Mais est pessimiste concernant ses perspectives.
Il y aura donc une neuvième année sans accroc. L’agence de notation Moody’s a décidé de maintenir la note de la dette française à un niveau « Aa2 », ce vendredi 25 octobre, (mais en l’assortissant d’une perspective négative). La France conserve l’une des meilleures notes possibles, l’équivalent d’un 18/20, un cran au-dessus de ceux octroyés par ses deux concurrentes Fitch et Standar’s and Poor.
Les déclarations de l’agence de notation laissaient pourtant craindre une dégradation. « Compte tenu de l’instabilité du paysage politique, il est tout à fait possible que les objectifs (de redressement des comptes) soient abandonnés, malgré la probable pression de la Commission européenne », soulignaient les analystes de Moody’s en juin dernier après la dissolution. Et d’ajouter : « le fardeau de la dette française est le plus élevé parmi ses pairs notés de manière similaire, le rythme de réduction du déficit de la France sera plus lent que celui de la plupart de ses pairs européens ».
D’autant que la France a continué d’accumuler les mauvaises nouvelles depuis l’été. La Commission européenne a déclenché une procédure pour déficit excessif à son encontre, (six autres pays européens sont également concernés). Parallèlement, les prévisions de déficit public pour 2024 ont été ajustées : initialement estimées à 4,4 % fin 2023, elles ont été réévaluées à 5,1 % en avril, pour être désormais attendues autour de 6,1 % du PIB.
Promesses entendues
Les promesses de Michel Barnier ont permis d’éteindre l’incendie, pour le moment. Pour réduire le déficit de 5 % en 2026, le Premier ministre compte piloter un ajustement budgétaire sans précédent de 60 milliards d’euros. La copie du projet de loi de finances, dévoilée le 10 octobre par le gouvernement, prévoit de répartir cet effort en allouant 40 milliards d’euros aux économies et 20 milliards aux recettes supplémentaires. Mais faute de majorité de réelle majorité et des dissensions au sein du « socle » gouvernemental, les débats s’enlisent depuis le début de l’examen du PLF à l’Assemblée nationale. En l’état, il apparaît peu probable que la copie initiale soit adoptée par les députés, sans utiliser l’article 49.3 de la Constitution. Ce qui n’a pas eu d’incidence sur le jugement de Moody’s.
Pour autant, cette décision n’aurait pas provoqué une envolée du coût d’emprunt du pays sur les marchés financiers. Alors que les agences de notation faisaient encore régner l’ordre au début du millénaire, leur manque d’anticipation lors de la crise de 2008 a entamé leur crédibilité. Désormais, les investisseurs se fient plus à leurs propres informations pour juger de la solidité d’un titre souverain. Si la dette française reste attractive, la pays emprunte, actuellement, à des taux proches de ceux affichés par des pays comme l’Espagne ou le Portugal, réputés pourtant plus risqués en raison d’une situation marquée par une forte incertitude politique. Les regards sont dorénavant tournés vers Standard and Poor’s qui doit rendre son verdict le 29 novembre.
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