Après le retrait total opéré par Adidas au printemps, l’équipementier sportif Nike abandonne dès cette année la commercialisation de clubs, de balles et de sacs de golfs. La marque à la virgule maintiendra ses contrats d’image avec les joueurs professionnels, à l’instar de Tiger Woods.
Le putt s’est définitivement perdu dans le bunker. En cette année 2016 qui marque le retour du golf aux Jeux Olympiques – disputé du 5 au 21 août à Rio – après 112 années de retrait, la décision prise par le groupe allemand Adidas et Nike de se désengager de ce sport symbolise la baisse de la pratique au niveau amateur.
Nike a décidé, mercredi 3 août 2016, de ranger définitivement leurs fers et les balles dans les sacs pour effectuer une virgule définitive. Le numéro un mondial de ventes de produits dédiés à la pratique sportive continuera à vendre des chaussures et des vêtements pour le golf.
« Nous sommes déterminés à être le leader incontestable dans les chaussures et les vêtements de golf », a indiqué Trevor Edwards, le président de la marque Nike. « Nous atteindrons cet objectif en investissant dans l’innovation et la performance pour les athlètes, afin d’assurer une croissance durable et rentable », ajoute Trevor Edwards , au travers d’un communiqué de presse publié mercredi 5 août. Le joueur Tiger Woods, dont la carrière est en perte de vitesse depuis son scandale familiale médiatisé, illustre la volonté de la marque américaine de maintenir des partenariats avec des joueurs professionnels.
Le géant américain a tranché dans le vif après un dernier exercice de ce segment en baisse de 8 % à 706 millions de dollars, sur un an, entre mai 2015 et mai 2016. Ce résultat, huit fois moins important que le running – avec 5 milliards de dollars – et deux fois moins que le football – à 2,1 milliards – confirme un déclin du secteur du golf depuis trois années de déclin des ventes.
Nike a emboîté le pas d’un concurrent de taille qui n’est autre qu’Adidas. L’équipementier allemand fut le premier à renoncer en 2016 à proposer des équipements pour le golf. Adidas a cédé son activité matériel sous la marque Taylor Made, dont les ventes subissent une dégradation depuis vingt-quatre mois après dix ans de croissance, pour se concentre sur l’habillement. Les ventes de Taylor Made ont enregistré une baisse de 398 millions d’euros, soit de 1,3 milliards d’euros en 2013 à 902 millions en 2015. Adidas conserve ainsi 40 % du pôle du golf avec la poursuite de la vente de chaussures et de vêtements.
Puma reste dans la golfette
Le manque de vitalité et d’attractivité du marché, qui compte plus de 80 millions de pratiquants, s’observe au niveau mondial. La tranche d’âge 60 ans et plus représentent 37 % des pratiquants aux États-Unis, qui devance les Japonais. Les plus jeunes, c’est-à-dire les 18-34 ans, se désintéressent rapidement de cette pratique sportive. La pratique du golf nécessite davantage de temps libre que le football et le basket, entre quatre et cinq heures.
Le développement du golf dans les marchés émergents comme le continent asiatique ou la Russie peinent à porter ses fruits. La Chine, qui compte plus de 600 greens, ce sport est considéré comme « élitiste » et comme un crime. Le Parti communiste a lâché du lest, en avril 2016, pour ses membres, une forme de rédemption dans l’Empire du Milieu. « Ce n’est qu’un sport, il n’y a pas de bien ou de mal à le pratiquer », indiquait les responsables du parti au pouvoir en Chine.
Cette instabilité économique ne fait pas peur à tous les acteurs. La marque du groupe Kering, Puma « ne prévoit pas de l’abandonner », estimait en juin 2016 auprès des Échos Björn Gulden, le patron de la marque à la griffe. « Nous avons pu capitaliser sur nos ambassadeurs, Rickie Fowler chez les hommes ou Lexi Thompson côté femmes », ajoute le directeur de Puma. Toutes les marques ne se retrouvent pas contrainte à prendre la golfette pour fuir le marché du golf.
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