Le besoin d’hygiène et de protection des populations contre la contamination au Covid-19, aussi bien chez elles qu’au travail, apparaît comme une nouvelle opportunité pour certaines jeunes pousses et entreprises plus installées.
Vendredi dernier, Forbes France vous racontait en exclusivité comment Brâam, start-up spécialisée dans les corners de cafétéria en entreprise, avait développé Umano, le premier distributeur de gel hydroalcoolique sans contact et solidaire – les bénéfices étant distribués à une association qui aide les personnes isolées. Créée en 2017, Brâam n’est pas la seule jeune pousse qui tente de se positionner sur ce marché : les besoins de se protéger des potentielles contaminations apparaît comme un nouveau segment à conquérir. Faut-il y voir une tendance de fond ? Alors que l’OMS craint que le port du masque devienne systématique face au risque permanent des épidémies, on peut le supposer. Et le marché parait colossal.
Produits simples pour besoins simples
Ces jeunes pousses que nous avons identifiées répondent à un besoin clair et simple avec un produit pour le moins tout aussi clair et simple. Chez Brâam, il s’agit donc de répondre au besoin de se laver les mains fréquemment dans un lieu collectif par un distributeur permanent. De la même façon qu’il y a des distributeurs de savon et de serviette dans les toilettes de chaque entreprise ainsi que des distributeurs à café dans les espaces de pause, on peut envisager la prolifération de ce genre de distributeurs de gel hydroalcoolique.
De son côté, BIO-UV Group, premier fabricant français d’appareils de traitement de l’eau par ultraviolets (UV-C) depuis près de 20 ans, lance la commercialisation de BIO-SCAN, présenté comme le « seul système français certifié par deux laboratoires indépendants », capable d’éliminer bactéries et virus, dont le SARS-CoV-2, sur toutes les surfaces grâce aux UV-C. Il s’agit d’un appareil qui ressemble à un scanner portable et qui permet de désinfecter des tables, des claviers d’ordinateurs, des poignées de porte etc.
« Aujourd’hui, la quasi-totalité des procédures d’hygiène et de désinfection se font avec de la chimie et principalement des produits à base de chlore, alcool, formaldéhydes, ammonium quaternaire…, explique-t-on du côté de BIO-UV. Ces méthodes anciennes sont, pour certaines, dommageables pour la santé et l’environnement, et les protocoles mis en place actuellement augmentent les doses ce qui peut impacter les matériaux en contact, voire l’exposition des personnes qui sont proches de ces produits chimiques. Contrairement aux UV-C qui ne requièrent que la protection des yeux et de la peau pour l’opérateur. Ils sont sans chimie et ne génèrent aucun effet secondaire.
Autre exemple du côté de La Manufacture d’Orphée, start-up incubée à la Technopole de l’Aube à Troyes, qui s’engage dans la production de visières recyclables et personnalisables. Ces visières lavables et réutilisables sont présentées comme une alternative responsable aux masques à usage unique, ou même ceux lavables qui ne peuvent être utilisés après plus de 10 passages en machine.
Une question d’ADN
Ce positionnement axé sur les nouveaux besoins et les nouvelles pratiques liés au Covid, n’est pas une stratégie qui relève d’un pivot radical. Cela s’inscrit dans l’ADN de ces entreprises. « Le covid-19 a bouleversé notre mode de vie, notre entreprise et nos priorités, explique Alexis de Loynes, CEO de Brâam. On a senti auprès de nos clients une demande d’équipements sanitaires. Mais distribuer des masques et des gants jetables en entreprise, ça nous a paru pas très cohérent avec notre offre et un peu anxiogène. On voulait apporter du positif dans cette crise. Brâam proposait déjà aux entreprises des produits, mais surtout des machines à impact positif. » Il suffisait de transférer ce principe au gel hydroalcoolique.
Même idée du côté de BIO UV. La société ne s’est pas mise du jour au lendemain à travailler sur les technologies à ultraviolets. Elle s’est appuyée, pour développer son BIO-SCAN, sur un savoir-faire qu’elle maîtrise depuis plus de 20 ans, et qui a été mis au point il y a plus d’un siècle : « La technologie de désinfection par UV-C existe depuis longtemps, inventée à Marseille en 1904, mais était peu connue jusqu’à récemment et principalement employée pour la désinfection de l’eau. Elle est aussi très adaptée pour les surfaces et les espaces intérieurs ». On imagine que de nombreuses autres technologies connues depuis longtemps permettront à d’autres entreprises de s’implanter sur ce marché. Mais on préfère espérer pourvoir vivre sans devoir maintenir une visière sur la tête dès que l’on met le nez dehors.
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