Crypto-Monnaies : Le Ripple, Mieux Que Le Bitcoin

Le plus visible n’est pas toujours le plus performant. En 2017, le Ripple fait mieux que le Bitcoin. Certes, l’année 2017 aura probablement été celle du Bitcoin : la crypto-monnaie la plus populaire et médiatisée est passée d’un peu plus de 900 dollars début 2017 à près de 17 000 dollars en décembre. Non sans jouer aux montagnes russes sur la fin de l’année, faisant craindre à certains observateurs l’explosion d’une « bulle spéculative ». Mais le Ripple a enregistré une croissance de 36 000% en un an, contre 1 318% pour le Bitcoin. 

Plus de 36 000% d’augmentation en un an. Qui dit mieux ? Le Ripple, discrète crypto-monnaie, a été bien plus performant en 2017 que le très médiatisé Bitcoin. Il a ainsi bondi de 36 000% en un an, passant d’une valeur de 0,0064 dollars en janvier 2017 à 2,90 dollars aujourd’hui. Le site américain Quartz a ainsi fait la liste des crypto-monnaies les plus performantes en 2017, avec le Ripple en première position, loin devant le Bitcoin, seulement 14^ème de ce classement des performances.

Le Ripple vient par ailleurs de détrôner l’Ethereum de sa deuxième place en terme de capitalisation boursière. En effet, avec 112 325 700 050 dollars de capitalisation boursière, le Ripple s’impose juste derrière le Bitcoin et ses 254 094 585 322, et devant l’Ethereum et ses 86 050 389 365 dollars, selon CoinMarketCap (chiffre du 3 janvier).

Pourtant, le Bitcoin vaut bien plus qu’un Ripple – 15 143 dollars pour le Bitcoin contre 2,90 pour le Ripple au 3 janvier 2018.

« Les gens se sentent à l’aise avec son nom et la technologie derrière le Ripple », indique sur Forbes.com Trevor Koverko, PDG de Polymath, une plate-forme de la blockchain qui permet aux start-up de lancer leur propre crypto-monnaie. « Ripple est le premier gagnant ici », ajoute-t-il. Selon notre confrère de Forbes, l’augmentation est largement due aux spéculateurs asiatiques. Les investisseurs en crypto-monnaie estiment en effet que l’Asie représente au moins un tiers de tous les volumes de négociation en monnaie numérique, notamment au Japon, en Corée du Sud, et en Chine via Hong Kong. A la différence des autres crypto-monnaies, le Ripple est moins volatile car la société Ripple Labs en possède les deux-tiers, rappelle Les Echos.

Lancé en 2012, soit quatre ans après le Bitcoin, le Ripple est plus connu pour son protocole de paiement numérique que pour sa monnaie virtuelle (XRP), souligne Les Echos. Des institutions financières comme UBS, UniCredit ou SAP l’ont adopté car les transactions transfrontalières effectuées en Ripples sont instantanées, rappelle le quotidien. Or, les transactions en Bitcoin prennent de plus en plus de temps et coûtent 15 dollars, peu importe le montant.  Ripple est aujourd’hui dirigé par Brad Garlinghouse qui a occupé les postes de direction chez AOL et Yahoo ! entre 2003 et 2012.

Vers une régulation ?

S’il est peu probable (malgré les yoyo de fin d’année) que le Ripple supplante le Bitcoin tant cette monnaie virtuelle a suscité l’engouement en 2017, certaines inquiétudes émergent. L’intérêt qu’elles suscitent augmente peu ou prou à la même vitesse que la crainte d’une bulle des crypto-monnaies. Et avec l’engouement et les inquiétudes vient l’idée d’une régulation. « Ces monnaies virtuelles suscitent la défiance de tout ce qui est organisé et régulé », indiquait en décembre dernier à Forbes France David Bénichou, PDG de Via.io et expert en crypto-monnaies. « Le paradigme de base des cryptocurrencies est justement celui-ci : moins de centralisation, moins de régulation et plus de pouvoir entre les mains des utilisateurs. »

La banque d’Angleterre l’a bien compris et travaille, selon The Telegraph, à un projet de monnaie numérique liée à la livre sterling et placée sous l’égide de la banque d’Angleterre. De quoi allier souplesse de la crypto-monnaie et contrôle de l’autorité financière. Et faire trembler les très instables monnaies virtuelles.