Rechercher

Dépôt de bilan de Northvolt : l’Europe perd la course aux batteries pour véhicules électriques

Northvolt
Logo de Northvolt. | Source : Getty Images

Le fabricant suédois de batteries pour véhicules électriques (VE), Northvolt, qui était le premier espoir de l’industrie automobile européenne en matière d’approvisionnement en batteries pour VE, a déposé le bilan.

 

Le dépôt de bilan de Northvolt n’est pas surprenant, mais il remet en question les espoirs des constructeurs automobiles européens en matière d’approvisionnement en batteries pour VE, alors que l’industrie s’efforce de répondre aux exigences de l’UE en matière d’émissions de carbone pour 2035, malgré les milliards d’euros d’investissements.

Le 12 mars, Northvolt a annoncé avoir déposé le bilan à Stockholm (Suède). Il s’agit de l’une des faillites d’entreprise les plus regrettables de l’histoire du pays nordique, avec plus de huit milliards de dollars de dettes réparties entre ses neuf entités au début du mois de février.


La réglementation européenne supprimant effectivement les options de motorisation à combustion pour les constructeurs automobiles à partir de 2035, ce dépôt de bilan ouvre la porte aux fabricants de batteries chinois, sud-coréens et japonais pour dominer le marché européen, même s’ils ne possèdent pas leurs propres marques automobiles.

Le groupe Volkswagen détient 21 % de Northvolt et la banque d’investissement Goldman Sachs 19 %. La société a levé plus de dix milliards de dollars de fonds propres depuis sa création.

Son PDG de longue date, Peter Carlsson, a démissionné en novembre à la suite d’une demande de placement sous la protection du chapitre 11 aux États-Unis, et un processus de restructuration devrait s’achever ce mois-ci, dans l’espoir de protéger les 5 000 employés de l’entreprise.

Northvolt a toujours eu des difficultés à atteindre les niveaux de production et de contrôle de qualité promis pour les batteries lithium-ion, lithium-métal et sodium-ion, qui ont été utilisées par les marques Porsche et Audi du groupe Volkswagen.

Les échecs de l’entreprise ont conduit BMW à rompre un contrat de fourniture de 2,1 milliards de dollars en juin 2024, et nombre de ses principaux clients européens se sont retirés, ce qui a rendu la faillite inévitable, comme l’a déclaré Tom Johnstone, président de Northvolt, lors d’une conférence de presse.

« Nous n’avons pas pris cette décision à la légère », a déclaré Tom Johnston lors d’une conférence de presse. « Néanmoins, malgré ces efforts exhaustifs, cette décision représente la seule voie réaliste pour Northvolt et ses parties prenantes. »

Malgré l’ampleur du désastre, les activités allemandes, polonaises et américaines de Northvolt n’ont pas été incluses dans le dépôt de bilan, et le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a espéré qu’un investisseur pourrait redresser la barre. « Les discussions se poursuivent », a déclaré Robert Habeck. « La possibilité existe bel et bien. »

Les constructeurs automobiles allemands, quant à eux, sont moins optimistes et se tournent vers d’autres fournisseurs de batteries, tels que CATL, BYD, Sk On, LG, Samsung et Panasonic.

Bien que le PDG de Porsche et de Volkswagen, Oliver Blume, ait gardé l’espoir d’une alternative européenne, ses entreprises se tournent également, par nécessité, vers l’approvisionnement asiatique. « Je reste convaincu que nous avons besoin de développeurs de batteries compétents en Europe », a déclaré Oliver Blume.

Northvolt avait placé ses espoirs dans un prêt de cinq milliards de dollars obtenu au début de l’année dernière, mais des problèmes insurmontables au sein de l’entreprise ont conduit à l’annulation du financement.

 

Une contribution de Michael Taylor pour Forbes US, traduite par Flora Lucas


À lire également : Les malheurs économiques de l’Europe sont en grande partie auto-infligés

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC