Après une semaine de teasing digne des meilleures séries Netflix, la maison mère Facebook, qui abrite aujourd’hui les marques commerciales des réseaux sociaux Facebook, Instagram, Whatsapp, mais aussi des activités dites de métavers depuis le rachat de la société Oculus VR en 2014, devient Meta.
Quatre lettres pour traduire un message fort : le passage d’une entreprise centrée sur les réseaux sociaux vers le métavers, ce monde virtuel immersif dans lequel les utilisateurs évoluent en 3D sous forme d’avatar.
Announcing @Meta — the Facebook company’s new name. Meta is helping to build the metaverse, a place where we’ll play and connect in 3D. Welcome to the next chapter of social connection. pic.twitter.com/ywSJPLsCoD
— Meta (@Meta) October 28, 2021
Manipulant à loisir les rumeurs et impatiences des internautes, Facebook a su orchestrer son changement de nom avec brio pour créer un événement attendu et désiré du grand public, si bien que critiques et applaudissements, réactions en tout genre ont envahi la toile. Certains dénoncent une évolution d’identité destinée à diluer les révélations qui agitent le groupe, quand d’autres saluent le fondateur Mark Zuckerberg pour sa faculté de réinvention. Renvoyant à ses connaissances en lettres classiques, il rappelle que meta signifie « au-delà » en grec ancien, un terme qui lui permet d’embrasser l’ensemble des marques du groupe, les réseaux sociaux, aussi bien que les filiales du métavers, pour exprimer une volonté de dépassement, d’innovation commune.
Malgré les explications linguistiques du fondateur, il semble à première vue que Meta retombe dans les mêmes travers que Facebook : si le nom Facebook limite le groupe aux réseaux sociaux, Meta se cantonne irrémédiablement au métavers. Plus qu’un changement de nom, l’effacement de Facebook en tant qu’icône des réseaux sociaux atteste un changement de paradigme. De fait, Mark Zuckerberg arrache Facebook, Instagram, Whatsapp au monde des réseaux sociaux pour les porter vers le métavers.
En effet, l’imaginaire des réseaux sociaux, moins novateur qu’il y a dix ans, entaché par des études qui démontrent leur impact négatif, semble contaminer les marques grand public. Ce glissement sémantique permet donc à Mark Zuckerberg d’intégrer l’ensemble de ses activités dans un mouvement positif et prometteur, présenté comme bénéfique pour la société, annonçant par la même occasion la création de 10 000 emplois en Europe.
La question du changement de nom de la marque mère Facebook révèle une réflexion profonde sur la place de ses marques fortes dans leur environnement lexical. Le changement de nom ne constitue pas un simple coup de communication : une transformation profonde des éléments de langage est dessinée. Le nom Meta a vocation à extirper ses marques filles des connotations négatives du secteur pour ouvrir vers un avenir meilleur.
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