney, Bob Iger, a exposé son plan pour redresser le géant du divertissement. Ce plan vise à économiser 5,5 milliards de dollars en supprimant environ 7000 emplois et en restructurant la société en trois divisions.
Bob Iger a déclaré lors de la conférence téléphonique qu’il espérait que Disney verserait des dividendes à ses actionnaires d’ici fin 2023, après une pause de trois ans, ce qui a fait grimper le cours des actions Disney de 9 %.
Disney a pulvérisé les attentes des experts avec les résultats de son dernier trimestre financier, en déclarant 23,51 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 1,3 milliard de dollars de bénéfice net au cours de la période de trois mois se terminant le 1er janvier 2023, ce qui dépasse les estimations des analystes qui prévoyaient 23,44 milliards de dollars de chiffre d’affaires, selon FactSet.
La société a enregistré un chiffre d’affaires de 7,3 milliards de dollars pour ses activités de télévision linéaire, notamment ABC et ESPN, un chiffre d’affaires de 8,7 milliards de dollars pour sa division « Parcs et expériences » et, ce qui est peut-être le plus important pour les investisseurs, un chiffre d’affaires de 5,3 milliards de dollars pour son segment de vente directe aux consommateurs, notamment ses services Disney+, Hulu et ESPN+.
Disney a perdu 1,05 milliard de dollars au dernier trimestre pour son activité de vente directe aux consommateurs, soit moins qu’au trimestre précédent (1,5 milliard de dollars), mais bien plus que l’année dernière à la même période (593 millions de dollars).
Le service de streaming Disney+ a perdu 3,1 millions d’abonnés au dernier trimestre, ce qui n’est pas à la hauteur des attentes des analystes, bien que la priorité de Bob Iger soit d’atteindre la rentabilité de la division plutôt que d’ajouter des abonnés.
L’annonce de la restructuration surprise de la société en trois divisions intervient alors que les appels à la scission d’ESPN se multiplient, ce qui a conduit Rich Greenfield de LightShed Partners à s’interroger : « La création par Disney d’une nouvelle division de reporting financier d’ESPN est-elle la première étape vers la sortie d’ESPN ? »
« Le basculement de Disney vers [sa division de vente directe aux consommateurs] a fourni la visibilité stratégique dont les investisseurs ont besoin pour mieux apprécier le rôle des sociétés de médias dans l’écosystème en évolution », a écrit Kutgun Maral, analyste de RBC, dans une note aux clients avant la publication des résultats.
Les analystes de Wall Street ont largement salué le retour de Bob Iger, le 20 novembre dernier, estimant que Disney allait pouvoir redécouvrir ses méthodes de production de bénéfices massifs, alors que la société a connu des difficultés sous la direction de Bob Chapek. Une grande partie du mandat actuel de Bob Iger a été marquée par la course aux procurations très médiatisée avec le milliardaire Nelson Peltz, dont le fonds spéculatif Trian a pris une participation de 0,5 % dans Disney. Nelson Peltz critique l’échec de la planification de la succession de Bob Iger par la direction de Disney et sa stratégie « défectueuse » en matière de streaming. « Nelson Peltz sera une distraction plus sérieuse qu’un atout », a écrit Alan Gould, analyste de Loop Capital. Nelson Peltz, dont les 9,4 millions d’actions Disney valent maintenant plus d’un milliard de dollars, a réalisé une plus-value latente d’environ 160 millions de dollars lors de la montée en flèche du prix des actions, a noté Alan Gould. La course aux procurations en cours entre Nelson Peltz et Disney atteindra son paroxysme lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de la société, le 3 avril. À cette occasion, les actionnaires voteront sur l’offre hostile de Nelson Peltz pour siéger au conseil d’administration de la société.
Depuis que Bob Iger a entamé son mandat de PDG, les actions Disney ont progressé de 22 %, malgré une baisse totale de près de 45 % depuis mars 2021.
La question de savoir si Disney doit poursuivre la vente ou la scission d’ESPN reste un sujet de controverse parmi les investisseurs après que le milliardaire et activiste Daniel Loeb a lancé une campagne l’année dernière pour que Disney se sépare de l’ancienne filiale de médias sportifs, avant de revenir sur sa demande. Dans une note récente, les analystes de Deutsche Bank, dirigés par Bryan Kraft, ont déclaré qu’une scission d’ESPN et potentiellement d’ABC n’a pas « beaucoup de sens, car les scissions sont faites pour libérer de la valeur, mais les chaînes ESPN/ABC ne semblent pas être sous-évaluées au sein de Disney. » Parallèlement, Brandon Kispel, analyste de KeyBanc Capital Markets, estime que la « rentabilité d’ESPN pourrait ne plus jamais croître », ce qui indique qu’une vente serait bénéfique pour les futures perspectives de croissance de Disney.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Derek Saul
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