D’après une étude réalisée par le moteur de recherche Indeed, le volume d’offres d’emploi de l’automne 2020 a diminué de 27% par rapport à celui de 2019 à la même période en France. Globalement, la mécanique d’évolution du volume sur l’année a la même saisonnalité qu’en 2020.
Alors que l’Europe connaît depuis plusieurs mois une deuxième vague de contaminations au coronavirus, accompagnée de son lot de mesures restrictives allant dans de nombreux pays jusqu’à des reconfinements locaux ou nationaux, à quoi ressemble le marché de l’emploi sur le vieux continent ? Indeed, premier moteur de recherche d’emploi au monde, a analysé les offres et candidatures enregistrées sur sa plateforme dans plusieurs pays européens afin de mieux comprendre l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi européen.
En France, le volume des annonces en tendance est 27% plus bas que celui de 2019 à la même époque. En revanche, l’étude du nombre de nouvelles offres (sur une moyenne mobile de 7 jours) montre une courbe 2020 assez similaire à celle de 2019 depuis septembre – 2020 restant en-deçà de 2019 – soit un signal plutôt positif de dynamisme d’emploi cet automne. La France accusant généralement un décalage plus prononcé que d’autres pays (comme le Royaume-Uni, par exemple) entre le déclencheur d’une crise et ses effets observables, les prochains mois permettront de connaître plus précisément l’impact du deuxième confinement sur le marché de l’emploi dans le pays.
La France reste en retard dans le développement du télétravail par rapport à l’Allemagne et le Royaume-Uni
Le télétravail, qui a connu une véritable accélération et démocratisation (au moins à temps partiel) cette année pour permettre la meilleure continuité d’activité possible aux entreprises, ne se développe tout de même pas à la même vitesse dans tous les pays. Les graphiques suivants analysent la part d’annonces et la part de recherches (de candidats) contenant le mot « télétravail ». A part aux Etats-Unis, qui avaient déjà intégré davantage le télétravail dans leur culture du travail, le mois d’avril a marqué un tournant en propulsant ce mode de travail flexible. Cela s’est également observé dans les offres françaises, avec une accélération moindre qu’au Royaume-Uni, en Australie et au Canada cependant.
La deuxième vague ne produit pas d’onde de choc immédiate sur l’emploi
Dans le reste du monde, et contrairement à la chute vertigineuse qui a caractérisé le marché dans tous les pays en mars-avril, les courbes du volume d’offres dans chaque pays ne montrent aucun fléchissement notoire en automne 2020, à part celle de l’Espagne entre septembre et octobre. Dans tous les cas, les baisses enregistrées sont sans commune mesure avec le gel des recrutements observé à l’entrée du printemps.
L’Allemagne tire pour le moment son épingle du jeu, d’après les données d’Indeed, avec une baisse plus maîtrisée de l’offre sur son marché. Le Royaume-Uni a subi la plus forte chute mais semble également remonter la pente plus dynamiquement que l’Espagne, la France et l’Italie. Les Pays-Bas ont également une courbe ascendante plus inclinée que les 3 pays latins observés.
Les capitales relèvent moins vite la pente de l’emploi que le reste des territoires
Une tendance s’observe en Europe, qui à première vue peut surprendre : celle d’un emploi moins dynamique et plus en recul (en proportion) dans les capitales que sur le reste du territoire de chaque pays.
Si l’on regarde la courbe française ci-dessous, il apparaît que le volume des offres sur Paris est en recul d’environ 40% début novembre par rapport à sa tendance de 2019, alors qu’il est 25% plus bas sur le reste du territoire français. Cette reprise plus lente des recrutements dans les capitales est constatée dans les 5 pays étudiés, et ce fossé est encore plus grand dans le secteur des services comme la restauration, l’esthétique & bien-être, et l’hôtellerie-restauration. Ces types de postes impliquent souvent un contact prononcé avec les clients et sont particulièrement impactés par les restrictions en période de pandémie. De plus, les capitales sont aussi les zones où le télétravail est le plus proposé aux collaborateurs, et leur absence dans les quartiers de bureaux met particulièrement à la peine les métiers de services qui se concentraient autour de ce profil de clients. A voir si la fin des mesures de confinement qui se présente va inverser ces tendances.
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