D’après une enquête de PwC réalisée en 2023, moins de 61 % des responsables des ressources humaines recrutent pour des emplois destinés à de jeunes diplômés, contre 79 % en 2022.
Un article de Soulaima Gourani pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
Les emplois destinés aux jeunes diplômés sont généralement perçus comme des postes n’exigeant que peu voire aucune expérience ou compétence préalables. Néanmoins, les demandeurs d’emploi expriment fréquemment sur les réseaux sociaux leur frustration à l’égard d’offres d’emploi comportant des exigences excessivement ambitieuses.
Un utilisateur de TikTok a souligné le problème avec humour : « Vous postulez à un emploi de débutant dans le domaine du marketing et on vous demande : 2 ans d’expérience ou plus, un diplôme, de l’expérience en graphisme, en référencement, en rédaction, et un compte TikTok viral en plus ». Un autre utilisateur a souligné l’absurdité des entreprises qui demandent des « de préférence des masters » pour les postes de bureau de niveau débutant.
Ces observations trouvent un écho chez de nombreux demandeurs d’emploi. Selon un rapport de TestGorilla datant de 2023, près de la moitié (42 %) des salariés se sentent exclus des possibilités d’emploi en raison d’un manque de qualifications ou d’expérience formelles. Un rapport de McKinsey & Company datant de 2022 a révélé que le deuxième obstacle à l’emploi le plus souvent cité était le manque d’expérience, de compétences pertinentes, de diplômes ou d’éducation.
« Au cours des dernières années, on a assisté à une évolution vers un recrutement basé sur les compétences, les employeurs se préoccupant beaucoup plus de l’expérience et des compétences des employés que de leurs diplômes », a déclaré Julia Pollak, économiste en chef chez ZipRecruiter.
Cette évolution est évidente dans les tendances en matière de recrutement. Selon une enquête de PwC réalisée en 2023, moins de 61 % des responsables des ressources humaines recrutent pour des postes destinés à de jeunes diplômés, contre 79 % en 2022.
L’un des principaux obstacles en jeu est le manque de compétences et de formation. De nombreux travailleurs rencontrent des difficultés à bénéficier d’une formation en milieu professionnel. Selon Peter Cappelli, professeur de gestion à la Wharton School de l’université de Pennsylvanie, les employeurs ne privilégient pas le développement des compétences en interne. Ils ont tendance à recruter à l’externe plutôt que de promouvoir les talents déjà présents au sein de l’entreprise.
« Pour pallier cette lacune, les demandeurs d’emploi peuvent opter pour des programmes de formation en ligne peu coûteux, accessibles et pratiques, dont beaucoup comportent une composante pratique significative », suggère Mme Pollak. De plus, le travail en freelance, le bénévolat et les stages peuvent constituer des moyens d’acquérir des qualifications et une expérience précieuses.
La difficulté de répondre aux critères d’un poste d’entrée sur le marché du travail constitue un enjeu majeur dans le paysage professionnel actuel. En se concentrant sur le développement des compétences et en recherchant des expériences diverses, les demandeurs d’emploi peuvent améliorer leurs qualifications et mieux se positionner pour ces postes.
Pour des postes de débutants, les recruteurs devraient se concentrer sur le potentiel qu’une personne peut apporter à l’organisation.
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