Plus d’un millier d’employés de l’entreprise Uber auraient adressé une lettre au conseil de direction de la startup, formulant leur souhait de voir le retour, « dans un rôle opérationnel », de celui qui, jusqu’à il y a peu, était le PDG de l’entreprise.
Obtenue par le site américain d’information Axios sous condition d’anonymat des signatures, la lettre aurait au départ pris la forme d’une pétition en ligne dont la circulation a commencé hier. Les employés pouvaient la signer virtuellement en ajoutant leur nom et éventuels commentaires dans un Google Doc, après s’être connectés au moyen de leurs identifiants Uber. Selon Axios, ceux qui ont signé représentent près de 10% de la masse salariale estimée d’Uber, en dehors de ses chauffeurs.
D’après le site Recode, la pétition a soulevé bon nombre d’idées similaires à celles évoquées dans la lettre adressée au conseil de direction d’Uber: cela souligne l’importance de Kalanick pour l’entreprise. « Personne n’est parfait, mais je crois profondément [que Kalanick] peut évoluer en devenant le leader dont Uber a besoin aujourd’hui, et qu’il est d’une importance capitale pour le succès à venir de l’entreprise, » lit-on dans une copie de la pétition obtenue par Recode. « Je veux que le conseil de direction entende la voix des employés d’Uber, qui considèrent que la décision de pousser Travis à partir n’était pas la bonne, et qu’il devrait être réintroduit dans l’entreprise, au moyen d’un rôle opérationnel. »
Au cours des derniers jours, plusieurs personnes ont réagi au départ de Kalanick, manifestant leur désapprobation. Selon Axios, des employés d’Uber, anciens ou travaillant actuellement pour l’entreprise, ont exprimé leur support à Kalanick dans de nombreuses publications sur Facebook. L’ancienne employée Frederique Dame écrit ainsi, « J’ai le cœur brisé. Je ne pense pas que les gens comprennent la complexité de la fonction de PDG d’Uber, et à quel point Travis fait partie intégrante de cette entreprise, en inspirant chacun de nous chaque jour pour agir et produire des résultats. »
Elle poursuit, « Cette décision est probablement la meilleure qui soit pour Uber et pour Travis sur le court terme, au vu de tout ce qui s’est passé récemment; cependant, je ne pense pas que l’on puisse trouver quelqu’un qui ait la vision de Travis, ni son engagement face à la mission de diriger l’entreprise sur le long terme. »
Mood Rowghani, un acteur du capital risque, et l’investisseur Uber Kleiner Perkins Caufield & Byers, ont également exprimé des sentiments similaires dans une déclaration.
« Les dirigeants doivent être tenus pour responsables dans l’établissement de conseils de direction forts et indépendants, et ont besoin du support d’équipes de direction expérimentées; aussi, l’ADN du fondateur est un atout précieux qui ne peut être sous-estimé, » peut-on lire. « C’est la passion du fondateur de l’entreprise, sa clairvoyance stratégique, sa capacité à inspirer et à motiver les employés ainsi que sa poursuite sans relâche de la mission, qui permettent à une startup d’accomplir des changements séismiques contre toute attente. »
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